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Drummondville et YFE : Une histoire d’amour.

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Nous avons déménagé ici il y a 6 ans déjà. Ce fut après avoir cherché pendant des mois l’endroit parfait, et avoir ensuite attendu quelques mois de plus pour officialiser les papiers pour nous installer dans l’église. Mais depuis lors, la ville de Drummondville est vraiment devenue notre maison. Non seulement une maison mais surtout un chez soi. Les gens nous ont accueillis tout de suite et chaleureusement. Cependant, nous n’avions jamais joué à Drummondville avant; les circonstances ont fait que nous avons passé plus de temps sur la route qu’à la maison dans les années suivant notre emménagement dans la ville. Être invité à jouer pour le Festival de la Poutine fut donc un véritable honneur pour le groupe.


Créé en 2008 par un autre groupe de Drummondville, le Festival de la Poutine fut tout simplement extraordinaire. Il y avait absolument tout ce que tu veux retrouver dans un festival quand tu es dans un groupe. L’équipe est serviable, efficace et te fait sentir qu’elle est attentive à tes besoins, il y a de l’électricité partout, une machine à espresso, une bouilloire, la nourriture est délicieuse et pas trop grasse (ok, il y avait de la poutine, mais d’autres choses aussi). Entre les groupes, tu pouvais sentir qu’il y avait une ambiance amicale plutôt que la compétition souvent habituelle. C’était comme d’être en famille.


Une zone singulière sur la scène. Il fallait la traverser avant d’atteindre tes instruments. Pas de stress permis !



L’Horloge de la Poutine originale, avec la file d’attente des groupes jeudi soir.



Drummondville est un endroit très international… Les panneaux étaient même traduits en chinois !



Les tentes des groupes étaient toutes aux noms des batteurs. On peut imaginer que le batteur du groupe qui organise le festival les a lui-même écrits !



On s’amuse dans la zone des artistes avant de monter sur scène.



On ajoute les touches finales de la set list. Je suis toujours surprise qu’Alex puisse comprendre tout ce qu’il écrit… Appelons ça l’écriture d’un artiste !



Les exercices vocaux sont essentiels avant de monter sur scène !



Aucun miroir autour ? Pas de souci, une fenêtre de voiture fera l’affaire !



Les dernières secondes avant de monter sur scène… et ensuite, que le spectacle commence !


Sur la scène juste avant le concert, j’ai regardé le public et j’étais étonnée de voir combien de t-shirts et gilets YFE je pouvais voir ! Ils étaient non seulement partout mais ils ressortaient vraiment et ils attiraient le regard plus que n’importe quel autre t-shirt autour ! Et quel beau public c’était. Des gens sont venus du nord de l’Amérique pour nous voir, certains faisant de très longs voyages pour être au concert. C’est quelque chose que j’ai remarqué. Voir YFE en concert est quelque chose de contagieux. Quand tu les vois une fois, tu veux les revoir.  Et pour beaucoup de gens cet été, YFE fut leur tout premier concert – À VIE ! Leurs questions sont toujours les mêmes après ça… Quand est le prochain concert ? Quand est-ce que je vais pouvoir vous revoir ? Et ce concert était époustouflant ! Je suis souvent devant les haut-parleurs quand je prends des photos, et c’est souvent agressant. La musique forte est bonne seulement jusqu’à un certain point, après ça, tu as l’impression qu’elle t’attaque. Et c’est ce qu’il se passe habituellement quand je passe du temps juste à côté des haut-parleurs – tout mon être se sent attaqué. Mais ce soir, c’était différent. Ce soir, c’était simplement fort. Ça n’a jamais atteint ce niveau d’agressivité. Est-ce que c’était trop fort ? Oui. Mais pour la toute première fois, je ne me sentais pas mal d’être devant les haut-parleurs ! On pouvait entendre toutes les petites subtilités des sons du groupe sans aucun problème, chaque note, aussi silencieuse puisse-t-elle être, dansait autour de tout le monde, autant sur scène que dans le public. Le concert était parfait dans son imperfection. Tout comme Your Favorite Enemies l’est. Tout comme nous le sommes tous. L’été n’aurait pas pu se terminer sur une meilleure note… :)


– Stéphanie

DU ROCK POUR UNE BONNE CAUSE

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Le programme de notre été était bouclé bien en avance. La planification a commencé à la fin de 2014. Avant que l’année ne se termine, nous savions déjà dans quels festivals nous jouerions pendant l’été. Les festivals sont comme ça – les groupes sont choisis bien avant et tu dois garder le secret jusqu’à ce qu’ils l’annoncent eux-mêmes. Après avoir passé tellement de temps sur la route pendant les 3 dernières années, les membres de Your Favorite Enemies voulaient passer un peu de temps à la maison. Ça, et ils voulaient aussi prendre du temps pour travailler sur les projets à venir. Au début, seuls 3 festivals étaient prévus. Le “Rock Fest pour la Santé Mentale” n’était pas l’un d’entre eux. Mais quand les organisateurs, Roger et Stéphanie, nous ont invités à jouer, après nous avoir expliqué le festival et sa signification, il était hors de question de dire non. C’était un peu fou quant au calendrier que nous avions, ça ne faisait pas de sens pour nous de jouer là. Mais nous devions le faire. La cause, la santé mentale, est chère à nos coeurs, pour tellement de raisons différentes. Et d’une certaine façon, nous pensons tous que c’est une honte que tellement de gens soient encore ostracisés pour des choses telles que la dépression, l’anxiété, le choc post-traumatique, les troubles de l’alimentation. C’est partout autour de nous et nous avons toujours cru que la musique peut être un pont pour les gens, qu’elle peut traverser des frontières et dépasser des limites auto-imposées.

2 heures séparent Drummondville, où nous sommes basés, à la ville de L’Épiphanie, où le festival avait lieu. L’excitation était cependant au rendez-vous sur la route. Nous avons découvert un endroit modeste, faiblement éclairé alors que le soleil se couchait doucement, où la musique était forte, mais un endroit où tu peux encore ressentir les rires à travers tout ça. Un endroit où nous nous sommes sentis comme en famille tout de suite. C’est comme ça que je l’ai vécu de mon côté; comme une grande réunion de famille à l’extérieur, où les gens se réunissent habituellement autour d’un feu de camp et mangent des épis de maïs. Mais cette fois, ce qui rassemblait les gens n’était pas un quelconque lien de parenté. Il n’y avait pas besoin de ça. Ce qui rassemblait les gens était la musique et cet espoir que quelque chose peut être changé dans ce monde, à commencer par nos propres actions.

Your Favorite Enemies est monté sur scène, rempli d’excitation. Le groupe a été accueilli par les cris du public. Le concert a duré 90 minutes. Significatif et puissant. Je crois qu’on peut dire que chaque concert de YFE est comme ça. Mais cette fois, c’était un peu plus spécial. C’est difficile à expliquer, mais je pense que le fait que tout le monde avait le même désir en tête avant même que le concert ne commence a rendu le flot d’émotions encore plus fort que d’habitude, dès le début. Les gens sautaient dans le public, Alex a fait monter un petit garçon sur la scène avec lui, et alors que le concert se terminait avec la batterie mise en pièces détachées et jetée dans la foule, un des organisateurs s’est joint et a fait un slam. Le concert s’est terminé sous un tonnerre d’applaudissements et les gens criaient pour avoir un rappel. Ne pouvant pas remonter sur scène, nous avons fait notre rappel YFE classique : Passer du temps avec les gens après le concert ! Les membres du groupe ont pris des photos, signé des albums et des t-shirts, et parlé, parlé, parlé ! Même si le concert s’est terminé autour de 23h30, nous ne sommes pas partis avant un peu plus de 2h du matin.

Nous sommes rentrés à la maison vers 4h30 du matin. Pourtant, même si la route fut très longue pour revenir, bien plus que pour y aller, nous n’arrivions pas à dormir. La tension était encore trop élevée ! Merci d’avoir rendu ce moment merveilleux, d’avoir fait en sorte que cette soirée ne se termine jamais vraiment !

On se voit au prochain concert, à Drummondville, le 27 août au Festival de la Poutine ! Si vous n’avez pas encore vos billets, ils sont disponibles ici !

– Stéphanie

UN PUBLIC MULTICOLORE NE FAISANT QU’UN

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Nous sommes arrivés au Festival Otakuthon sans savoir à quoi nous attendre. C’était notre première participation et, pour ma part, je n’en avais même jamais entendu le nom… En japonais, “otaku” a une signification négative et c’était difficile de m’en défaire pour être honnête. En quoi ça allait consister ? Est-ce que les gens allaient au moins aimer la musique, ou est-ce qu’ils ne seraient passionnés que par les jeux-vidéos, le monde du manga et de l’anime ?

La salle était énorme et remplie de rangées de chaises vides. La scène était vide. La salle était vraiment très claire. C’était propre. Ça ne sentait pas l’alcool et la sueur comme dans les autres salles. Aussi propre soient-elles, c’est quelque chose dont les salles sont toujours imprégnées, avec toutes les émotions qui sont vécues entre leurs murs. Même en coulisses, c’était étincelant de propreté – tu ne te sentais pas mal d’être assis sur le fauteuil dans la loge des artistes. D’une certaine façon, ça faisait bizarre d’être là. Surtout avec les chaises. Qu’est-ce que les gens allaient faire assis sur des chaises pendant un concert ? Nous n’étions pas ici pour une conférence…!

Les balances se sont bien passées. D’habitude, nous utilisons tout le temps que nous avons et plus encore. Mais pas cette fois. Ça sonnait bien dès le départ. L’équipe était professionnelle, ils savaient ce qu’ils faisaient, et ils pouvaient donner aux membres du groupe ce qu’ils voulaient en terme de son tout de suite. Nous sommes rapidement allés en coulisses, pour nous reposer, manger et s’échauffer avant le concert, qui allait commencer 2 heures plus tard.

Et puis le concert a commencé. Les sièges vides ne l’étaient plus, remplis à la place d’excitation et de couleur. La pièce a repris finalement vie. Les gens ont donné à cette salle une âme, composée de qui ils étaient. Après une brève introduction, le groupe est monté sur scène. Les premiers mots d’Alex furent pour inviter les gens à se lever et à venir devant la scène. “Là s’en est allé ma liberté de mouvement pour les photos”, ai-je pensé. Cependant, j’étais heureuse de voir tout le monde courir devant la scène, les rangées à l’arrière probablement très heureuses d’avoir une chance de voir un peu mieux !

Le concert a duré 2 heures. Je n’ai JAMAIS vu Alex sauter comme ça sur scène, de gauche à droite, de retour au milieu, et de gauche à droite, et de retour au milieu à nouveau. Il y avait un flux très spécial d’énergie qui se transmettait de la scène au public et vice versa. Mais je crois que je n’oublierai jamais quand tout le monde est monté sur scène. Il n’y avait plus de groupe, plus de public non plus. Tout le monde sautait sur scène – tellement que j’ai eu peur qu’elle ne cède sous le poids. La dernière fois que les gens sont montés sur scène de cette façon était à Tokyo en 2011.

Et je crois que ce qui va rester vraiment en moi, c’est ce qu’Alex a dit quand il était sur scène. L’importance d’être qui nous sommes vraiment, sans peur, sans masque, aussi colorés que nous sommes, parfois même des couleurs que nous ne connaissons pas ou que nous ne voulons pas accepter. Et dans une telle conférence, je pense que ça seyait parfaitement bien. Parce que ce qu’il se passait était VRAI. Aussi différente chaque personne était, tout le monde était accueillant, et la seule chose que tu pouvais voir autour était des sourires. Et c’est ce qu’il se passait pour le concert aussi. Nous ne voulions pas que le moment s’arrête. Et je crois qu’après un concert de 2 heures, c’est pourquoi nous sommes restés autant de temps pour parler avec les gens avant de rentrer à la maison, très tard dans la nuit, ou très tôt le matin suivant, dépendant de votre perception 😉

Nous sommes partis tôt le matin suivant. Encore une fois, la journée était bien remplie. Une session Q&A, une séance d’autographe, et ensuite être juge pour Otakuthon Idol. Le Q&A s’est bien passé. Nous avons parlé de la création des chansons pour la bande-son du jeu-vidéo “Dissidia: Final Fantasy”, oui, mais surtout du fait d’”être vrai” et fidèle à qui tu es… Je crois que c’était le mot-clé du week-end. Nous avons été gentiment “jetés en dehors” de la salle de conférence après que tout soit devenu noir, nous laissant savoir de façon radicale que notre temps était passé et que nous devions nous acheminer vers le prochain événement : la séance d’autographe.

Nous avions 1 heure pour la séance d’autographe. Ça a pris plus de 2 heures. Encore une fois, nous avons dû être mis dehors…! C’était tellement plus qu’une “séance d’autographe” cependant. Les discussions furent profondes, vraies, intenses. Et même si je regardais à distance, prenant des photos, je pouvais sentir à quel point c’était vrai, et à quel point les sentiments étaient mutuels.

C’était ensuite le temps d’assister à Otakuthon Idol. Jeff – qui ne peut rien chanter sans faire de fausse note et qui semble réinventer une nouvelle échelle de fausseté à chaque fois qu’il chante – était juge. Il a très bien fait ça, malgré le fait qu’il était probablement plus stressé que tous les candidats…! Tout un groupe de talent était là, encore une fois, sans masque, sans peur. Et c’était vraiment inspirant de voir ça.

Nous avons terminé la journée avec la cérémonie de fermeture, où nous avons pu voir l’équipe complète des volontaires du Otakuthon ! Merci à chacun d’entre vous, volontaires et participants, pour avoir rendu cet événement magnifique. Ce fut peut-être notre première fois, mais nous comprenons à quel point c’est devenu significatif pour tout le monde et pour nous aussi.

PS : Voici des photos prises pendant la séance d’autographe. Si vous vous souvenez que j’en ai prise une et que vous ne la voyez pas ici, n’hésitez pas à me le dire pour que je puisse vous l’envoyer 🙂

– Stéphanie

FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC, TOUT SOURIRES !

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Nous sommes partis pour la ville de Québec assez tôt comme Alex avait plusieurs entrevues de prévues avant les balances de son. Sur la route déjà, Jeff avait un appel pour faire une entrevue. Ça a duré quelques minutes seulement et même si j’étais à l’arrière de la voiture et que je ne pouvais pas voir son expression, je pouvais dire par le ton de sa voix qu’il était très heureux et enthousiaste. À propos de l’entrevue, oui, mais aussi à propos de toute la journée qui nous attendait. Le même état d’esprit émanait d’Alex, assis sur le siège passager. Il n’y avait aucune nervosité du tout, ce qui aurait pu être normal. Après tout, ça allait être la première fois que le groupe joue au Festival d’été de Québec, le plus important et le plus ancien festival au Canada. Jour après jour, le groupe a répété dans notre église / studio / maison, essayant de figurer ce que la setlist allait être. Nous n’avions que 45 minutes et je pense que c’était le plus grand défi. Après une première setlist possible, dans laquelle ils avaient inclus “seulement des courtes versions des chansons que nous devons jouer live”, ils étaient bien au-delà de 60 minutes. Ensuite a suivi un puzzle de chansons et leurs successions, pour s’assurer que tout serait aussi harmonieux et rapide que possible. Ils ont réussi à tout descendre à 45 minutes. Jusqu’à ce qu’ils réalisent qu’une telle setlist ne leur permettait même pas de dire bonjour au public, ni même d’introduire aucune chanson, encore moins parler avec les gens. Alors nous nous y sommes remis ! Encore quelques changements ! La setlist finale qui a été décidée fut la suivante :

– Satsuki Yami
– Empire of Sorrows
– Midnight’s Crashing
– Would You Believe
– A View From Within
– From the City to the Ocean
– Killing Another (une reprise de The Cure que le groupe a commencé à jouer pendant leur tournée “Outside It’s America”)

Et ensuite vint le temps des répétitions, pour vraiment tout peaufiner. Vous ne pouvez pas imaginer toute l’attention mise dans les moindres détails avec eux ! Même s’il y avait une vraie pression de finir à temps, l’ambiance était toujours cool, débonnaire, sans pour autant prendre les choses à la légère. Faites au milieu de l’église, au coucher du soleil très souvent, la vue était spectaculaire ! Tout s’est terminé avec un toast entre les membres du groupe, à ce qui s’est passé entre eux pendant les répétitions, et à tout ce qui était à venir.

Nous sommes arrivés à Québec et la personne qui allait faire la première entrevue était déjà là, nous attendant. Nous nous sommes rapidement enregistrés à l’accueil de l’hôtel et alors qu’Alex commençait l’entrevue, les autres sont allés au Starbucks prendre un café bien mérité ! L’emploi du temps était très serré. Il n’y avait que 20 minutes entre chaque entrevue. Celles qui étaient le plus éloignées en terme de temps nous demandaient de nous rendre jusqu’aux stations de radio directement. Et croyez-moi, nous étions serrés dans le temps mais à l’heure, partout où nous sommes allés ! Nous avons partagé de merveilleux moments à chaque entrevue que nous avons faites et le rire était toujours au rendez-vous !

Ensuite est venu le temps des balances de son. Des 3 groupes qui jouaient sur la scène Loto-Québec ce soir-là, nous étions les derniers à les faire. C’est toujours comme ça – l’ordre des balances de son est opposé à l’ordre d’apparition sur scène. Nous avions 1 heure pour les balances, mais nous en avons utilisé à peine 30 minutes. Tout sonnait très bien, tout le monde pouvait entendre ce qu’ils jouaient. C’est toujours un énorme soulagement quand les balances de son se passent bien, tu commences sur une note positive pour le concert qui est à venir. Et soyons honnêtes, le public qui s’est rassemblé derrière les barrières (le site du festival n’était pas encore ouvert au public) pour nous encourager pendant les balances ont rendu les choses encore meilleures !

Nous sommes ensuite allés en coulisses dans une petite caravane seulement pour nous ! Les gars ont mangé, se sont changés, ont discuté du concert à venir, des gens qu’ils avaient hâte de revoir. Ensuite, chacun est rentré dans sa bulle, s’échauffant pour le concert qui allait maintenant commencer dans quelques minutes ! Moose faisait de la batterie sur une serviette placée sur une table à café, Miss Isabel et Alex faisaient leurs exercices de voix, pendant que Ben, Jeff et Sef sont sortis pour sauter et s’étirer les jambes. Un mot rapide d’encouragement tous ensemble et ensuite nous y sommes allés, c’était le temps de monter sur scène !

Le concert a commencé. Et c’est passé vite, très vite ! Trop vite. Le groupe n’était pas encore sur scène mais dès que l’annonceur a prononcé “Your Favorite Enemies”, on pouvait entendre la foule en délire, excitée et les attendant avec impatience. Partout dans la place, les t-shirts du groupe resplendissaient. Des gens avaient pris des congés, avaient conduit pendant des heures pour nous voir. Le site du festival était bondé. La tension dans l’air était tangible mais n’avait rien à voir avec les alertes d’orage annoncés ce soir-là.

La fosse des médias était occupée par plusieurs personnes mais assez large pour qu’elle soit encore confortable pour que nous puissions bouger. Même là, on pouvait voir que les gens attendaient avec impatience le concert. Certains connaissaient déjà le groupe, alors que d’autres les prenaient en photo pour la première fois. “J’étais tellement concentré à prendre des photos pendant qu’ils allaient et venaient que je n’ai même pas prêté attention aux chansons qu’ils jouaient”, m’a dit un ami après le concert. Et je comprends le sentiment ! Les membres du groupe sont des bêtes sur scène, rien de moins. Ils savent comment enflammer la scène, lui donner vie et laisser la passion qu’ils vivent transcender la foule, faire que tout semble ne faire qu’un.

Le concert s’est bien passé. Très bien même. Je me souviens alors que j’étais dans la fosse, je regardais le groupe sur scène, incapable d’arrêter de sourire. C’était ça. Ils l’avaient. Ce concert était leur meilleur d’entre tous. Et tu pouvais sentir à quel point ils étaient heureux sur scène aussi. Les regards complices entre eux, l’éclat indéniable dans le chant d’Alex, il est monté sur les amplis plus d’une fois, et il a même slammé dans la foule une fois, Sef et Jeff se criant l’un à l’autre tout en jouant et en riant, Ben venant sur le bord de la scène, un pied sur le bord, les cheveux de Sef flottant partout, la tête d’Alex se secouant, laissant flotter autour de lui autant de sueur que de cheveux, Jeff sautant partout, les expressions faciales indescriptibles de Ben, Moose concentré et constant sur sa batterie, Jeff chantant toutes les paroles en souriant, Sef bougeant bien plus qu’il ne le fait d’habitude, Miss Isabel en pleine assurance en train de jouer, le clin d’oeil qu’Alex m’a fait alors qu’il regardait en bas brièvement, comme pour me dire “Je m’amuse !”. Au fil du temps, ce sont des choses que j’ai appris à regarder pendant les concerts. Je sais si un de ces éléments manque, si quelque chose cloche. Ok, le clin d’oeil était une première, mais pour le reste, ce sont toutes des choses que tu apprends à reconnaître dans leurs interactions sur scène quand tu les vois de plus en plus souvent !

Un des meilleurs moments par contre fut le moment qui a rendu ce concert complètement magique, quand la pluie a commencé à tomber, doucement mais régulièrement, aussitôt que les premières notes de la chanson “From the City to the Ocean” ont commencé à jouer, comme si le paradis lui-même approuvait tout ce qu’il se passait cette nuit-là, disant au groupe “continuez, ne vous retournez jamais, vous ne serez jamais seuls”.

C’est avec des sourires plus brillants que des étoiles que les membres du groupe sont retournés en coulisses après le concert. Mais la soirée n’était pas encore terminée. Malgré la très longue journée qu’ils avaient déjà eu, ils avaient aussi organisé un after party au Dagobert, où Alex allait être le DJ. Nous sommes arrivés là à 23h45 et la soirée a commencé à minuit, durant jusqu’à plus de 2h30 du matin, et elle aurait continué encore si le couvre-feu que nous avions n’était pas déjà passée…! Mosh pit (Pogo – ndlt), crowd surfing (slam – ndlt) et mouvements de danse complètement fous étaient au rendez-vous avec une playlist qui était aussi diverse et variée que les gens présents. C’était vraiment fantastique, c’est le moins qu’on puisse dire ! Quelque chose à refaire ? Probablement oui ! D’ici là, tu vas nous manquer Québec !

N’oubliez pas, nous allons aussi jouer aux événements suivants cet été ! Assurez-vous de ne pas manquer votre chance de voir le groupe en concert !

8 août – Otakuthon @ Palais des Congrès de Montréal
22 août – Rock Fest pour la Santé Mentale @ L’Épiphanie

27 août – Festival de la Poutine @ Drummondville

– Stéphanie

L’HOSPITALITÉ DU SUD, À LA FAÇON TEXANE !

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Outside It's America

Le dernier stretch de notre tournée “Outside It’s America – Where Dreams Hang In Wonders” a eu lieu au Texas. Tout a commencé à Houston, puis San Antonio, Dallas et enfin Austin, où notre voyage a aussi commencé quelques semaines plus tôt…

Les habitudes alimentaires et les spécialités locales changent dans chaque état, et les habitants en sont tous très fiers. Ils disent que plus tu vas vers le sud, plus il y a de l’huile (et probablement plus c’est goûteux et savoureux – je laisse ça à l’expert en la matière, qui n’est autre que Jeff). Voir un panneau qui fait gracieusement la publicité du “gras” me laisse un peu perplexe. Certes, le panneau est vraiment invitant. Mais est-ce que “Happy Fatz” est vraiment le bon mot à utiliser ? C’est la toute première chose que j’ai vue sur le chemin pour me rendre au Starbucks à Houston. Et je dois dire que la moitié de ce message est vraie. Les gens que nous avons rencontrés à Houston ont tous ce côté heureux décrit sur le panneau, et ils ont tous apporté le soleil dans une journée pluvieuse !

Nous sommes retournés à la salle de concert, où quelque chose d’un peu différent nous attendait – des pâtes fraîches ! Pas mal pour un groupe en tournée, pas vrai ? Nous avons eu beaucoup de sandwichs aussi et je crois que c’est la vie sur la route pour nous ! Un énorme merci à Sef et Moose qui ont cuisiné le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner tous les jours, s’assurant que tout le monde était content de ce qu’il avait (en d’autres termes, s’assurant que la difficile que je suis en matière de nourriture le soit, et qu’il n’y ait rien qu’Alex ne pouvait pas manger dedans :))

Nous sommes retournés dans le bus avant le concert. Aussi drôle que ça puisse paraître, même s’il y avait des salles de détente et des loges dans la plupart des salles où nous sommes allés, nous avons fini dans le bus la plupart du temps. Nous avons commencé à l’appeler “maison” à un certain moment pendant la tournée. Je ne peux pas dire quand ça s’est passé, mais je me souviens clairement du moment où nous l’avons tous réalisé; quand Alex a dit “Ah non, ne sortons pas, retournons à la maison plutôt, et passons du temps ensemble là. Nous allons nous amuser entre nous, dans l’esprit que nous souhaitons partager.” Nous nous sommes tous regardés et nous avons ri, réalisant que pour nous tous, ce bus a été notre maison pendant 3 semaines…

Conrad nous attendait à l’intérieur avec quelque chose qu’il voulait nous faire essayer, une nouvelle boisson que personne n’avait essayé avant. Appelée “calimocho”, c’est un mélange de coca avec du vin rouge. Oui, vous avez bien lu. Les amoureux du vin en nous ont grincé des dents, mais nous avons quand même essayé. Étonnamment, nous n’avons pas détesté ça, ça goûtait un peu comme de la sangria. Vous n’avez pas un très bon vin ? Mélangez-le avec du coca et ajoutez des tranches d’orange, ça sauvera votre soirée ! 😉

Le concert à Houston était le premier du dernier stretch de la tournée, nous l’avons beaucoup apprécié et nous nous en souviendrons pour toujours ! Nous ne savions pas à quoi nous attendre, vraiment. Et ça a été un moment festif magnifique. C’était la première fois que nous jouions là-bas et les gens étaient incroyablement accueillants. Nous avons aussi pu rencontrer des amis de longue date pour la première fois, ce qui a rendu la soirée encore plus spéciale. Nous disons souvent que ce qui définit vraiment un moment est ce qui est partagé avec les gens, et ce concert n’y a pas fait exception !

Ensuite, nous avons joué à San Antonio. C’est passé tellement vite. Il a commencé à pleuvoir partout au Texas la nuit précédente et ça continuait encore quand nous sommes arrivés à San Antonio. Nous avons décidé d’aller au Starbucks proche d’Alamo, optant finalement pour celui qui était situé à Alamo Heights. C’était dans un quartier vraiment très résidentiel…! Nous nous sommes installés et nous avons passé un très beau moment là-bas. Nous n’avons peut-être rien vu du tout de San Antonio mais il y a toujours une prochaine fois, et rien ne vaut un vrai beau moment tous ensemble !

Le concert s’est bien passé, très bien. Je ne me rappelle pas très bien du concert en tant que tel, comme il n’y a pas eu moment très significatif, mais ça n’en était pas moins un très bon concert. Je me souviens par contre que de moment préféré, quand j’ai réussi à prendre une photo d’Alex alors qu’il sautait au tout début de la chanson “Midnight’s Crashing” pour la toute première fois de la tournée. Ça m’a pris 17 concerts pour en avoir une, et je dois dire que j’étais très, TRÈS heureuse !

Nous sommes ensuite allés à Dallas… Le deuxième des derniers concerts de la tournée. Nous avions du mal à croire que tout ce temps-là était passé, que nous avions joué tous ces concerts, et qu’il n’en restait plus que 2. C’était génial de rencontrer des gens que nous avions vus en 2008, quand nous avons joué au SXSW, et d’autres avec qui nous parlons depuis des années mais que nous n’avions jamais rencontrés.

Nous sommes arrivés à Austin le lendemain matin avec une certaine nostalgie. Le dernier concert de la tournée avait lieu ce soir. Et même si nous le savions, nous n’avions pas cette impression. Étions-nous fatigués ? Oui, bien sûr. Mais est-ce que nous voulions que ça se termine ? Non ! Nous ne pouvions pas imaginer, comprendre, ou réaliser que la tournée était déjà proche de la fin…

Nous avons marché dans les rues d’Austin, nous souvenant de quelques grands moments que nous avions partagé précédemment dans cette ville. Nous sommes passés devant le fameux Maggie Mae’s, où nous avions joué la première fois que nous étions allés à Austin. Mais tout ce vagabondage dans les rues avait un but spécifique : Trouver quelque chose que nous allions pouvoir utiliser pour faire un toast à la fin de la tournée.

Sur le chemin du retour, nous ne pouvions pas nous arrêter de rire face à la situation : Nous avons fait un toast avec du whisky alors que nous mangions des sandwichs chaque jour. Nous avons levé nos verres aux merveilleux moments que nous avons passés ensemble. La tournée nous a amenés à découvrir non seulement ce qui était à l’extérieur, l’Amérique en l’occurence, mais surtout ce qui était à l’intérieur. Ces relations que nous avons ensemble, que nous partageons et qui sont la plus merveilleuse chose que nous ne pourrons jamais découvrir.

Et enfin, le concert ! Le tout dernier. Ce fut incroyable ! Les membres du groupe étaient enragés sur scène. C’était le dernier concert de cette tournée, oui, mais l’urgence qui les habitait était extraordinaire à voir. Vous pouviez sentir cette tension, comme s’ils disaient à tout le monde dans le public : “Nous étions là il y a 8 ans déjà, mais nous allons nous assurer que vous ne nous oublierez pas et que vous nous ferez revenir plus tôt la prochaine fois”. Ça a été un concert incroyable ! Je me souviens avoir vu Alex taper du pied partout sur scène et se rapprocher du haut-parleur. J’ai pensé : “S’il monte dessus, alors je dois être dans la meilleure position pour prendre des photos”. Il n’est pas monté finalement; le haut-parleur m’est tombé dessus avant ça. Au moins, je suis heureuse qu’Alex ne soit pas tombé comme ça lui est arrivé à Montréal…! Le concert fut magnifique ! Une vraie célébration avec des gens de partout dans le monde, partageant ce que nous avons de plus précieux : nous.

“Il n’y a rien de tel qu’un moment en musique et en famille avec YFE !! EXTRAORDINAIRE !!!! Seul YFE finit un concert avec ce genre de communion explosive !!” – Elizabeth, Knoxville, TN

“Je vous ai découverts il y a un an sur Spotify et je vous suis depuis. Je connais Trail of Dead et je les ai vus un nombre incalculable de fois, plus que je ne peux m’en souvenir, mais ce soir, je suis venu VOUS voir. Il était hors de question que je manque ce concert !” – Johnny, Austin, TX

“C’était au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Je me suis retournée et j’ai vu Sef juste derrière moi. Je l’ai serré très fort et j’ai pleuré comme un bébé” – Brenda, Perris, CA

“Je suis tellement bénie d’avoir pu être là, ça s’est passé en un clin d’oeil. Je sais que je vais vous revoir. Merci d’être si extraordinaire, vous mettez du rock dans mon monde.” – Reyna, San Diego, CA

Et ça s’est terminé où tout a commencé, à Austin, dans un ranch dont les habitants sont devenus comme la famille pour nous. Après une tournée tellement intense, ça a fait du bien de nous reposer pendant quelques jours… et nous en avons vraiment profité ! Nous avons joué avec les chevaux, embrassant ce que la vie dans un ranch est, nous sommes allés faire un peu de shopping pour des vinyles, nous avons passé de merveilleux moments autour de la table; “mac and cheese”, le fameux barbecue du Texas, et les très populaires tacos !

Une fois encore, merci à vous tous. Je pense que je peux dire que cette tournée a été la plus belle que nous ayons eue. Pas parce que le groupe a joué mieux que jamais. Pas parce qu’il y avait plus de gens aux concerts. Mais pour qui nous avons décidé de devenir; nous. Nous recherchons tous quelque chose dans la vie; un meilleur travail, des plus longues vacances, des plus beaux vêtements, des lunettes de soleil plus cool. Mais parmi tout ça, je pense que le défi dans la vie de chacun est de trouver qui il est, vraiment. Je sais que pour moi du moins, c’est ça. Être entouré de 20 personnes chaque jour est quelque chose de fantastique, mais ça peut aussi t’amener à te demander ce que toi tu as à apporter aux gens autour de toi, et quelle est ta place dans cette famille, te demander pourquoi tu es là. C’est différent pour tout le monde, comme tout le monde mène une vie différente, dans un contexte différent; mais nous voulons tous des réponses à ces choses que nous ne pouvons pas comprendre. Mais comme nous avons eu notre dernier toast dans le bus, j’ai réalisé que les réponses à toutes mes questions ne seraient jamais “à l’extérieur” mais “à l’intérieur”. Et que tout autour de moi, j’ai 20 personnes qui me rappellent qui je suis vraiment appelée à être au quotidien, et d’innombrables autres personnes, certaines que je n’ai jamais rencontrées, mais à qui je parle de façon régulière et que j’appelle ma famille… Et pour moi, c’est de ça que “Outside It’s America” (Dehors c’est l’Amérique – ndlt) a été question; me trouver à travers les miens. Et c’est ce que je vous souhaite de pouvoir faire aussi. Comme vraiment, il n’y a pas de plus grand cadeau que celui de se savoir aimé et de pouvoir rendre cet amour en retour.

– Stéphanie