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New York avec vous, à travers les yeux de Jeff

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The Blind Boys of Alabama, Cold War Kids, Clap Your Hands Say Yeah, Passion Pit, Courtney Barnett, sont juste une partie des nombreux artistes qui ont joué dans cette salle emblématique du Pianos dans le Lower East Side de New York City. J’ai passé des après-midis et des soirées entières entre ces murs à regarder des groupes de partout dans le monde donner tout ce qu’ils ont pour escalader quelques marches de plus vers leur rêve de pouvoir vivre en jouant de la musique ! J’ai vu tellement de rêves brisés sous mes propres yeux alors que des managers, agents, directeurs de festivals, éditeurs, directeurs musicaux quittaient la pièce l’un après l’autre lors de ces froides journées d’octobre au CMJ. Je vais à New York chaque mois d’octobre en portant ma casquette de manager du groupe puisque ces gens de l’industrie n’aiment pas vraiment faire affaire avec les artistes directement, ce qui m’importe peu comme je n’ai jamais vu mon groupe comme typique ou classique. Comme nous sommes DIY depuis le tout début, nous ne connaissons rien d’autres que de se fier les uns aux les autres, notre audace, notre philosophie et une façon d’embrasser non seulement la musique mais la vie en général… J’aime la ville de New York, comme je m’y suis toujours senti entouré de gens comme moi, pour qui les rêves et la vision coulent dans nos veines, avec notre liberté fleurissant un peu plus à chaque battement.

Tout a commencé en octobre 2014, les Giants de San Francisco visitaient les Royals de Kansas City alors que les World Series commençaient. Je suis entré au Pianos un mardi soir, un peu avant comme le CMJ ne commence vraiment que le mercredi. Le match jouait vraiment fort et il y avait ce gars qui criait sur la télé quand les Giants marquaient un point. Bonjour, je m’appelle Steven, je suis le dénicheur de talents du Pianos, m’a-t-il dit alors que je me rapprochais fièrement avec ma casquette des Giants sur la tête pour l’occasion ! Inutile de vous dire que nous sommes devenus amis tout en suivant les Giants tout au long de la semaine. Je passais mes après-midis là à rencontrer des gens. « J’aime vraiment ton groupe, Jeff », m’a dit Steven alors que j’étais de nouveau là le samedi après-midi ! J’aimerais que tu joues ici, a-t-il mentionné, je pense que ça pourrait vraiment le faire avec un groupe comme le vôtre ici ! Il n’a jamais lâché après ça, pour qu’il soit la toute première salle à faire jouer YFE à New York en dehors de ces showcases du CMJ que nous avons faits. Pour nous, le groupe ne veut pas faire partie de quelque chose, que ce soit une scène, un mouvement, même donner un genre à la musique de YFE est un défi après toutes ces 10 années où tellement de projets musicaux différents sont sortis, de And if I was to Die à Vague Souvenir, et même de Between Illness and Migration à Tokyo Sessions ! Pour nous, c’est la musique, l’âme et l’audace, rien d’autre… Si on sent que c’est trop beau pour être vrai, nous n’y croyons pas, car en dehors de chacun d’entre nous et notre famille étendue de partout dans le monde, personne ne nous a fait aucun cadeau de quelconque sorte. Ça a toujours été comme cette édition de 2014 des Giants, qui ont fini champions du monde pour la troisième fois en cinq ans sans jamais être attendus là; à quel point tu le veux !

Je me souviens m’être arrêté devant l’entrée des artistes au Pianos, où pour la première fois, non seulement nous jouions dans l’une des salles les plus cool de New York, mais en plus vous veniez tous par bus de Montréal ou Québec pour partager ce qui allait devenir un des moments les plus significatifs de ma vie ! Pendant des semaines, j’ai lu chacune des histoires de ceux qui s’étaient joints à ces deux jours d’un voyage incroyable à New York et je n’aurais pas pu être plus inspiré. Pour certains, c’était la première fois qu’ils quittaient le pays, pour d’autres, c’était un rêve depuis longtemps qui devenait réalité d’aller jusqu’à la Grande Pomme, où pour d’autres, c’était une autre opportunité à ne pas manquer pour voir le groupe jouer et rencontrer de nouveaux amis ! Peu importe la raison, j’ai été vraiment touché et béni de vous lire et de voir sans mot dire à quel point ça pouvait être significatif pour vous. J’emmène toujours vos histoires avec moi dans la salle de répétition comme c’est ce que nous espérions le plus voir se passer quand nous avons décidé de faire cette chose folle, à la façon YFE ! Les gens sont venus d’Europe pour faire partie de ce voyage, et j’ai même une amie vivant à Chicago qui a décidé de venir à Montréal pour faire partie du voyage en bus avec tout le monde, même si la langue parlée dans le bus était principalement française ! Que pouvez-vous dire face à ça, j’étais simplement époustouflé par tout cet amour, cette joie, et je me sentais humble de faire partie de l’histoire de tout le monde ! Pour moi, c’est ce qui importe le plus, comme c’est le véritable pouvoir de la musique, plus fort que n’importe quels Grammy Awards, car la musique permet de rassembler, peu importe nos différences, et de vivre la vie pleinement !

Times Square ne brillera jamais autant que cette nuit du 1er mars 2016 ! Le temps s’est tout simplement arrêté pour que nous puissions réaliser ce que ça voulait vraiment dire d’être là tous ensemble et simplement être ! C’est pourquoi nous avons choisi le vin Celeste de Torres, qui représente les positions exactes des étoiles dans le ciel le jour où les raisins sont récoltés. J’ai levé mon verre à vous tous, comme vous étiez tous magnifiques cette nuit-là, sous les lumières de New York, à vous tous qui nous donnez le courage nécessaire pour défier l’impossible. Quand la passion est remplie d’amour, même la plus petite de toutes les étoiles peut éclipser la galaxie entière à elle seule. C’est à ça que nous ressemblions tous ensemble sur Broadway et la 45ème rue, une petite parcelle du ciel qui vivra pour toujours dans nos coeurs ! Je regarde les étoiles ce soir, savourant encore ce que ça fait de compter pour certains, comme aussi longtemps que nous garderons la nuit en vie, même le ciel ne sera plus une limite…! Je vous aime mes amis, et je vous remercie d’être dans ma vie, comme ce voyage à New York n’était seulement que le premier de nombreux autres à venir.

– Jeff

Quand la grosse pomme vous accepte…

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Nous avons fait toute la route jusqu’à New York pour arriver lundi soir, à Brooklyn plus exactement où nous allions rester pour les prochains jours. Brooklyn, notre maison loin de la maison (une parmi les nombreuses autres à vrai dire !). Tous fatigués, ça n’a pas pris beaucoup de temps avant que nous allions tous nous étendre et rejoindre les bras de Morphée.

Un ciel bleu clair nous attendait le lendemain matin. Aucun doute là-dessus, c’était un printemps précoce que nous espérions depuis longtemps. Nous avons pris un petit-déjeuner et les membres du groupe sont ensuite sortis avec leurs gobelets de café pour profiter de la chaleur que la ville avait à nous offrir. À peine à 4 pas de là, sur le trottoir, une voiture de police s’est vite dirigée et arrêtée devant nous :

L’officier de police, avec un regard suspicieux derrière ses lunettes de soleil :
– Bon matin, messieurs. Que buvez-vous de si bonne heure au matin ?

Jeff, désemparé par ce premier contact avec la police américaine :
– Eh bien, c’est du café, monsieur.

L’officier de police, avec le désir d’ébranler la conviction que Jeff avait de boire du café :
– Du café, vous êtes sûrs ?

Jeff, ne sachant plus quoi dire :
– Oui, du café, vous savez, nous sommes un groupe et nous jouons ce soir au Pianos, nous sommes du Canada et…

L’officier de police, interrompant Jeff :
– Ah, du Canada, EH ? Ha ha ha ! Alors passez une bonne journée, messieurs ! (Ils sont partis en riant)

Peu de temps après cette rencontre un peu étrange avec les officiers de police, je suis partie de la maison pour accueillir le bus rempli de voyageurs qui venaient à New York pour voir le groupe jouer ce soir. Pour plusieurs d’entre eux, c’était leur toute première fois à New York, pour certains la première fois même qu’ils sortaient du pays. J’ai attendu, attendu, attendu. J’étais super excitée, essayant d’imaginer où j’allais me trouver quand ils allaient arriver devant le Pianos où YFE allait jouer dans quelques heures.

Un type s’est garé devant la salle quand je suis arrivée là.
– Mademoiselle, que faites-vous ici dehors toute seule ?

Moi, super excitée :
– J’attends que mes amis arrivent !

Le type :
– Ils ne sont pas de très bons amis pour vous laisser attendre si longtemps.

Moi, moitié insultée, moitié amusée :
– Vous ne pouvez pas comprendre. Ils sont 50, de partout dans le monde, ils sont dans un bus et beaucoup viennent pour la toute première fois, alors je dois les voir aussitôt qu’ils arrivent ici ! (Regardant mon téléphone) Justement, je viens de recevoir un message et ils ne peuvent pas venir jusqu’ici, alors le bus les a déposés ailleurs. Bonne journée, monsieur !

On repassera pour l’excitation de voir tout le monde descendre du bus…!

J’ai marché jusqu’au Starbucks pour finalement rencontrer tout le monde. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ma première fois à New York, quand j’avais 16 ans, pendant un voyage scolaire organisé. Même si ça ressemblait un peu à ça, nous avions l’air aussi totalement différents. Cette fois, il y avait une unité que j’avais rarement vue avant. Beaucoup de gens s’étaient rencontrés pour la première fois moins de 12 heures auparavant, mais le lien était déjà très fort. Et ensuite, nous sommes partis explorer la ville !

La journée est passée très vite et l’heure du concert est très vite arrivée. C’était la première fois que je restais dans la salle en attendant que le groupe revienne pour le concert; Habituellement, je reviens à la maison avec eux. L’excitation devient plus intense en quelque sorte de cette façon; pour la toute première fois, je pouvais vivre l’excitation d’attendre que mon groupe préféré monte sur scène ! Le concert était hors du commun. Le groupe était enragé sur scène et le public leur rendait bien et de façon magnifique. C’était la première fois que les gens voyaient Miss Isabel jouer sur deux claviers, mais aussi la toute première fois qu’ils voyaient Alex jouer sur un clavier et à la guitare. Et la réaction quand ça a eu lieu ? Les gens sont devenus FOUS ! Le son était clair dans la salle, nous pouvions entendre tous les petits détails qui rendent la musique de Your Favorite Enemies si unique, et ça a aidé à amener l’expérience à un tout autre niveau. L’alchimie entre les membres du groupe étaient profonde et intense, même s’il n’y avait rien de visible qui le laissait le voir; ça se sentait tout simplement à travers leur musique. C’était un YFE tout nouveau; assumé, arrogant, fonceur, tout ça en toute subtilité et de façon très inclusive.

Une fois le concert terminé, nous sommes partis pour faire le toast à Times Square. Malgré le ciel bleu présent toute la journée, il pleuvait maintenant à Manhattan, nous obligeant à reprogrammer le toast dans le bus finalement. Mais une fois que nous sommes arrivés, sans se dire un mot, nous voulions tous y aller malgré tout. Nous avons marché le long du bâtiment qui nous séparait de cet endroit toujours illuminé comme le jour avec ses lumières artificielles, Times Square, et puis la pluie s’est arrêtée. Comme si New York nous disait qu’elle permettait ce moment vraiment singulier juste pour nous. Comme si la ville elle-même nous permettait de vivre ce moment. Comme si elle nous disait que bien sûr, rien ne pouvait nous arrêter. Tant que nous étions prêts à aller à l’encontre des circonstances, ne laissant pas nos peurs prendre le dessus, tout allait bien se passer.

Nous sommes rentrés à la maison un peu après 4h du matin. Nous sommes allés nous coucher après 5h du matin. Pour plusieurs d’entre nous, l’adrénaline du toast qui venait d’avoir lieu avait pris le dessus sur notre besoin de sommeil et c’était difficile de la faire descendre d’une certaine façon… Alors le matin est arrivé bien trop vite ! Après un petit-déjeuner ponctué de rires et d’histoires, nous sommes partis pour faire les arrêts traditionnels le jour du départ; Starbucks sur la 7ème Nord, Rough Trade Records, et le Bushwick Inlet Park où nous nous faisons toujours notre “toast d’au revoir”.

Le vent était fort et terriblement froid. Et sur le bord de l’eau, rien ne pouvait l’apprivoiser non plus. C’est avec des mains tremblantes et en frissonnant que nous avons marché jusqu’au bord de l’eau, au même endroit où nous allons toujours. Mais cette fois, nous avons pu aller plus loin sur ce petit bout de terre qui mène vers la rivière. À chaque fois que nous allons là, nous arrivons à faire un pas de plus, comme si la ville nous acceptait une fois de plus ainsi que chaque pas que nous faisions dans ce voyage. Et d’une certaine façon, ce vent froid était là pour nous rappeler que même si on ne se sent pas toujours à l’aise alors que nous marchons, le voyage en vaut toujours la peine et se passe toujours de façon inattendue.

Comme la célèbre chanson le dit, “If I can make it here, I can make it anywhere” (Si je peux réussir ici, je peux réussir partout).

Et “making it” (réussir), pour nous c’est d’être ensemble, toujours passionnés, de toujours être en vie. Encore une fois. Peu importe ce que ça veut dire.

– Stéphanie

PS : Des vidéos inédites ont été mises en ligne sur le fan-club du groupe, le SFCC ! Allez y jeter un coup d’oeil !

Watch more, become a member of the SFCC

La Fin d’une saison; une nouvelle renaissance

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Il est 5h dimanche matin. Les chiens sont dehors, ils aboient tellement fort sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Résultat : Ils ont réveillé toute la maison et le voisinage autour. Trop tôt, trop tard ? C’était difficile à dire, et nous ne pouvions pas vraiment saisir si le soleil se levait ou était encore en transition; mettons ça sur le dos du décalage horaire dont nous souffrons encore, seulement quelques jours après notre retour du Japon. Inutile de le dire, se réveiller complètement ne fut pas notre première idée, mais retourner se coucher n’a pas été facile. Une petite neige tombait déjà, recouvrant tout d’une fine couche de neige blanche et scintillante. Une saison s’éteignait alors qu’une autre la remplaçait. Devions-nous être heureux à ce sujet ? Aurions-nous dû être triste ? Ça aussi n’était pas vraiment clair.

Nous sommes arrivés à la salle bien plus tard que prévu… Ce long trajet m’a donné le temps dont j’avais besoin pour lire tous les commentaires et les attentes que les gens avaient pour ce soir. Oui, ça allait être le dernier concert de Your Favorite Enemies en 2015… et oui, ça allait être époustouflant, rien de moins. Plus nous nous rapprochions de la salle, plus j’en étais convaincue. Ce soir allait être mémorable.

Les balances de son se sont bien passées, très bien même. Tout s’est passé en douceur, tellement que nous étions impatients d’être au concert. Les membres de Buckcherry furent gentils et accueillants, les promoteurs furent incroyables comme toujours, le son était génial pour tout le monde, et ça nous a permis à tous de nous détendre dans les loges avant le concert… quelque chose qui n’arrive pas très souvent !

Et puis le concert a commencé, mais plus tôt que nous l’aurions pensé ! Les mots manquent pour dire exactement ce qui s’est passé. Ça s’est passé très vite avec une énergie que je ne pensais pas que le groupe serait capable d’avoir à ce moment-là. D’une certaine façon, c’est comme si tout ce que j’avais pensé savoir sur Your Favorite Enemies était différent. Et je pense que beaucoup d’autres pouvaient dire la même chose. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai entendu des commentaires élogieux à propos de leur concert. Pas seulement parce qu’ils avaient joué parfaitement bien leurs chansons, mais parce que ce qu’il s’était passé sur scène était puissant d’une façon dont le groupe nous avait rarement montré. Une nouvelle saison, la fin d’une autre ? Peut-être. Mais je pense pouvoir dire en parfaite connaissance de cause qu’une page s’est tournée…

Nous sommes rentrés à la maison très tard, et alors que ces mots s’écrivaient, tout le monde était encore à table, mangeant le souper traditionnel du dimanche avec des grilled cheese et des chips, partageant des histoires des moments que nous avons vécus avec vous ! Maintenant, tout le monde est endormi… Bonne nuit à vous aussi !

– Stéphanie

Un concert, un moment, une pierre angulaire

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C’était le 13 novembre, un jour qui aurait dû être comme les autres. Les membres du groupe répétaient pour la dernière fois avant de partir pour le Japon. Pour un concert vraiment différent, dans une ambiance complètement nouvelle, un moment qu’ils envisageaient avec beaucoup d’excitation. À la moitié de la répétition, ils ont pris une petite pause, et c’est là qu’ils ont appris la tragédie qui se déroulait en France. La soirée a pris une toute autre tournure. Soudainement, leur centre d’attention a changé. Ils sont tous allés sur leurs ordinateurs pour contacter leurs proches, pour écrire aux gens qui, présents ou pas, étaient profondément affectés par la tragédie qui avait lieu. Ça a continué toute la nuit, aucun d’entre eux n’a dormi, jusqu’au moment de l’embarquement d’Alex et Jeff. Incapables de dormir, incapables de se calmer, même à distance, je pense que nous étions tous affectés par ce qui venait de se passer… Peu importe si c’était en France, un océan plus loin… Et ça a continué jusqu’à ce qu’ils montent dans l’avion (qu’ils ont presque manqué). Et ensuite sont venus les doutes… “Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que nous allons vraiment au Japon ? Est-ce qu’on va vraiment faire un concert ? C’est un moment tellement poignant emprunt d’un profond besoin, est-ce que c’est vraiment ce dont les gens ont besoin ? Est-ce que c’est vraiment ce qu’on a de mieux à leur offrir ?” Mais la musique a le pouvoir d’unir les gens de la plus belle des façons…

Et c’est exactement ce qu’il s’est passé… Un moment puissant. Un moment perdu dans le temps et l’espace, formant un petit univers à lui tout seul. Ça nous a amené à un endroit dont nous ne connaissions pas l’existence avant. Un endroit où le chaos était paisible. Où les bruits étaient des mélodies. Où un coup de poing dans le visage était doux. Ce n’était pas de la musique. C’était bien plus que ça, bien plus que tout ce que ma compréhension pouvait voir. Je savais que c’était réel, mais ça ne semblait pas l’être en même temps. C’était comme si je rêvais éveillée. Le groupe a joué l’album “Between Illness And Migration” du début à la fin. Pour la toute première fois. Un album que j’aime détester, que je déteste aimer. Il m’a emmené à vivre tellement d’émotions différentes, et je sais que c’est la même chose pour tellement de gens qui étaient là au concert, et tellement d’autres partout dans le monde qui n’avaient pas la chance d’être là. Le concert a commencé avec une toute nouvelle intro, sonnant comme si nous étions sur le point de perdre la tête. Trop de paroles en même temps, différentes voix, différentes phrases, tout était différent mais semblable dans la façon dont ceux qui prononçaient ces paroles en étaient habités du plus profond de leur âme. Et ensuite, la musique a commencé… Satsuki Yami a pris une tournure complètement différente, les paroles étant complètement différentes, les mots “my heartbeat” étaient répétés encore et encore, parfois d’une façon qui semblait douloureuse, parfois d’une façon qui semblait joyeuse… Et je me suis arrêtée un instant, j’ai regardé autour de moi, et je pouvais dire “Oui, c’est ça qu’on ressent quand on est vraiment en vie”.

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Le concert a continué et les chansons se sont enchaînées. Je n’avais pas l’impression d’écouter un album. J’avais l’impression d’être le témoin de la naissance de quelque chose qui n’avait jamais eu lieu avant. Ça peut être étrange de lire ça, et je me rends compte que ce n’est pas vraiment commun. Je suis avec les membres de Your Favorite Enemies depuis plus de 10 ans maintenant, et j’ai eu le privilège d’être impliquée de près dans la création de l’album “Between Illness And Migration”, créant probablement cette relation amour-haine avec l’album lui-même. Il y a toujours beaucoup de maladies autour de nous. Certaines que nous pouvons tout simplement repousser, d’autres que nous ne remarquons pas, et certaines qui ne cessent de revenir. Et peu importe à quel point tu veux migrer loin de celles-ci, les pas que tu dois faire ne sont pas toujours faciles. Mais ce soir-là, je me sentais comme si nous avions fait un aller-retour de la terre à la lune. Aucune limite, aucune contrainte, aucune retenue, aucun “et si”. Rien n’était impossible…

Nous parlons toujours du fait que “Between Illness And Migration” est un voyage. Et ça l’est vraiment. Mais alors que nous pensions savoir quelle direction il prenait, alors que nous pensions être en contrôle, nous avons eu la bénédiction de voir notre course être transformée par cette merveilleuse communion que nous avons eue avec vous tous. C’est comme si, soudainement, nous ne savons plus où nous allons. Et nous pouvons simplement, encore une fois, savourer ce qu’est la “migration”… La découverte de soi, la découverte du monde autour de nous, avec une simplicité que nous avons tendance à oublier. Nos yeux ne sont plus sur la ligne d’arrivée, là où nous voulons aller, mais ils en reviennent aux merveilles de ce monde qui nous entourent et que nous ne prenons pas le temps de voir parfois… Et ces merveilles se trouvent dans le coeur des gens que nous avons rencontré au cours de tout ce voyage qu’est “Between Illness And Migration”. Les coeurs qui nous accompagnent dans les pires moments comme les meilleurs…

Et même si je suis allée plusieurs fois au Japon avant aujourd’hui, alors que je suis sur le point de partir, je peux dire que j’ai découvert un tout nouveau pays… peut-être parce que les yeux que je pose sur lui voient maintenant avec une toute nouvelle perspective…

Joignez-vous à nous le 5 décembre à 17h, heure du Québec (23h, heure de France) pour en savoir plus sur ce moment unique pendant notre édition spéciale du Bla Bla Bla: The Live Show ! Vous pourrez entendre les témoignages d’Alex, Ben, Sef et Jeff à propos de leur séjour au Japon ! Vous pourrez aussi voir un court extrait du concert ! Pour en savoir plus sur comment regarder la diffusion en direct de l’émission, allez voir sur l’événement que nous avons créé sur Facebook : http://j.mp/YFEGALAevent

Et si vous voulez pousser l’expérience encore plus loin, inscrivez-vous au fan-club SFCC pour voir le groupe donner une prestation scénique en direct d’une chanson extraite de l’album “Between Illness And Migration” pour les membres du fan-club seulement !

– Stéphanie

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New York : Un Conte en noir et blanc avec des couleurs qui nous sont propres

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Nous avons pris la route à 11h. En fait, c’est ce qui était prévu. Avez-vous déjà rencontré Your Favorite Enemies ? Si oui, vous savez probablement que les au revoir sont toujours très longs. Quitter la maison n’est pas différent. Surtout maintenant que nous avons 2 chiots… Vous devriez voir Alex avec eux !

Alors à 11h30, nous sommes finalement partis. Nous avons roulé jusque New York. Alex a dit qu’il voulait prendre le temps de contempler les magnifiques couleurs de l’automne. La route devait durer 7h normalement. Mais Jeff était malade, ce qui n’arrive jamais. Nous inquiétant un peu, nous nous sommes arrêtés souvent pour nous assurer qu’il allait bien. La route fut longue… mais bien sûr très belle et très poétique, merci à la lecture d’Alex de “L’Étranger” d’Albert Camus à haute voix dans la voiture.

Nous sommes arrivés à Brooklyn, où nous demeurons généralement quand nous sommes à New York. Un endroit modeste mais assez grand pour tous nous accueillir !

Le matin suivant était déjà celui de la journée du concert. Pas de balances de son, un concert tard, nous sommes allés en ville pour récupérer nos badges avant de retourner à l’appartement. Comme toujours à New York, ce “court trajet” a pris 5 heures de temps, que nous avons vraiment apprécié par contre !

Nous sommes revenus à l’appartement, nous avons chargé tout l’équipement dans la remorque et nous sommes allés à la salle. La scène ? Pas de scène ! Le groupe a joué à même le sol. La loge ? Pas de loge ! C’est le genre de salle “ouverte à tous” ! Les lumières ? Pas de lumière ! Une simple ampoule rouge illuminait l’endroit. Typiquement NYC, typiquement LES (Lower East Side, un quartier de Manhattan – ndlt) ! Une parfaite façon de se sentir “dans la foule” ! 🙂

Le concert s’est terminé avec la chanson “Killing Another”, une reprise de The Cure. Saviez-vous que cette chanson fut inspirée par la nouvelle “L’Étranger” ? L’interprétation de la chanson par Your Favorite Enemies a été inspirée par la propre perception d’Alex et sa compréhension de l’histoire.

Oh, et oui, cette fois encore, il y a eu du body-surfing et Alex a marché sur le plafond. Pas de pied dans le visage par contre !

Le concert en tant que tel, et les quelques jours que nous avons passé à New York ne furent pas à l’image de la ville… Ses lumières éclatantes, sa fièvre, son excitation éphémère ont laissé la place au calme, au silence et à la confiance posée. D’une certaine façon, ce qui fut tout nouveau pour nous, l’ambiance de la ville ne nous a pas affecté comme avant. Toujours autant ébahis cependant par la mégapole, c’était plus comme si qui nous étions déteignait sur la ville. Celle-ci ne nous a pas défini et n’a pas influencé non plus ce que nous vivions en aucune façon. Nous n’avions pas besoin de la ville. Nous étions autonomes, confiants, déterminés. Nous n’avions pas besoin de la ville, ni de personne d’autre, pour nous dire qui nous étions. Nous le savions, et c’était plus que suffisant. C’était tout ce qui comptait.

Nous avons pris la route pour rentrer à la maison, un peu fatigués mais vraiment heureux. Tout ça pour nous réveiller avec la première neige de l’année à Drummondville…

– Stéphanie