Nous avons pris la route à 11h. En fait, c’est ce qui était prévu. Avez-vous déjà rencontré Your Favorite Enemies ? Si oui, vous savez probablement que les au revoir sont toujours très longs. Quitter la maison n’est pas différent. Surtout maintenant que nous avons 2 chiots… Vous devriez voir Alex avec eux !
Alors à 11h30, nous sommes finalement partis. Nous avons roulé jusque New York. Alex a dit qu’il voulait prendre le temps de contempler les magnifiques couleurs de l’automne. La route devait durer 7h normalement. Mais Jeff était malade, ce qui n’arrive jamais. Nous inquiétant un peu, nous nous sommes arrêtés souvent pour nous assurer qu’il allait bien. La route fut longue… mais bien sûr très belle et très poétique, merci à la lecture d’Alex de “L’Étranger” d’Albert Camus à haute voix dans la voiture.
Nous sommes arrivés à Brooklyn, où nous demeurons généralement quand nous sommes à New York. Un endroit modeste mais assez grand pour tous nous accueillir !
Le matin suivant était déjà celui de la journée du concert. Pas de balances de son, un concert tard, nous sommes allés en ville pour récupérer nos badges avant de retourner à l’appartement. Comme toujours à New York, ce “court trajet” a pris 5 heures de temps, que nous avons vraiment apprécié par contre !
Nous sommes revenus à l’appartement, nous avons chargé tout l’équipement dans la remorque et nous sommes allés à la salle. La scène ? Pas de scène ! Le groupe a joué à même le sol. La loge ? Pas de loge ! C’est le genre de salle “ouverte à tous” ! Les lumières ? Pas de lumière ! Une simple ampoule rouge illuminait l’endroit. Typiquement NYC, typiquement LES (Lower East Side, un quartier de Manhattan – ndlt) ! Une parfaite façon de se sentir “dans la foule” ! 🙂
Le concert s’est terminé avec la chanson “Killing Another”, une reprise de The Cure. Saviez-vous que cette chanson fut inspirée par la nouvelle “L’Étranger” ? L’interprétation de la chanson par Your Favorite Enemies a été inspirée par la propre perception d’Alex et sa compréhension de l’histoire.
Oh, et oui, cette fois encore, il y a eu du body-surfing et Alex a marché sur le plafond. Pas de pied dans le visage par contre !
Le concert en tant que tel, et les quelques jours que nous avons passé à New York ne furent pas à l’image de la ville… Ses lumières éclatantes, sa fièvre, son excitation éphémère ont laissé la place au calme, au silence et à la confiance posée. D’une certaine façon, ce qui fut tout nouveau pour nous, l’ambiance de la ville ne nous a pas affecté comme avant. Toujours autant ébahis cependant par la mégapole, c’était plus comme si qui nous étions déteignait sur la ville. Celle-ci ne nous a pas défini et n’a pas influencé non plus ce que nous vivions en aucune façon. Nous n’avions pas besoin de la ville. Nous étions autonomes, confiants, déterminés. Nous n’avions pas besoin de la ville, ni de personne d’autre, pour nous dire qui nous étions. Nous le savions, et c’était plus que suffisant. C’était tout ce qui comptait.
Nous avons pris la route pour rentrer à la maison, un peu fatigués mais vraiment heureux. Tout ça pour nous réveiller avec la première neige de l’année à Drummondville…
Le dernier stretch de notre tournée “Outside It’s America – Where Dreams Hang In Wonders” a eu lieu au Texas. Tout a commencé à Houston, puis San Antonio, Dallas et enfin Austin, où notre voyage a aussi commencé quelques semaines plus tôt…
Les habitudes alimentaires et les spécialités locales changent dans chaque état, et les habitants en sont tous très fiers. Ils disent que plus tu vas vers le sud, plus il y a de l’huile (et probablement plus c’est goûteux et savoureux – je laisse ça à l’expert en la matière, qui n’est autre que Jeff). Voir un panneau qui fait gracieusement la publicité du “gras” me laisse un peu perplexe. Certes, le panneau est vraiment invitant. Mais est-ce que “Happy Fatz” est vraiment le bon mot à utiliser ? C’est la toute première chose que j’ai vue sur le chemin pour me rendre au Starbucks à Houston. Et je dois dire que la moitié de ce message est vraie. Les gens que nous avons rencontrés à Houston ont tous ce côté heureux décrit sur le panneau, et ils ont tous apporté le soleil dans une journée pluvieuse !
Nous sommes retournés à la salle de concert, où quelque chose d’un peu différent nous attendait – des pâtes fraîches ! Pas mal pour un groupe en tournée, pas vrai ? Nous avons eu beaucoup de sandwichs aussi et je crois que c’est la vie sur la route pour nous ! Un énorme merci à Sef et Moose qui ont cuisiné le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner tous les jours, s’assurant que tout le monde était content de ce qu’il avait (en d’autres termes, s’assurant que la difficile que je suis en matière de nourriture le soit, et qu’il n’y ait rien qu’Alex ne pouvait pas manger dedans :))
Nous sommes retournés dans le bus avant le concert. Aussi drôle que ça puisse paraître, même s’il y avait des salles de détente et des loges dans la plupart des salles où nous sommes allés, nous avons fini dans le bus la plupart du temps. Nous avons commencé à l’appeler “maison” à un certain moment pendant la tournée. Je ne peux pas dire quand ça s’est passé, mais je me souviens clairement du moment où nous l’avons tous réalisé; quand Alex a dit “Ah non, ne sortons pas, retournons à la maison plutôt, et passons du temps ensemble là. Nous allons nous amuser entre nous, dans l’esprit que nous souhaitons partager.” Nous nous sommes tous regardés et nous avons ri, réalisant que pour nous tous, ce bus a été notre maison pendant 3 semaines…
Conrad nous attendait à l’intérieur avec quelque chose qu’il voulait nous faire essayer, une nouvelle boisson que personne n’avait essayé avant. Appelée “calimocho”, c’est un mélange de coca avec du vin rouge. Oui, vous avez bien lu. Les amoureux du vin en nous ont grincé des dents, mais nous avons quand même essayé. Étonnamment, nous n’avons pas détesté ça, ça goûtait un peu comme de la sangria. Vous n’avez pas un très bon vin ? Mélangez-le avec du coca et ajoutez des tranches d’orange, ça sauvera votre soirée ! 😉
Le concert à Houston était le premier du dernier stretch de la tournée, nous l’avons beaucoup apprécié et nous nous en souviendrons pour toujours ! Nous ne savions pas à quoi nous attendre, vraiment. Et ça a été un moment festif magnifique. C’était la première fois que nous jouions là-bas et les gens étaient incroyablement accueillants. Nous avons aussi pu rencontrer des amis de longue date pour la première fois, ce qui a rendu la soirée encore plus spéciale. Nous disons souvent que ce qui définit vraiment un moment est ce qui est partagé avec les gens, et ce concert n’y a pas fait exception !
Ensuite, nous avons joué à San Antonio. C’est passé tellement vite. Il a commencé à pleuvoir partout au Texas la nuit précédente et ça continuait encore quand nous sommes arrivés à San Antonio. Nous avons décidé d’aller au Starbucks proche d’Alamo, optant finalement pour celui qui était situé à Alamo Heights. C’était dans un quartier vraiment très résidentiel…! Nous nous sommes installés et nous avons passé un très beau moment là-bas. Nous n’avons peut-être rien vu du tout de San Antonio mais il y a toujours une prochaine fois, et rien ne vaut un vrai beau moment tous ensemble !
Le concert s’est bien passé, très bien. Je ne me rappelle pas très bien du concert en tant que tel, comme il n’y a pas eu moment très significatif, mais ça n’en était pas moins un très bon concert. Je me souviens par contre que de moment préféré, quand j’ai réussi à prendre une photo d’Alex alors qu’il sautait au tout début de la chanson “Midnight’s Crashing” pour la toute première fois de la tournée. Ça m’a pris 17 concerts pour en avoir une, et je dois dire que j’étais très, TRÈS heureuse !
Nous sommes ensuite allés à Dallas… Le deuxième des derniers concerts de la tournée. Nous avions du mal à croire que tout ce temps-là était passé, que nous avions joué tous ces concerts, et qu’il n’en restait plus que 2. C’était génial de rencontrer des gens que nous avions vus en 2008, quand nous avons joué au SXSW, et d’autres avec qui nous parlons depuis des années mais que nous n’avions jamais rencontrés.
Nous sommes arrivés à Austin le lendemain matin avec une certaine nostalgie. Le dernier concert de la tournée avait lieu ce soir. Et même si nous le savions, nous n’avions pas cette impression. Étions-nous fatigués ? Oui, bien sûr. Mais est-ce que nous voulions que ça se termine ? Non ! Nous ne pouvions pas imaginer, comprendre, ou réaliser que la tournée était déjà proche de la fin…
Nous avons marché dans les rues d’Austin, nous souvenant de quelques grands moments que nous avions partagé précédemment dans cette ville. Nous sommes passés devant le fameux Maggie Mae’s, où nous avions joué la première fois que nous étions allés à Austin. Mais tout ce vagabondage dans les rues avait un but spécifique : Trouver quelque chose que nous allions pouvoir utiliser pour faire un toast à la fin de la tournée.
Sur le chemin du retour, nous ne pouvions pas nous arrêter de rire face à la situation : Nous avons fait un toast avec du whisky alors que nous mangions des sandwichs chaque jour. Nous avons levé nos verres aux merveilleux moments que nous avons passés ensemble. La tournée nous a amenés à découvrir non seulement ce qui était à l’extérieur, l’Amérique en l’occurence, mais surtout ce qui était à l’intérieur. Ces relations que nous avons ensemble, que nous partageons et qui sont la plus merveilleuse chose que nous ne pourrons jamais découvrir.
Et enfin, le concert ! Le tout dernier. Ce fut incroyable ! Les membres du groupe étaient enragés sur scène. C’était le dernier concert de cette tournée, oui, mais l’urgence qui les habitait était extraordinaire à voir. Vous pouviez sentir cette tension, comme s’ils disaient à tout le monde dans le public : “Nous étions là il y a 8 ans déjà, mais nous allons nous assurer que vous ne nous oublierez pas et que vous nous ferez revenir plus tôt la prochaine fois”. Ça a été un concert incroyable ! Je me souviens avoir vu Alex taper du pied partout sur scène et se rapprocher du haut-parleur. J’ai pensé : “S’il monte dessus, alors je dois être dans la meilleure position pour prendre des photos”. Il n’est pas monté finalement; le haut-parleur m’est tombé dessus avant ça. Au moins, je suis heureuse qu’Alex ne soit pas tombé comme ça lui est arrivé à Montréal…! Le concert fut magnifique ! Une vraie célébration avec des gens de partout dans le monde, partageant ce que nous avons de plus précieux : nous.
“Il n’y a rien de tel qu’un moment en musique et en famille avec YFE !! EXTRAORDINAIRE !!!! Seul YFE finit un concert avec ce genre de communion explosive !!” – Elizabeth, Knoxville, TN
“Je vous ai découverts il y a un an sur Spotify et je vous suis depuis. Je connais Trail of Dead et je les ai vus un nombre incalculable de fois, plus que je ne peux m’en souvenir, mais ce soir, je suis venu VOUS voir. Il était hors de question que je manque ce concert !” – Johnny, Austin, TX
“C’était au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Je me suis retournée et j’ai vu Sef juste derrière moi. Je l’ai serré très fort et j’ai pleuré comme un bébé” – Brenda, Perris, CA
“Je suis tellement bénie d’avoir pu être là, ça s’est passé en un clin d’oeil. Je sais que je vais vous revoir. Merci d’être si extraordinaire, vous mettez du rock dans mon monde.” – Reyna, San Diego, CA
Et ça s’est terminé où tout a commencé, à Austin, dans un ranch dont les habitants sont devenus comme la famille pour nous. Après une tournée tellement intense, ça a fait du bien de nous reposer pendant quelques jours… et nous en avons vraiment profité ! Nous avons joué avec les chevaux, embrassant ce que la vie dans un ranch est, nous sommes allés faire un peu de shopping pour des vinyles, nous avons passé de merveilleux moments autour de la table; “mac and cheese”, le fameux barbecue du Texas, et les très populaires tacos !
Une fois encore, merci à vous tous. Je pense que je peux dire que cette tournée a été la plus belle que nous ayons eue. Pas parce que le groupe a joué mieux que jamais. Pas parce qu’il y avait plus de gens aux concerts. Mais pour qui nous avons décidé de devenir; nous. Nous recherchons tous quelque chose dans la vie; un meilleur travail, des plus longues vacances, des plus beaux vêtements, des lunettes de soleil plus cool. Mais parmi tout ça, je pense que le défi dans la vie de chacun est de trouver qui il est, vraiment. Je sais que pour moi du moins, c’est ça. Être entouré de 20 personnes chaque jour est quelque chose de fantastique, mais ça peut aussi t’amener à te demander ce que toi tu as à apporter aux gens autour de toi, et quelle est ta place dans cette famille, te demander pourquoi tu es là. C’est différent pour tout le monde, comme tout le monde mène une vie différente, dans un contexte différent; mais nous voulons tous des réponses à ces choses que nous ne pouvons pas comprendre. Mais comme nous avons eu notre dernier toast dans le bus, j’ai réalisé que les réponses à toutes mes questions ne seraient jamais “à l’extérieur” mais “à l’intérieur”. Et que tout autour de moi, j’ai 20 personnes qui me rappellent qui je suis vraiment appelée à être au quotidien, et d’innombrables autres personnes, certaines que je n’ai jamais rencontrées, mais à qui je parle de façon régulière et que j’appelle ma famille… Et pour moi, c’est de ça que “Outside It’s America” (Dehors c’est l’Amérique – ndlt) a été question; me trouver à travers les miens. Et c’est ce que je vous souhaite de pouvoir faire aussi. Comme vraiment, il n’y a pas de plus grand cadeau que celui de se savoir aimé et de pouvoir rendre cet amour en retour.
Nous sommes arrivés à Carrboro tôt le matin. Je me suis réveillée avant tout le monde et j’ai décidé d’aller dans le plus proche Starbucks. 15 minutes de marche, m’avait-on dit. Ou plutôt 45 minutes vu mes nombreux arrêts pour prendre des photos. Je ne m’attendais pas à beaucoup de la part de cette ville pour être honnête, comme je n’avais jamais entendu son nom auparavant. Mais après quelques pas et après avoir rencontré une vieille camionnette rouge, je suis tombée sous le charme ! Petite, calme mais vivante, ensoleillée, jeune… c’était tout ce qu’une ville se doit d’être ! Je m’attendais à quelque chose de plus “campagnard”, mais je m’étais complètement trompée. Alex et Jeff se sont joints à moi un peu plus tard, et nous avons reçu la visite de presque tous les autres membres du groupe jusqu’aux balances de son.
Juste après les balances, nous sommes sortis et nous avons rencontré une amie de longue date, Tina, aussi connue sous le nom de hippiechick ! Elle a laissé ces notes sur la scène alors que le groupe jouait, et j’ai trouvé ça vraiment cool de les voir parfois apparaître sur scène. Et je suis sûre que ça a donné beaucoup d’énergie au groupe pendant le concert !
Et puis le concert ! Alex se sentait un peu fatigué ce soir-là, comme tout le monde. Non seulement ça, mais sa voix était un peu rauque. Ça a donné au concert une atmosphère complètement différente. Son interprétation des chansons était un peu différente que d’habitude, mais juste assez sentie et significative. Ça m’a donné une toute nouvelle perspective des chansons. Je connais les versions de l’album par coeur, les versions en concert tout autant, mais cette fois, c’était comme si les chansons étaient complètement nouvelles. Une soirée mémorable dans une ville dont nous n’avions jamais entendu parler, mais que nous n’oublierons jamais !
À Atlanta, je me suis réveillée plus tard. Tout le monde en fait. Nous ne nous sommes pas couchés extrêmement tard, mais la tournée nous épuise tous… Tu ne dors pas aussi bien dans un bus de tournée que chez toi. Est-ce que je peux être honnête avec vous ? Je m’attendais à voir une ville désertée. Merci à la série The Walking Dead. Mais non. Les gens sont normaux, semblent normaux, et personne n’a essayé de me manger. Le Starbucks le plus proche était à 143 mètres de distance – ou du moins c’est ce que l’application Starbucks m’avait dit. En fait, c’était à plus de 1000 mètres considérant le fait qu’il n’y avait pas de chemin direct entre le Starbucks et moi… Ça en a valu la peine comme j’ai découvert le meilleur Starbucks au monde 🙂
Il y a une histoire d’amour entre Your Favorite Enemies et le Starbucks. Je ne sais pas si c’est un amour partagé ou si le Starbucks est simplement gentil avec nous quand nous sommes là. Mais partout où nous allons, nous cherchons toujours le Starbucks le plus proche. C’est comme ça partout. L’ambiance est la plupart du temps meilleure que dans les salles de concert. Soyons honnête, même si les balances sont importantes, elles sont souvent très désagréables à entendre ! Mais entendons-nous bien, je ne veux pas dire par là que la musique au Starbucks est toujours bonne. Alors voici ce qu’il en est. Je me réveille habituellement avant tout le monde. La première chose que je fais est de regarder où se trouve le Starbucks le plus proche. Semble-t-il que je suis la personne désignée pour trouver les Starbucks. Ce qui veut dire que je dois trouver le Starbucks le plus proche. Mais Starbucks, s’il te plaît, peux-tu entendre l’appel d’un trio qui a parcouru tes différents restaurants à travers l’Amérique pendant 21 jours – ou au moins le mien comme je me bats quotidiennement avec ton application ?
1) Rends le wifi disponible partout. Dans la moitié des endroits que nous avons visité, ton wifi ne fonctionnait pas du tout.
2) Peux-tu identifier les endroits qui sont se trouvent dans les magasins et ceux qui sont de ridicules stands dans des supermarchés ? Marcher pendant 15 minutes sous la chaleur insupportable de Washington DC pour finalement trouver un supermarché est un très mauvais coup au moral !
3) Peux-tu incorporer du vin dans tous tes restaurants ? Le Starbucks à Atlanta était définitivement le meilleur – nous en voulons plus comme ça !
Mais Starbucks, nous t’aimons peu importe quoi. Un bravo tout spécial à Angus à Brooklyn, à Tesley et à la fille avec des cheveux blonds courts à Atlanta ! Je suppose que des gens qui passent leur temps dans un Starbucks du matin au soir n’est pas vraiment commun et que nous attirons l’attention en étant nombreux, tatoués, avec des longs cheveux et des barbes !
Et ensuite est venu le temps du concert. LE CONCERT FUT INCROYABLE PUTAIN !!! J’utilise rarement ce genre de mots quand j’écris mes blogs, parce que je surveille mon langage, et parce que d’autres personnes le lisent avant qu’ils ne soient en ligne, s’assurant que c’est “réglo”. Mais ce soir était extraordinaire PUTAIN ! À un moment donné pendant la tournée, Alex a commencé à changer les paroles du bridge de “Midnight’s Crashing”, celui où il parle de “the girl outside in the parking lot who’s thinking of jumping” (la fille dehors dans le parking qui pense à sauter – ndlt). Elle a arrêté de penser à sauter, ou peut-être qu’elle l’a déjà fait, peut-être qu’elle a franchi cette étape pour laquelle elle se sentait tellement hésitante. Peut-être qu’elle a réalisé qu’elle n’avait pas à sauter. Peut-être qu’elle a changé sa destination. Peut-être qu’elle a ouvert ses yeux sur quelque chose de nouveau. Mais maintenant, ce à quoi elle pense est : “Outside It’s America”.
Et ce soir, alors que j’étais au milieu du public quand Alex chantait ces paroles, je pouvais entendre les gens y réagir, disant : “Oui, c’est ça. C’est ça l’Amérique, ce moment que nous vivons maintenant, cette connexion que nous avons à travers la musique… c’est l’Amérique. C’est fou de penser que ce canadien a compris ça mieux que beaucoup de gens ici en Amérique ne le feront jamais.”
On ne peut pas nier qu’il y a vraiment une ambiance unique dans cette ville. Je suis restée au Starbucks toute la journée et je n’ai pas beaucoup visité. Nous plaisantons souvent en disant que cette tournée est encore une fois une tournée Starbucks – et je pense qu’en lisant le paragraphe juste au-dessus, vous ne pouvez pas dire que ce titre serait erroné 😉 Nous avons passé notre soirée sur la fameuse Bourbon Street, où toute l’action se passe. Des bars aux restaurants en passant par les bars d’huître, les cabarets, les salons d’absinthe, on y trouve vraiment de tout ! C’est vivant et même si les bâtiments ne sont hauts que de quelques étages, on a l’impression d’être dans une très vaste et grande ville – le bruit, l’action, les lumières et les enseignes éclairées au néon partout ajoutent vraiment à l’ambiance de la ville, ou du moins à cette rue.
Ça a fait un peu bizarre de n’avoir que 3 concerts avant une journée de congé, et même si nous l’avons bien appréciée, personne ne pouvait vraiment voir la nécessité de celle-ci, surtout qu’elle tombait un samedi. Mais nous avons été admirablement accueillis par les gens travaillant au Gasa Gasa, salle qui devient aussi un magasin de disques pendant la journée. Un concert qui a été tout aussi chaleureux et coloré que la ville elle-même, aux nombreux et variés coeurs et âmes.
Il ne reste plus que 4 concerts à la tournée, tous ont lieu au Texas !
11 mai – Houston, TX @ Fitzgeralds
12 mai – San Antonio, TX @ Korova
13 mai – Dallas, TX @ Club Dada
14 mai – Austin, TX @ Holy Mountain
C’est le dernier concert après 11 d’affilée. C’est dans un mode très fatigué que nous attendons le concert à Philadelphie. Nous avons eu le temps de nous promener un peu par contre. La salle de concert était située très près du centre-ville, alors nous avons un peu exploré la ville, visiter quelques endroits en chemin vers le Starbucks. Nous n’avons pas vu la Liberty Bell (Cloche de la Liberté – ndlt), mais nous avons été impressionnés par la ville en tant que telle et son architecture très artistique. En déambulant dans Chinatown, nous sommes arrivés en centre-ville, où la vie était énergique, quelque chose auquel on s’attend dans une grande ville. Il fait chaud et humide, une belle journée d’été pour nous, et ça fait du bien de prendre un peu de soleil – de la vitamine D bien nécessaire – après avoir passé tellement de temps dans un bus de tournée où il fait bien trop froid. Nous sommes arrivés dans les loges juste à temps pour les balances et nous avons discuté et nous sommes étirés avant d’aller savourer le concert de Pine Barons, un nouveau groupe à l’affiche ce soir !
La salle en tant que telle était très belle, très artistique, avec un décor digne de son nom, “Underground Arts” & “Black Box”. Il y avait une ambiance un peu hippie et les murs étaient peints en noir… Le concert fut fantastique. On n’aurait jamais pu croire que soir après soir, après 11 jours d’affilée, le groupe aurait été enragé comme ils l’étaient ce soir. Et encore une fois, ils sont sortis de scène extatiques – très heureux de leur concert. Tellement heureux qu’Alex, surexcité après le concert qui venait d’avoir lieu – a presque démoli les amplis alors qu’il essayait “d’aider à ranger la scène”. Après que Ben lui suggère gentiment de prendre “quelques minutes pour se calmer après le regain d’énergie qui l’habite après un concert”, parce qu’après tout, si l’équipement brise, nous n’en sommes encore qu’à la moitié de la tournée 😉
Et puis c’était terminé… les premiers 11 concerts de la tournée étaient finis, et notre première journée de congé nous attendait le lendemain. Et croyez-moi, nous attendions celle-ci avec impatience ! Pas seulement nous, mais tout le monde, incluant les membres de Trail Of Dead et Boyfrndz, avec qui nous tournons cette fois. Nous avons pris notre temps dans les loges, nous avons levé nos verres à la première moitié de la tournée qui venait de se terminer et nous avons continué dans le bus. Nous avions plus d’une raison de célébrer et d’être heureux, comme le concert d’aujourd’hui fut époustouflant ! Nous avons amené la fête dans le bus, où Alex a pris sur lui de marcher sur le plafond… 😉 Ça s’est fini à 5h du matin, la fête a laissé quelques traces sur certains d’entre nous… 😉
Nous nous sommes tous réveillés très tard, après une nuit qui n’avait pas fait beaucoup de bien à personne. Certains peuvent penser que les journées de congé amènent un peu de glamour, mais la réalité est en fait très, TRÈS différente. Pour la moitié d’entre nous, ce fut la fête de la laverie automatique, pendant que pour l’autre moitié, nous avons envahi un Starbucks pour écrire des blogs…! Inspirant d’une autre façon que les gens pourraient penser, devrais-je dire ! Le soir par contre, nous avons décidé de sortir et d’explorer la ville un peu ! Je veux dire, c’était hors de question d’être à Philly et de ne pas manger leurs fameux Philly Cheesesteaks (et des bretzels) !
Du Starbucks où nous nous sommes tous réunis, nous avons marché jusqu’au quartier historique, pour voir la Cloche de la Liberté (je l’avais imaginé plus grande pour être honnête !). Entourée des tulipes en fleur, j’ai trouvé la scène très poignante cependant. Nous avons marché dans les rues d’un très beau quartier et nous nous sommes ensuite dirigés vers South Street. Avec tous les bars, les restaurants et les terrasses, c’est là où nous nous sommes arrêtés pour manger le fameux Philly Cheesesteak ! Nous avons choisi le Jim’s pour ça, étant un des endroits initial à servir ce célèbre sandwich rempli avec ce que nous connaissons moins bien, du Cheez Whiz. Nous en avons tous eu la moitié, sauf Jeff qui a mangé 2 sandwichs complets et Sef, qui a décidé d’en prendre avec des piments forts parce qu’après tout, c’est ce qu’ils mangent au Texas où nous étions au début de la tournée. Oui Sef, c’est sûr…!
Nous sommes retournés dans le bus assez tôt, où nous voulions regarder un match de baseball. Faute d’une bonne connexion internet, ça s’est cependant avéré une cause perdue. Nous avons ensuite décidé de regarder un film, et nous avons opté pour Interstellar. Après quelques problèmes de TV majeurs et la reconstruction de l’installation de la TV dans le bus, nous avons réussi à faire fonctionner le tout comme nous le souhaitions, merci à YB et Ben, et Conrad qui a tenu le tout ensemble… 😉 Nous avons aussi pris avantage de la soirée pour siroter des bières IPA que nous ne pouvons pas trouver à la maison !
Nous sommes arrivés à Washington DC un peu tard pour être honnête, plus tard que nous l’aurions voulu. Nous avons pris le temps de visiter la salle avant d’aller ailleurs. Grande, spacieuse, plusieurs étages sur lesquels s’étalaient la scène, les loges pour les groupes (1 par groupe – un vrai luxe quand tu penses que nous vivons à 13 dans le même bus tous les jours), avec des coupures de presse collées au mur, toutes en rapport avec la musique. Il y avait des cadres partout. Des guitares avec des ailes suspendues au plafond. Et il y avait assez de miroirs pour n’avoir aucun angle mort et une vision panoramique de 360° ! Le Rock And Roll Hotel est un ancien salon funéraire transformé en salle de concert. Beaucoup de salles où nous avons joué pendant cette tournée semblent être anciennement quelque chose d’autre transformé en salle, ce qui, je pense, est vraiment cool et veut dire beaucoup à propos du désir des gens de faire de quelque chose qui est “mort” quelque chose qui est en vie et qui deviendra un lieu de rassemblement, où la musique sera au centre de tout.
Et le concert… WOW ! Ce fut une explosion ! Époustouflant. Les gens étaient incroyablement dedans, nous donnant le coup de pied dont nous avions besoin pour notre retour sur scène dans une ville comme celle de Washington DC, une ville tellement significative pour tous ! C’est comme si le groupe avait complètement emmené la ville dans une tempête tonitruante. Encore une fois ce soir, quelque chose de plus grand que les mots a pris place, quelque chose qui ne peut pas être décrit par des mots mais ressenti seulement, quelque chose qui vivra éternellement… Une soirée remplie de vie et incroyablement inspirante pour le reste des concerts à venir… Il en reste 7, alors que nous allons à Carrboro en Caroline du Nord ce soir ! 🙂
Assurez-vous de ne pas manquer le reste de la tournée et venez nous rencontrer à l’un des concerts !
7 Mai – Carrboro, NC @ Cats Cradle
8 Mai – Atlanta, GA @ Shaky Knees Music Festival
10 Mai – Nouvelle-Orléans, LA @ Gasa Gasa
11 Mai – Houston, TX @ Fitzgeralds
12 Mai – San Antonio, TX @ Korova
13 Mai – Dallas, TX @ Club Dada
14 Mai – Austin, TX @ Holy Mountain
Dans chaque ville que nous avons visitée pendant notre séjour aux États-Unis jusqu’à maintenant (et n’oublions pas notre unique arrêt canadien à Toronto), nous avons pu ouvrir nos yeux sur une réalité à laquelle nous ne nous attendions pas du tout, dont ne nous connaissions pas l’existence, ou qui était loin de nos idées préconçues…
Nous venons d’arriver au Thalia Hall, la salle de concert à Chicago. Un vieux théâtre transformé en salle de concert, ce n’est pas sans nous rappeler notre propre maison, une ancienne église catholique transformée en studio (et tellement plus encore). Nous avons passé un moment fantastique en parlant avec le propriétaire et nous lui avons expliqué tout le travail que nous avions eu pour transformer l’église qui est la nôtre maintenant. Parfois, ce qui semble ordinaire – ou pire, une cause perdue – peut devenir un endroit appelé maison, avec seulement un peu de vision et de foi. Et je suppose que cette salle, tout comme notre église, est une parfaite représentation de qui nous sommes en tant que personne aussi… Quand tout espoir est perdu, nous avons tous seulement besoin d’une petite étincelle pour que nos yeux puissent s’ouvrir sur quelque chose de complètement nouveau…
Chicago est une ville que nous étions tous impatients de voir. Mais entre l’arrivée, les entrevues et l’arrêt obligatoire au Starbucks (pour profiter du wifi et pour du café bien nécessaire !), nous n’avons pas pu nous promener dans la ville autant que nous l’aurions voulu. Nous avons parcouru les rues de la ville dans un van, prenant quelques photos et clichés de l’architecture et de son essence. Ce n’est que plus tard, au concert, que nous allions pouvoir saisir l’essence de la ville pleinement par contre, au moment de rencontrer les gens présents dans la salle !
Juste avant le début de concert, nous avons passé un merveilleux moment en coulisses, nous imprégnant de l’esprit de la salle et de la grande énergie que nous avions tous ce soir-là. Nous avons parlé des différents moments qui se sont passés pendant la journée et des gens que nous étions impatients de rencontrer, quelques vieux amis que nous connaissions depuis l’ère de MySpace mais que nous n’avions pas encore rencontré…
Et quel concert ce fut ! Ça a été vraiment merveilleux ! Peut-être que c’est parce que nous nous sentions comme à la maison dans cette salle. Peut-être que c’est parce que nous savions que nous avions de la famille nous supportant dans le public. Ou peut-être que c’est juste parce que nous voulions être sûrs que ce moment allait devenir éternel, et nous avions décidé de nous assurer que ça se passerait de cette façon. Le groupe a été phénoménal sur scène, vraiment fantastique. À chaque fois que je les vois, ils deviennent meilleurs. Et quand vous pensez : “Ça a été leur meilleur concert jusqu’à présent”, ils trouvent toujours une façon de vous prouver le contraire en étant une nouvelle sorte de bête de scène…!
Fetesha, notre amie de longue date, a écrit une chronique du concert que vous pouvez lire ici.
Le prochain arrêt est Détroit, Ferndale pour être exacte. La salle est nouvelle, avec un espace vert dans un coin à part, les plantes recouvrant les murs du sol au plafond – quelque chose de vraiment stupéfiant ! C’était totalement différent de ce que nous attendions à Détroit. Avec toutes les histoires que nous entendons à propos de cette ville aujourd’hui, nous avons trouvé un oasis de paix au Loving Touch.
Alex a pris le temps d’écrire un peu plus. Cette fois, son “journal quotidien” est une lettre ouverte après que le comité d’organisation du 200ème anniversaire de la ville de Drummondville ait décidé d’exclure YFE des célébrations par “peur de voir les oreilles sensibles fuir les célébrations”. Même si c’est inhabituel pour Alex de répondre à ce genre de choses, la vision de “Your Favorite Enemies” du mot “peur” ensemble dans la même phrase l’a fait réagir. Vous pouvez lire sa lettre ouverte, “Lorsque la peur s’invite à la table de la célébration” sur le SFCC ici.
Et ensuite, le concert en tant que tel… WOW ! Quelle folie ! Je dois vous raconter une histoire singulière à propos de ce concert. Howard, un ami de longue date que nous voyions pour la première fois, avait décidé de venir au concert. La route devait lui prendre 3 heures. Mais sur le chemin, il a dû pousser sa voiture car elle est tombée en panne. Il a fait ça pendant 8 km, réalisant qu’il avait une crevaison en atteignant la sortie et repérant le pneu crevé, lui permettant de pousser la voiture jusqu’à la prochaine sortie où il y avait un garage. Au total, 16 km pendant lesquels il a poussé sa voiture sur la route. Arrivé au garage, il a raconté son histoire au garagiste – qui a décidé de lui prêter une voiture pour la soirée ! “Vous pouver la ramener demain matin”, lui a-t-il dit, “votre voiture sera réparée d’ici là et vous pouvez aller à votre concert ce soir”. Tout en un, je pense que peu importe à quel point la journée a été mouvementée, ça prouve simplement qu’il y a des choses dans la vie que nous sommes appelés à faire, des endroits où nous sommes appelés à être et des rencontres que nous sommes appelés à faire ! C’était aussi un pur plaisir de rencontrer Shandee et son père à nouveau – 2 âmes vraiment incroyables ! Le père de Shandee, qui nous a vus très souvent, a dit que c’était le meilleur concert de Your Favorite Enemies jusqu’à maintenant – quelque chose que je ne peux qu’approuver ! Ils s’améliorent vraiment à chaque concert qu’ils font, je vous le dis !
Et ensuite, nous sommes allés à Toronto. Après un long mais sans aucun problème passage à la frontière, nous sommes revenus à la “Ville de la Reine”, une ville que nous n’avons jamais vraiment aimé. Mais honnêtement, nous n’avons pas eu à essayer de l’aimer cette fois. Depuis 2015, c’est comme si cette ville a pris un tournant complètement différent. Avant, à chaque fois que nous visitions Toronto, c’était pour les affaires et nous avions toujours cette pression de prouver qui nous sommes, de prouver que nous en valions la peine. Mais cette fois, tout était différent. Et c’est ce dont nous parlions en coulisses – lire ici : dans le bus de tournée parce qu’il n’y a pas de coulisses – avant de monter sur scène ! D’une certaine façon, cette ville devient de plus en plus significative, et peu importe les mauvaises expériences que nous avons associées à elle, elles sont maintenant infimes, remplacées par des expériences tellement plus positives.
Une partie de l’équipe au QG est même venue nous voir en concert ! Marjo, Momoka, Kosho et Kanu ont fait le voyage jusqu’à Toronto, portant leurs t-shirts de la collection “Outside It’s America” ! De fiers représentants ? Je pense qu’on peut le dire, oui ! 🙂 Et ils étaient là pour un concert incroyable, croyez-moi !
Nous avons eu aussi le privilège de rencontrer Paul, que nous avions rencontré à la conférence de presse des Juno Awards à Toronto en janvier dernier. Sachant que nous sommes de vrais fans de baseball – supporters des Giants – il a même amené à Jeff un petit cadeau au concert. Il est maintenant affiché fièrement dans le bus de tournée ! 😉 Go Giants ! Paul a fait une chronique du concert du groupe et a publié les photos qu’il a prises à The Canadian Music Scene. Vous pouvez toutes les retrouver ici.
Alex avait aussi un défi à relever, prendre une photo avec le drapeau SFCC à Toronto. Nous avons eu le privilège de le faire avec les membres de la famille qui avaient fait tout le chemin pour nous voir, la plupart d’entre eux par surprise ! Ça a été un magnifique moment… Je vais toujours me souvenir de sa réaction quand il a tiré au sort cette ville pendant le dernier Encore ici.)
Et puis le concert en tant que tel… Quel moment magnifique ! Je pense que tout le monde fut unanime – le groupe a donné un concert inoubliable ! Qu’ils aient entendu parler du groupe avant ou pas, tout le monde est reparti avec une impression éternelle… 🙂
Jeff, Miss Isabel et Moose ont aussi fait une entrevue très inspirante juste avant de monter sur scène ! Regardez l’entrevue ci-dessous 🙂
La nuit suivante allait s’avérer étrange, en sachant que nous devions traverser à nouveau la frontière. Il y a eu beaucoup de non-sens dit ce soir-là, par personne d’autre que Sef (bien sûr, qui d’autre ça pourrait être ?!) ! Curieux de savoir de quoi il a parlé ? Alex partage tout ça avec vous dans l’un de ses blogs quotidiens sur le SFCC – et croyez-moi, c’est quelque chose que vous ne voulez pas manquer ! Vous pouvez le lire ici.
Nous sommes ensuite arrivés à la salle de concert à Pittsburgh, une ville où tout est gris et brun. Cette salle était une église. On aurait dit qu’elle était encore en construction d’une certaine façon, et tout semblait froid au premier abord, un peu en décalage avec tout le reste. C’était peut-être dû à la météo, aux couleurs des bâtiments, au fait qu’il n’y avait personne dans les rues pour amener de la couleur à cette partie de la ville…
Nous avons fait un toast en coulisses, un toast aux couleurs de l’invisible, et de donner nos propres couleurs à ce qui nous entoure, peu importe quoi. Un toast qui était digne de l’aperçu que nous avions de la ville jusqu’à maintenant. Une ville qui n’était pas vraiment marquante, mais où les gens en définissaient chaque partie.
Ça a été nos “essentiels de la tournée” jusqu’à maintenant. Le Johnnie Walker Black pour les toasts que nous avons parfois avant/après les concerts, et le “salsa con queso” pour aller avec les chips. Nous essayons de manger sainement en tournée mais ce n’est pas toujours facile et après un concert où tu as donné plus que ce que tu pensais avoir d’énergie, cette branche de céleri délicieuse ne fait pas vraiment compétition avec les chips 😉
Le concert était un peu à l’image de la ville… D’une certaine façon froid et distant. C’était tout de même un très bon concert, malgré cette impression persistante que quelque chose manquait… Ce fut rapidement balayé quand nous nous sommes réunis en coulisses et que nous avons partagé nos moments favoris dans les chansons, regardé les photos et certaines des vidéos qui ont été filmées ce soir-là !
Le jour suivant, nous nous sommes réveillés à Brooklyn. Cet endroit est devenu très significatif pour nous, comme c’est là que l’album “Between Illness And Migration” a été mixé. C’est devenu une pierre angulaire importante dans l’histoire de ce voyage. C’est aussi là que nous restons habituellement à chaque fois que nous allons à New York – un endroit qui est significatif de bien des façons. Il y a des gens partout ici. Et être de retour à New York, on voit ce qui manquait aux autres villes jusqu’à maintenant… des gens, partout où tu regardes. Tu peux être dans une allée à part au milieu de nulle part, tu vas encore rencontrer des gens. Et c’est là que la vraie vie de la ville réside; dans sa population. Tous tellement différents les uns des autres, tous uniques, tous apportant leurs propres couleurs à une ville déjà vibrante. Et au lieu d’être bordélique, tout ça se mélange d’une façon très harmonieuse…
Nous nous arrêtons toujours au Rough Trade Records et dans le parc qui se trouve à côté, nous donnant une vue imprenable sur Manhattan. Peu importe combien de fois vous avez vu cette vue, vous ne pouvez pas vous empêcher d’être en admiration. Oui, New York est peut-être bien la ville où tout est possible… Bien que le succès que tu peux trouver n’est peut-être pas celui que tu avais envisagé, tu ne peux pas t’empêcher d’admettre que tout est possible. Tout cette ville met au défi ce que veut dire “possible”, et quand tu regardes ça de l’extérieur, c’est facile de comprendre pourquoi. De l’extérieur, la ville New York semble avoir été construite avec des blocs Lego, ses bâtisseurs ayant parcouru les rues à la recherche de quelque chose de plus grand – jusqu’à ce qu’ils réalisent que la hauteur des tours n’avait rien à voir avec ce qu’ils recherchaient vraiment; ce qu’ils recherchaient vraiment est ancré profondément en eux.
Nous avons aussi eu le privilège de rencontrer John Agnello ce soir-là. Un homme fantastique, qui a non seulement mixé l’album “Between Illness And Migration”, mais qui a aussi aidé à ouvrir nos horizons sur des sons que nous n’aurions jamais cru possible…
Le concert, malgré l’heure tardive (nous sommes montés sur scène après minuit), était un pur déploiement d’intensité. Alex a surfé dans la foule, la batterie a fini dans le public, et vous pouvez voir de la sueur dans la plupart des photos ci-dessus 😉
Ensuite nous jouions à New York City au Poisson Rouge. Cette scène a lieu très souvent avant les balances de son et les concerts. Jeff, Ben et Alex sont ensemble. Jeff fait des affaires sur son téléphone avant de devoir le mettre de côté avant le concert. Ben donne un aperçu de ce qui va être possible ou pas en terme d’enregistrement du concert ou d’avoir notre propre mix dans les oreillettes sur scène, et Alex s’imprègne de l’ambiance de la salle…
C’est le 9ème concert sur 11 d’affilée. De dire que nous sommes épuisés en ce moment est un euphémisme. Mais c’est au-delà de ça. Beaucoup de gens ont fait le voyage depuis le QG, et d’autres sont venus par surprise du Québec et de l’Ontario aussi. En plus, ce concert allait être diffusé en direct en ligne sur le SFCC. Et cette seule idée a mis le groupe en feu pour la soirée qui était à venir. Et quel concert ce fut ! Je n’ai jamais vu les gars comme ça auparavant. Ils n’étaient pas seulement en feu… Le brasier qui vivait en eux était quelque chose de complètement différent de ce que nous avions pu voir avant. Et ils étaient fantastiques ! Tous ceux qui étaient là au concert peuvent en témoigner, autant que tous ceux qui y ont assisté en direct sur le SFCC !
Vous pouvez aussi trouver plus de photos par d’autres photographes ici et ici. Vous allez devoir faire défiler un peu vers le bas pour voir les photos ;).
Ensuite c’était Boston… Une ville qui m’est apparue comme une ville colorée, où toutes les cultures étaient mélangées ensemble… Bethlehem est en fait un restaurant coréen, Oppa (un mot coréen) est un restaurant de sushi, et ils épellent “kebabs” avec un “o”, ce qui fait “kebobs”. Une chose qui n’est pas mitigée par contre, c’est l’amour de tout le monde pour les Red Sox. Partout où tu regardes, tu peux voir le fameux “B” en rouge sur une casquette, sur un t-shirt, sur un gilet, et même sur une robe – il n’y avait pas moyen d’y échapper nulle part ! Après un petit étirement dans les coulisses très chaudes et humides qui étaient au-dessus de la scène avec une vue sur celle-ci, c’était le temps pour les gars de monter sur scène…!
Le concert fut extraordinaire. Littéralement. Les gars sont la plupart du temps heureux de comment les concerts se passent – et c’est facile de le dire quand ils ne le sont pas. Mais cette fois, ils étaient tous EN FEU ! Et tout le monde était unanime; même si nous avons joué aussi longtemps que d’habitude, ça a semblé passé bien trop vite, pour chacun d’entre nous ! Ces 50 minutes sont passées tellement vite. Et je pense qu’aussi loin que je m’en souvienne, c’est le premier concert auquel le groupe n’a trouvé aucun “point négatif” – rien à corriger, à améliorer, à changer. C’était comme si c’était un score parfait – et nous l’avons assurément vécu comme tel !
Ce blog est déjà très long, mais je voulais tout vous en montrer autant que possible. Le prochain sera dans quelques jours, et couvrira le concert à Philly, notre journée de congé ici, ainsi que le concert à Washington DC ! 🙂 Je suis impatiente ! 🙂