Articles marqués avec ‘Quebec’

Drummondville et YFE : Une histoire d’amour.

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Non classifié(e)

Nous avons déménagé ici il y a 6 ans déjà. Ce fut après avoir cherché pendant des mois l’endroit parfait, et avoir ensuite attendu quelques mois de plus pour officialiser les papiers pour nous installer dans l’église. Mais depuis lors, la ville de Drummondville est vraiment devenue notre maison. Non seulement une maison mais surtout un chez soi. Les gens nous ont accueillis tout de suite et chaleureusement. Cependant, nous n’avions jamais joué à Drummondville avant; les circonstances ont fait que nous avons passé plus de temps sur la route qu’à la maison dans les années suivant notre emménagement dans la ville. Être invité à jouer pour le Festival de la Poutine fut donc un véritable honneur pour le groupe.


Créé en 2008 par un autre groupe de Drummondville, le Festival de la Poutine fut tout simplement extraordinaire. Il y avait absolument tout ce que tu veux retrouver dans un festival quand tu es dans un groupe. L’équipe est serviable, efficace et te fait sentir qu’elle est attentive à tes besoins, il y a de l’électricité partout, une machine à espresso, une bouilloire, la nourriture est délicieuse et pas trop grasse (ok, il y avait de la poutine, mais d’autres choses aussi). Entre les groupes, tu pouvais sentir qu’il y avait une ambiance amicale plutôt que la compétition souvent habituelle. C’était comme d’être en famille.


Une zone singulière sur la scène. Il fallait la traverser avant d’atteindre tes instruments. Pas de stress permis !



L’Horloge de la Poutine originale, avec la file d’attente des groupes jeudi soir.



Drummondville est un endroit très international… Les panneaux étaient même traduits en chinois !



Les tentes des groupes étaient toutes aux noms des batteurs. On peut imaginer que le batteur du groupe qui organise le festival les a lui-même écrits !



On s’amuse dans la zone des artistes avant de monter sur scène.



On ajoute les touches finales de la set list. Je suis toujours surprise qu’Alex puisse comprendre tout ce qu’il écrit… Appelons ça l’écriture d’un artiste !



Les exercices vocaux sont essentiels avant de monter sur scène !



Aucun miroir autour ? Pas de souci, une fenêtre de voiture fera l’affaire !



Les dernières secondes avant de monter sur scène… et ensuite, que le spectacle commence !


Sur la scène juste avant le concert, j’ai regardé le public et j’étais étonnée de voir combien de t-shirts et gilets YFE je pouvais voir ! Ils étaient non seulement partout mais ils ressortaient vraiment et ils attiraient le regard plus que n’importe quel autre t-shirt autour ! Et quel beau public c’était. Des gens sont venus du nord de l’Amérique pour nous voir, certains faisant de très longs voyages pour être au concert. C’est quelque chose que j’ai remarqué. Voir YFE en concert est quelque chose de contagieux. Quand tu les vois une fois, tu veux les revoir.  Et pour beaucoup de gens cet été, YFE fut leur tout premier concert – À VIE ! Leurs questions sont toujours les mêmes après ça… Quand est le prochain concert ? Quand est-ce que je vais pouvoir vous revoir ? Et ce concert était époustouflant ! Je suis souvent devant les haut-parleurs quand je prends des photos, et c’est souvent agressant. La musique forte est bonne seulement jusqu’à un certain point, après ça, tu as l’impression qu’elle t’attaque. Et c’est ce qu’il se passe habituellement quand je passe du temps juste à côté des haut-parleurs – tout mon être se sent attaqué. Mais ce soir, c’était différent. Ce soir, c’était simplement fort. Ça n’a jamais atteint ce niveau d’agressivité. Est-ce que c’était trop fort ? Oui. Mais pour la toute première fois, je ne me sentais pas mal d’être devant les haut-parleurs ! On pouvait entendre toutes les petites subtilités des sons du groupe sans aucun problème, chaque note, aussi silencieuse puisse-t-elle être, dansait autour de tout le monde, autant sur scène que dans le public. Le concert était parfait dans son imperfection. Tout comme Your Favorite Enemies l’est. Tout comme nous le sommes tous. L’été n’aurait pas pu se terminer sur une meilleure note… :)


– Stéphanie

FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC, TOUT SOURIRES !

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Non classifié(e)

Nous sommes partis pour la ville de Québec assez tôt comme Alex avait plusieurs entrevues de prévues avant les balances de son. Sur la route déjà, Jeff avait un appel pour faire une entrevue. Ça a duré quelques minutes seulement et même si j’étais à l’arrière de la voiture et que je ne pouvais pas voir son expression, je pouvais dire par le ton de sa voix qu’il était très heureux et enthousiaste. À propos de l’entrevue, oui, mais aussi à propos de toute la journée qui nous attendait. Le même état d’esprit émanait d’Alex, assis sur le siège passager. Il n’y avait aucune nervosité du tout, ce qui aurait pu être normal. Après tout, ça allait être la première fois que le groupe joue au Festival d’été de Québec, le plus important et le plus ancien festival au Canada. Jour après jour, le groupe a répété dans notre église / studio / maison, essayant de figurer ce que la setlist allait être. Nous n’avions que 45 minutes et je pense que c’était le plus grand défi. Après une première setlist possible, dans laquelle ils avaient inclus “seulement des courtes versions des chansons que nous devons jouer live”, ils étaient bien au-delà de 60 minutes. Ensuite a suivi un puzzle de chansons et leurs successions, pour s’assurer que tout serait aussi harmonieux et rapide que possible. Ils ont réussi à tout descendre à 45 minutes. Jusqu’à ce qu’ils réalisent qu’une telle setlist ne leur permettait même pas de dire bonjour au public, ni même d’introduire aucune chanson, encore moins parler avec les gens. Alors nous nous y sommes remis ! Encore quelques changements ! La setlist finale qui a été décidée fut la suivante :

– Satsuki Yami
– Empire of Sorrows
– Midnight’s Crashing
– Would You Believe
– A View From Within
– From the City to the Ocean
– Killing Another (une reprise de The Cure que le groupe a commencé à jouer pendant leur tournée “Outside It’s America”)

Et ensuite vint le temps des répétitions, pour vraiment tout peaufiner. Vous ne pouvez pas imaginer toute l’attention mise dans les moindres détails avec eux ! Même s’il y avait une vraie pression de finir à temps, l’ambiance était toujours cool, débonnaire, sans pour autant prendre les choses à la légère. Faites au milieu de l’église, au coucher du soleil très souvent, la vue était spectaculaire ! Tout s’est terminé avec un toast entre les membres du groupe, à ce qui s’est passé entre eux pendant les répétitions, et à tout ce qui était à venir.

Nous sommes arrivés à Québec et la personne qui allait faire la première entrevue était déjà là, nous attendant. Nous nous sommes rapidement enregistrés à l’accueil de l’hôtel et alors qu’Alex commençait l’entrevue, les autres sont allés au Starbucks prendre un café bien mérité ! L’emploi du temps était très serré. Il n’y avait que 20 minutes entre chaque entrevue. Celles qui étaient le plus éloignées en terme de temps nous demandaient de nous rendre jusqu’aux stations de radio directement. Et croyez-moi, nous étions serrés dans le temps mais à l’heure, partout où nous sommes allés ! Nous avons partagé de merveilleux moments à chaque entrevue que nous avons faites et le rire était toujours au rendez-vous !

Ensuite est venu le temps des balances de son. Des 3 groupes qui jouaient sur la scène Loto-Québec ce soir-là, nous étions les derniers à les faire. C’est toujours comme ça – l’ordre des balances de son est opposé à l’ordre d’apparition sur scène. Nous avions 1 heure pour les balances, mais nous en avons utilisé à peine 30 minutes. Tout sonnait très bien, tout le monde pouvait entendre ce qu’ils jouaient. C’est toujours un énorme soulagement quand les balances de son se passent bien, tu commences sur une note positive pour le concert qui est à venir. Et soyons honnêtes, le public qui s’est rassemblé derrière les barrières (le site du festival n’était pas encore ouvert au public) pour nous encourager pendant les balances ont rendu les choses encore meilleures !

Nous sommes ensuite allés en coulisses dans une petite caravane seulement pour nous ! Les gars ont mangé, se sont changés, ont discuté du concert à venir, des gens qu’ils avaient hâte de revoir. Ensuite, chacun est rentré dans sa bulle, s’échauffant pour le concert qui allait maintenant commencer dans quelques minutes ! Moose faisait de la batterie sur une serviette placée sur une table à café, Miss Isabel et Alex faisaient leurs exercices de voix, pendant que Ben, Jeff et Sef sont sortis pour sauter et s’étirer les jambes. Un mot rapide d’encouragement tous ensemble et ensuite nous y sommes allés, c’était le temps de monter sur scène !

Le concert a commencé. Et c’est passé vite, très vite ! Trop vite. Le groupe n’était pas encore sur scène mais dès que l’annonceur a prononcé “Your Favorite Enemies”, on pouvait entendre la foule en délire, excitée et les attendant avec impatience. Partout dans la place, les t-shirts du groupe resplendissaient. Des gens avaient pris des congés, avaient conduit pendant des heures pour nous voir. Le site du festival était bondé. La tension dans l’air était tangible mais n’avait rien à voir avec les alertes d’orage annoncés ce soir-là.

La fosse des médias était occupée par plusieurs personnes mais assez large pour qu’elle soit encore confortable pour que nous puissions bouger. Même là, on pouvait voir que les gens attendaient avec impatience le concert. Certains connaissaient déjà le groupe, alors que d’autres les prenaient en photo pour la première fois. “J’étais tellement concentré à prendre des photos pendant qu’ils allaient et venaient que je n’ai même pas prêté attention aux chansons qu’ils jouaient”, m’a dit un ami après le concert. Et je comprends le sentiment ! Les membres du groupe sont des bêtes sur scène, rien de moins. Ils savent comment enflammer la scène, lui donner vie et laisser la passion qu’ils vivent transcender la foule, faire que tout semble ne faire qu’un.

Le concert s’est bien passé. Très bien même. Je me souviens alors que j’étais dans la fosse, je regardais le groupe sur scène, incapable d’arrêter de sourire. C’était ça. Ils l’avaient. Ce concert était leur meilleur d’entre tous. Et tu pouvais sentir à quel point ils étaient heureux sur scène aussi. Les regards complices entre eux, l’éclat indéniable dans le chant d’Alex, il est monté sur les amplis plus d’une fois, et il a même slammé dans la foule une fois, Sef et Jeff se criant l’un à l’autre tout en jouant et en riant, Ben venant sur le bord de la scène, un pied sur le bord, les cheveux de Sef flottant partout, la tête d’Alex se secouant, laissant flotter autour de lui autant de sueur que de cheveux, Jeff sautant partout, les expressions faciales indescriptibles de Ben, Moose concentré et constant sur sa batterie, Jeff chantant toutes les paroles en souriant, Sef bougeant bien plus qu’il ne le fait d’habitude, Miss Isabel en pleine assurance en train de jouer, le clin d’oeil qu’Alex m’a fait alors qu’il regardait en bas brièvement, comme pour me dire “Je m’amuse !”. Au fil du temps, ce sont des choses que j’ai appris à regarder pendant les concerts. Je sais si un de ces éléments manque, si quelque chose cloche. Ok, le clin d’oeil était une première, mais pour le reste, ce sont toutes des choses que tu apprends à reconnaître dans leurs interactions sur scène quand tu les vois de plus en plus souvent !

Un des meilleurs moments par contre fut le moment qui a rendu ce concert complètement magique, quand la pluie a commencé à tomber, doucement mais régulièrement, aussitôt que les premières notes de la chanson “From the City to the Ocean” ont commencé à jouer, comme si le paradis lui-même approuvait tout ce qu’il se passait cette nuit-là, disant au groupe “continuez, ne vous retournez jamais, vous ne serez jamais seuls”.

C’est avec des sourires plus brillants que des étoiles que les membres du groupe sont retournés en coulisses après le concert. Mais la soirée n’était pas encore terminée. Malgré la très longue journée qu’ils avaient déjà eu, ils avaient aussi organisé un after party au Dagobert, où Alex allait être le DJ. Nous sommes arrivés là à 23h45 et la soirée a commencé à minuit, durant jusqu’à plus de 2h30 du matin, et elle aurait continué encore si le couvre-feu que nous avions n’était pas déjà passée…! Mosh pit (Pogo – ndlt), crowd surfing (slam – ndlt) et mouvements de danse complètement fous étaient au rendez-vous avec une playlist qui était aussi diverse et variée que les gens présents. C’était vraiment fantastique, c’est le moins qu’on puisse dire ! Quelque chose à refaire ? Probablement oui ! D’ici là, tu vas nous manquer Québec !

N’oubliez pas, nous allons aussi jouer aux événements suivants cet été ! Assurez-vous de ne pas manquer votre chance de voir le groupe en concert !

8 août – Otakuthon @ Palais des Congrès de Montréal
22 août – Rock Fest pour la Santé Mentale @ L’Épiphanie

27 août – Festival de la Poutine @ Drummondville

– Stéphanie

QUAND UNE CATASTROPHE SE TRANSFORME EN MIRACLE…

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Non classifié(e)

Tout a commencé par une catastrophe. Une vraie. Aux environs de 14h, alors que nous étions en route vers Québec depuis Drummondville, nous avons appris qu’il n’y avait pas d’électricité au Théâtre Petit Champlain, où nous avions prévu de jouer depuis la fin du mois d’août, un concert pour lequel les gens étaient venus de partout dans le monde; Canada, États-Unis, France, Allemagne, Japon et Australie. Des trains, des trajets interminables en train, de longs vols, des chambres d’hôtel, et une excitation incomparable à aucune autre. Et nous devions leur annoncer que le concert n’aurait pas lieu ? Ce n’était pas une idée que nous pouvions accepter. Nous nous sommes arrêtés au Tim Hortons dans une aire de repos. Peu importe l’endroit où vous vous arrêtez pour essayer de gérer une telle situation, il gardera des stigmates et tiendra toujours une mauvaise place dans votre coeur. Nous avons commandé des cafés, plus pour la forme que dans le désir d’en boire un, nous nous sommes assis à table, et nous avons analysé les possibilités que nous avions. Celles-ci n’étaient pas très nombreuses. Nous voulions louer une autre salle de concert, mais c’était impossible, il y avait une clause stipulant que nous ne pouvions pas jouer si le concert était annulé. Nous avons pensé louer un endroit où nous pourrions tous nous réunir ensemble, mais tout dans le vieux Québec est petit et incapable d’accueillir les 300 personnes prévues pour le concert de ce soir. Ensuite, Alex a eu une idée qui était insensée. Nous pouvons faire le concert dans l’église. Mais nous n’avons pas de haut-parleurs assez puissants pour ça. Nous irons en louer. Les gens n’ont pas de voiture pour conduire jusque là. Nous pouvons louer un bus pour faire l’aller-retour de Québec à Drummondville. Mais ça ne fait aucun sens ! Est-ce que nous allons vraiment pouvoir tout préparer et être dans les temps ? Où allons-nous chercher les gens ? Comment allons-nous communiquer l’information à tout le monde si nous devons garder secret le fait que nous faisons un concert ? Je ne savais pas quoi faire, ni quoi penser. Je veux dire, accueillir tout le monde dans l’église pour un concert était quelque chose que nous avons toujours voulu faire, c’est une vision que nous avons depuis que nous avons acheté l’église il y a un peu plus de 5 ans. Marjo a commencé à appeler des compagnies de bus “pour un bus, avec un chauffeur, pour ce soir”. Ben a commencé à appeler les magasins d’équipements de musique “pour des haut-parleurs, pour ce soir, délivrés à la maison parce que nous ne pouvons arriver nulle part avant que ça ne ferme partout”. Ça ne faisait aucun sens. Et même quelques jours après l’événement, ça ne fait toujours aucun sens. Nous avons appelé les gens à la maison, nous leur avons dit de tout préparer : des boissons pour tout le monde, un vestiaire pour les manteaux, un endroit où les gens mettront leurs bottes. Alors que la plupart d’entre nous rentrions à la maison, Jeff, Miss Isabel, Marjo et moi-même allions à Québec au point de rencontre que nous avions pour dîner avant le concert pour annoncer la mauvaise nouvelle à tout le monde. Mais intérieurement, nous étions heureux de pouvoir surprendre les gens de cette façon. Nous avons à peine dit bonjour à tout le monde et Jeff l’a annoncé. La nouvelle a eu l’effet d’une bombe pour la plupart des gens, comme beaucoup d’entre eux, venant de l’étranger et loin de la maison, n’avaient pas accès à leurs courriels. Les gens n’y croyaient pas. Ils ne voulaient pas le croire. Ils pensaient qu’il y avait une caméra cachée quelque part, que nous blaguions. Mais en voyant que Jeff restait sérieux, ils savaient que c’était vrai. Et ensuite, nous avons lancé la deuxième bombe. “MAIS… Nous avons loué un bus de voyage qui va vous emmener à Drummondville, dans notre QG, où nous allons donner ce fameux concert”. Dans la vague d’applaudissements et de sifflets, j’ai cru que les gens allaient pleurer. Ça a donné le ton au reste de la soirée. Nous n’avions aucune idée de la magie qui était à venir ! Nous sommes partis, nous sommes montés dans le bus, et nous avons roulé jusque Montréal.

Alors que nous roulions, je recevais beaucoup de textos, des gars à la maison qui me demandaient comment les gens avaient réagi, de quoi ils parlaient, si tout se passait bien… Et ensuite, j’ai reçu LE texto. “Ce que nous sommes sur le point de faire est suicidaire”. Et là, j’ai douté de nouveau. Allons-nous vraiment pouvoir faire exactement ce que nous voulons ce soir, il y a tellement d’éléments contre nous. Je veux dire, dans les dernières semaines, Sef s’est cassé le doigt en attrapant un ballon, ce qui nous a presque forcés à annuler le concert, et maintenant, il y a une explosion souterraine qui a coupé l’électricité dans la salle de concert ? Cette salle n’a jamais annulé un seul concert en 50 ans d’existence ! 50 ANS ! Pourquoi fallait-il que ça soit notre concert ? Devons-nous vraiment le faire ? Peut-être que nous devrions seulement passer du temps avec les gens, tranquillement, et passer un bon moment ensemble. Mais alors, nous aurions loué l’équipement, et le bus, tout ça pour ça ? Je pouvais imaginer Jeff déjà fâché à l’idée d’annuler le concert. “Les gens sont venus pour la musique, pour cette communion qui ne se retrouve nulle part ailleurs, alors nous allons leur donner de la musique, et rien d’autre. Rien d’autre. Est-ce que je suis assez clair” ? Ses mots résonnaient dans ma tête alors que le doute m’envahissait de plus en plus. Mais ensuite, j’ai levé les yeux de mon téléphone et j’ai regardé tout le monde dans le bus. Toute cette excitation, tous ces gens qui ne se connaissaient pas quelques minutes auparavant et qui parlaient maintenant tous ensemble comme s’ils étaient des amis depuis toujours. Ce n’est pas fait par la musique en tant que telle, mais la musique sert encore de pont entre chacun de nous… Et je n’avais plus aucun doute. Aujourd’hui, d’autres miracles allaient se produire à travers la musique qui allait jouer dans le QG !

Arrivée à la maison, j’ai couru dans l’église comme j’avais avec moi quelque chose de très important pour le concert – la setlist 😉 Je suis descendue, j’ai enlevé mes bottes, et j’ai couru dans le “Upper Room”, la pièce principale de l’église, où le concert allait avoir lieu. Et ce que j’ai vu là m’a laissé sans voix, m’a mis les larmes aux yeux. Oui, j’étais plus que 100% certaine, ce soir allait voir son lot de miracles !

À 23h, j’étais derrière un micro, introduisant le groupe, disant à tout le monde que ça devait encore rester un secret, et leur demandant de mettre les caméras et les téléphones de côté. Ce soir, c’était un moment pour eux. Nous voulions qu’ils vivent la musique, mais pas à travers leurs caméras. Nous voulions qu’ils la ressentent pour ce que ça allait vraiment être, sans aucun filtre, pour sentir le lâcher prise que le moment allait amener, et pour qu’ils se permettent de vivre la musique d’une façon différente de celle d’un autre concert.

Et quel concert. Nous n’étions plus à l’église, nous étions dans un monde à part. Nous n’étions pas des individus regardant un concert, nous ne faisions qu’un. C’est comme si le temps s’était arrêté, seulement pour nous rattraper plus tard. Mais à ce moment précis, rien d’autre que cette communion unique et singulière n’existait. Comme si rien d’autre ne comptait. Pour moi, à l’extérieur de la foule, prenant des photos, c’était comme de regarder un film. Ça ne pouvait pas être vrai. Ça ne pouvait pas vraiment être en train de se passer. Et pendant la chanson “From The City To The Ocean”, j’ai baissé ma caméra pour regarder ce qu’il se passait devant mes yeux et non pas à travers le viseur de mon appareil-photo, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser : “Cette atmosphère, cette ambiance, ce qui était en train de se passer… c’est cette même raison qui fait que je suis encore là aujourd’hui, qui fait la personne que je suis aujourd’hui. Ce qui se passe maintenant est cette même raison pour laquelle je suis en vie, pourquoi je sais ce que veut dire être vraiment en vie. Et c’est la raison pour laquelle j’ai commencé à marcher de la ville à l’océan, de voyager entre affliction et migration.” Et alors que des larmes remplissaient doucement mes yeux avec la reconnaissance de pouvoir être là à ce moment précis, j’ai pensé à vous tous. À quel point notre histoire est dingue. À quel point les chances que nous avions de nous rencontrer étaient inexistantes, de nous connaître, de pouvoir s’appeler les uns les autres une famille, des frères et des soeurs. Ce n’est pas la musique qui nous unit ensemble. Ce n’est pas une coïncidence. C’est quelque chose qui est bien plus grand que ça. Quelque chose que nous ne pourrons peut-être jamais pleinement comprendre, mais qui n’a pas à être compris non plus. Et je pense que c’est le plus beau cadeau que nous ne pourrons jamais recevoir. Il y a des choses qui ne demandent pas que nous les comprenions. Nous devons simplement les vivre. Et parfois, les vivre pleinement crée le parfait opposé de ce que nos têtes pensent. Si ce n’était que de moi et de mes impressions, je ne serais pas là aujourd’hui, je n’aurais jamais rencontré personne. Et j’ai réalisé que le miracle de ce soir n’était pas d’avoir réussi à amener tout le monde au QG pour un concert. Le véritable miracle était d’être ensemble. C’était le groupe qui en était toujours un. C’était nous au QG de YFE vivant tous ensemble. C’était vous qui étiez avec nous tous. Ce soir, le vrai miracle qui a eu lieu était NOUS. Et je pense que nous avons tous pu le sentir, ce soir, que peu importe ce qui s’est passé, ce que nous avons ressenti, ce que nous avons vécu, ce n’était que le début de quelque chose de nouveau…

Après une nuit bien trop courte, que nous ne pouvons pas vraiment appeler “une bonne nuit de sommeil”, nous sommes allés à Québec pour un brunch avec tous ceux qui pouvaient venir. Nous étions tous fatigués, ou plus que fatigués devrais-je dire. Cependant, nous n’avons pas ressenti cette fatigue une seule fois. Au contraire, nous ne pouvions voir que des sourires, nous ne pouvions entendre que des rires. Comme d’habitude, la nourriture était seulement secondaire dans ce que nous vivions. Nous voulions simplement être ensemble… prenant des photos, signant des albums et des livres, discutant du concert de la nuit dernière, des prochains projets qui nous attendaient, de nos passions, de nos peurs… Nous étions vrais et authentiques les uns avec les autres, sans aucun filtre. Ce brunch ne devait durer que 2 heures mais il a duré le double de temps, et je suis sûre que si ça n’avait pas été de notre désir d’explorer le Vieux Québec, et que le soleil était sur le point de se coucher, nous serions restés plus longtemps, bien plus longtemps ! Après tout, tout ça ne faisait que commencer pour nous…

Et finalement, après un week-end aussi fabuleux et idyllique, je pense que c’est juste de dire que la réalité, quand elle est vécue pleinement, est bien plus belle que les rêves que nous pouvons avoir, et que toutes les catastrophes auxquelles nous faisons face dans nos vies peuvent devenir le meilleur de ce qui peut nous arriver…

LA VILLE DE QUÉBEC, 5 ANS APRÈS

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Non classifié(e)

C’est finalement le jour J…! Nous partons pour la ville de Québec ! Le temps est passé tellement vite depuis l’annonce de ce concert, c’est comme si c’était hier ! Mais d’une certaine façon, même si nous sommes partis en nous demandant où le temps était passé, il n’y a pas de stress à propos du concert. Comment puis-je dire… Tout le monde est en paix. Mais une paix qui j’ai rarement pu voir parmi nous tous, qui plus est avant un concert dans un festival, dans la province de Québec. Parce que tous les concerts que nous donnons à Québec ou Montréal sont comme des concerts à la maison. Et le stress qui y est associé est encore plus fort. Mais pas cette fois. C’est un sentiment de paix et même d’euphorie qui est présent pour nous tous aujourd’hui… C’est guidé par notre fidèle chauffeur que nous avons rejoints la ville de Québec…!

Ça nous a pris un peu plus de 2 heures pour arriver là… Bien plus long que prévu ! Le site du festival est énorme et nous avons eu quelques soucis pour trouver où se trouvait l’entrée des artistes. Nous sommes arrivés là quelques minutes seulement avant l’heure prévue de nos balances de son… Pas un problème par contre, parce qu’ils étaient en retard sur place… Alors ça nous a permis de tout installer proprement, sans trop de stress ! La scène est grande. Très grande. Juste la taille que nous aimons quand c’est pour un concert de YFE ! La première chose qu’Alex a faite, fut de trouver un endroit où il pourrait descendre facilement… si jamais l’ambiance de la soirée le permettait ! Les balances furent rapides, mais sont allées vraiment en douceur. Nous avons même réussi à avoir un peu plus de temps, et ils ont joué quelques chansons de plus. Nous n’aurions pas dû mais les techniciens nous l’ont offerts, comme ils aimaient la musique aussi et “n’étaient pas contre en entendre un peu plus”…!

Nous sommes ensuite retournés dans notre caravane pour une entrevue sur le fan-club SFCC. C’était la première fois pour nous d’en faire une dans les coulisses comme ça, et ça ne sera probablement pas la dernière ! 🙂 Nous avons ensuite relaxé un peu, avons mangé un petit bout, et nous nous sommes préparés pour le concert… et c’était déjà le temps de monter sur scène !

Et oh mon dieu ! Quel concert incroyable ! J’ai eu le privilège de suivre le groupe sur presque tous les concerts qu’ils ont faits (j’en ai juste manqué un en 2008). Et honnêtement, ils s’améliorent de concert en concert. Celui-ci n’a pas fait exception. Le son était époustouflant. C’était fort, et clair, et je suis sûre que les grondements et le bruit pouvaient être ressentis dans le ventre de tous ceux qui regardaient le concert, peu importe la distance qui les séparait de la scène ! Les lumières ajoutaient à la profondeur et à la personnalité de chaque note qui était jouée. Et les membres du groupe… ils possédaient la scène ! Littéralement ! Et la foule aussi, alors qu’Alex a sauté dans la foule à deux reprises durant les 50 minutes de la durée du concert ! Alex a même dédicacé une chanson à son père décédé, à laquelle les gens ont répondu en allumant leurs lumières de téléphone mobile… une vue magique ! Voici quelques photos pour que vous puissiez comprendre encore mieux à quel point le concert fut merveilleux ! Et vous nous connaissez, nous AIMONS passer du temps avec vous. Alors nous nous sommes tous retrouvés au stand de merch à la fin du concert, nous avons parlé, pris des photos, signé des autographes. Jusqu’au moment où nous avons été mis dehors du site du festival par les pauvres agents de sécurité qui étaient déjà venus 4 fois pour nous dire qu’il fallait partir…!

Et parce que nous aimons ce temps que nous passons avec vous, nous avons décidé d’aller déjeuner tous ensemble. Ça a été un vrai défi de faire s’asseoir tout le monde (et plusieurs fois comme tout le monde ne s’asseyait pas en même temps). Ça a été un moment simple mais authentique. C’était vraiment comme une réunion de famille. Parce que ça en était une ! Nous avons vu certaines des personnes que nous avions vues quand nous avons joué à Toronto en mai, certaines autres que nous n’avions pas revues depuis le dernier concert à Québec, et rencontré d’autres pour la première fois. Mais c’était comme si nous nous connaissions tous depuis toujours. Nous sommes allés dehors pour une séance-photo et nous avons marché dans les rues de Québec tous ensemble, jusqu’à un Starbucks, où nous nous sommes assis avec une boisson fraîche à la main…!

Et le meilleur dans tout ça ? Nous serons de retour à Québec le 24 janvier, au Petit Champlain. Pas seulement pour le concert. Mais pour tout un week-end YFE avec vous ! Les billets sont déjà disponibles alors réservez votre place au plus vite !

On vous aime, et nous sommes impatients de vous revoir !

– Stéphanie