Drummondville et YFE : Une histoire d’amour.

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Nous avons déménagé ici il y a 6 ans déjà. Ce fut après avoir cherché pendant des mois l’endroit parfait, et avoir ensuite attendu quelques mois de plus pour officialiser les papiers pour nous installer dans l’église. Mais depuis lors, la ville de Drummondville est vraiment devenue notre maison. Non seulement une maison mais surtout un chez soi. Les gens nous ont accueillis tout de suite et chaleureusement. Cependant, nous n’avions jamais joué à Drummondville avant; les circonstances ont fait que nous avons passé plus de temps sur la route qu’à la maison dans les années suivant notre emménagement dans la ville. Être invité à jouer pour le Festival de la Poutine fut donc un véritable honneur pour le groupe.


Créé en 2008 par un autre groupe de Drummondville, le Festival de la Poutine fut tout simplement extraordinaire. Il y avait absolument tout ce que tu veux retrouver dans un festival quand tu es dans un groupe. L’équipe est serviable, efficace et te fait sentir qu’elle est attentive à tes besoins, il y a de l’électricité partout, une machine à espresso, une bouilloire, la nourriture est délicieuse et pas trop grasse (ok, il y avait de la poutine, mais d’autres choses aussi). Entre les groupes, tu pouvais sentir qu’il y avait une ambiance amicale plutôt que la compétition souvent habituelle. C’était comme d’être en famille.


Une zone singulière sur la scène. Il fallait la traverser avant d’atteindre tes instruments. Pas de stress permis !



L’Horloge de la Poutine originale, avec la file d’attente des groupes jeudi soir.



Drummondville est un endroit très international… Les panneaux étaient même traduits en chinois !



Les tentes des groupes étaient toutes aux noms des batteurs. On peut imaginer que le batteur du groupe qui organise le festival les a lui-même écrits !



On s’amuse dans la zone des artistes avant de monter sur scène.



On ajoute les touches finales de la set list. Je suis toujours surprise qu’Alex puisse comprendre tout ce qu’il écrit… Appelons ça l’écriture d’un artiste !



Les exercices vocaux sont essentiels avant de monter sur scène !



Aucun miroir autour ? Pas de souci, une fenêtre de voiture fera l’affaire !



Les dernières secondes avant de monter sur scène… et ensuite, que le spectacle commence !


Sur la scène juste avant le concert, j’ai regardé le public et j’étais étonnée de voir combien de t-shirts et gilets YFE je pouvais voir ! Ils étaient non seulement partout mais ils ressortaient vraiment et ils attiraient le regard plus que n’importe quel autre t-shirt autour ! Et quel beau public c’était. Des gens sont venus du nord de l’Amérique pour nous voir, certains faisant de très longs voyages pour être au concert. C’est quelque chose que j’ai remarqué. Voir YFE en concert est quelque chose de contagieux. Quand tu les vois une fois, tu veux les revoir.  Et pour beaucoup de gens cet été, YFE fut leur tout premier concert – À VIE ! Leurs questions sont toujours les mêmes après ça… Quand est le prochain concert ? Quand est-ce que je vais pouvoir vous revoir ? Et ce concert était époustouflant ! Je suis souvent devant les haut-parleurs quand je prends des photos, et c’est souvent agressant. La musique forte est bonne seulement jusqu’à un certain point, après ça, tu as l’impression qu’elle t’attaque. Et c’est ce qu’il se passe habituellement quand je passe du temps juste à côté des haut-parleurs – tout mon être se sent attaqué. Mais ce soir, c’était différent. Ce soir, c’était simplement fort. Ça n’a jamais atteint ce niveau d’agressivité. Est-ce que c’était trop fort ? Oui. Mais pour la toute première fois, je ne me sentais pas mal d’être devant les haut-parleurs ! On pouvait entendre toutes les petites subtilités des sons du groupe sans aucun problème, chaque note, aussi silencieuse puisse-t-elle être, dansait autour de tout le monde, autant sur scène que dans le public. Le concert était parfait dans son imperfection. Tout comme Your Favorite Enemies l’est. Tout comme nous le sommes tous. L’été n’aurait pas pu se terminer sur une meilleure note… :)


– Stéphanie

DU ROCK POUR UNE BONNE CAUSE

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Le programme de notre été était bouclé bien en avance. La planification a commencé à la fin de 2014. Avant que l’année ne se termine, nous savions déjà dans quels festivals nous jouerions pendant l’été. Les festivals sont comme ça – les groupes sont choisis bien avant et tu dois garder le secret jusqu’à ce qu’ils l’annoncent eux-mêmes. Après avoir passé tellement de temps sur la route pendant les 3 dernières années, les membres de Your Favorite Enemies voulaient passer un peu de temps à la maison. Ça, et ils voulaient aussi prendre du temps pour travailler sur les projets à venir. Au début, seuls 3 festivals étaient prévus. Le “Rock Fest pour la Santé Mentale” n’était pas l’un d’entre eux. Mais quand les organisateurs, Roger et Stéphanie, nous ont invités à jouer, après nous avoir expliqué le festival et sa signification, il était hors de question de dire non. C’était un peu fou quant au calendrier que nous avions, ça ne faisait pas de sens pour nous de jouer là. Mais nous devions le faire. La cause, la santé mentale, est chère à nos coeurs, pour tellement de raisons différentes. Et d’une certaine façon, nous pensons tous que c’est une honte que tellement de gens soient encore ostracisés pour des choses telles que la dépression, l’anxiété, le choc post-traumatique, les troubles de l’alimentation. C’est partout autour de nous et nous avons toujours cru que la musique peut être un pont pour les gens, qu’elle peut traverser des frontières et dépasser des limites auto-imposées.

2 heures séparent Drummondville, où nous sommes basés, à la ville de L’Épiphanie, où le festival avait lieu. L’excitation était cependant au rendez-vous sur la route. Nous avons découvert un endroit modeste, faiblement éclairé alors que le soleil se couchait doucement, où la musique était forte, mais un endroit où tu peux encore ressentir les rires à travers tout ça. Un endroit où nous nous sommes sentis comme en famille tout de suite. C’est comme ça que je l’ai vécu de mon côté; comme une grande réunion de famille à l’extérieur, où les gens se réunissent habituellement autour d’un feu de camp et mangent des épis de maïs. Mais cette fois, ce qui rassemblait les gens n’était pas un quelconque lien de parenté. Il n’y avait pas besoin de ça. Ce qui rassemblait les gens était la musique et cet espoir que quelque chose peut être changé dans ce monde, à commencer par nos propres actions.

Your Favorite Enemies est monté sur scène, rempli d’excitation. Le groupe a été accueilli par les cris du public. Le concert a duré 90 minutes. Significatif et puissant. Je crois qu’on peut dire que chaque concert de YFE est comme ça. Mais cette fois, c’était un peu plus spécial. C’est difficile à expliquer, mais je pense que le fait que tout le monde avait le même désir en tête avant même que le concert ne commence a rendu le flot d’émotions encore plus fort que d’habitude, dès le début. Les gens sautaient dans le public, Alex a fait monter un petit garçon sur la scène avec lui, et alors que le concert se terminait avec la batterie mise en pièces détachées et jetée dans la foule, un des organisateurs s’est joint et a fait un slam. Le concert s’est terminé sous un tonnerre d’applaudissements et les gens criaient pour avoir un rappel. Ne pouvant pas remonter sur scène, nous avons fait notre rappel YFE classique : Passer du temps avec les gens après le concert ! Les membres du groupe ont pris des photos, signé des albums et des t-shirts, et parlé, parlé, parlé ! Même si le concert s’est terminé autour de 23h30, nous ne sommes pas partis avant un peu plus de 2h du matin.

Nous sommes rentrés à la maison vers 4h30 du matin. Pourtant, même si la route fut très longue pour revenir, bien plus que pour y aller, nous n’arrivions pas à dormir. La tension était encore trop élevée ! Merci d’avoir rendu ce moment merveilleux, d’avoir fait en sorte que cette soirée ne se termine jamais vraiment !

On se voit au prochain concert, à Drummondville, le 27 août au Festival de la Poutine ! Si vous n’avez pas encore vos billets, ils sont disponibles ici !

– Stéphanie

UN PUBLIC MULTICOLORE NE FAISANT QU’UN

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Nous sommes arrivés au Festival Otakuthon sans savoir à quoi nous attendre. C’était notre première participation et, pour ma part, je n’en avais même jamais entendu le nom… En japonais, “otaku” a une signification négative et c’était difficile de m’en défaire pour être honnête. En quoi ça allait consister ? Est-ce que les gens allaient au moins aimer la musique, ou est-ce qu’ils ne seraient passionnés que par les jeux-vidéos, le monde du manga et de l’anime ?

La salle était énorme et remplie de rangées de chaises vides. La scène était vide. La salle était vraiment très claire. C’était propre. Ça ne sentait pas l’alcool et la sueur comme dans les autres salles. Aussi propre soient-elles, c’est quelque chose dont les salles sont toujours imprégnées, avec toutes les émotions qui sont vécues entre leurs murs. Même en coulisses, c’était étincelant de propreté – tu ne te sentais pas mal d’être assis sur le fauteuil dans la loge des artistes. D’une certaine façon, ça faisait bizarre d’être là. Surtout avec les chaises. Qu’est-ce que les gens allaient faire assis sur des chaises pendant un concert ? Nous n’étions pas ici pour une conférence…!

Les balances se sont bien passées. D’habitude, nous utilisons tout le temps que nous avons et plus encore. Mais pas cette fois. Ça sonnait bien dès le départ. L’équipe était professionnelle, ils savaient ce qu’ils faisaient, et ils pouvaient donner aux membres du groupe ce qu’ils voulaient en terme de son tout de suite. Nous sommes rapidement allés en coulisses, pour nous reposer, manger et s’échauffer avant le concert, qui allait commencer 2 heures plus tard.

Et puis le concert a commencé. Les sièges vides ne l’étaient plus, remplis à la place d’excitation et de couleur. La pièce a repris finalement vie. Les gens ont donné à cette salle une âme, composée de qui ils étaient. Après une brève introduction, le groupe est monté sur scène. Les premiers mots d’Alex furent pour inviter les gens à se lever et à venir devant la scène. “Là s’en est allé ma liberté de mouvement pour les photos”, ai-je pensé. Cependant, j’étais heureuse de voir tout le monde courir devant la scène, les rangées à l’arrière probablement très heureuses d’avoir une chance de voir un peu mieux !

Le concert a duré 2 heures. Je n’ai JAMAIS vu Alex sauter comme ça sur scène, de gauche à droite, de retour au milieu, et de gauche à droite, et de retour au milieu à nouveau. Il y avait un flux très spécial d’énergie qui se transmettait de la scène au public et vice versa. Mais je crois que je n’oublierai jamais quand tout le monde est monté sur scène. Il n’y avait plus de groupe, plus de public non plus. Tout le monde sautait sur scène – tellement que j’ai eu peur qu’elle ne cède sous le poids. La dernière fois que les gens sont montés sur scène de cette façon était à Tokyo en 2011.

Et je crois que ce qui va rester vraiment en moi, c’est ce qu’Alex a dit quand il était sur scène. L’importance d’être qui nous sommes vraiment, sans peur, sans masque, aussi colorés que nous sommes, parfois même des couleurs que nous ne connaissons pas ou que nous ne voulons pas accepter. Et dans une telle conférence, je pense que ça seyait parfaitement bien. Parce que ce qu’il se passait était VRAI. Aussi différente chaque personne était, tout le monde était accueillant, et la seule chose que tu pouvais voir autour était des sourires. Et c’est ce qu’il se passait pour le concert aussi. Nous ne voulions pas que le moment s’arrête. Et je crois qu’après un concert de 2 heures, c’est pourquoi nous sommes restés autant de temps pour parler avec les gens avant de rentrer à la maison, très tard dans la nuit, ou très tôt le matin suivant, dépendant de votre perception 😉

Nous sommes partis tôt le matin suivant. Encore une fois, la journée était bien remplie. Une session Q&A, une séance d’autographe, et ensuite être juge pour Otakuthon Idol. Le Q&A s’est bien passé. Nous avons parlé de la création des chansons pour la bande-son du jeu-vidéo “Dissidia: Final Fantasy”, oui, mais surtout du fait d’”être vrai” et fidèle à qui tu es… Je crois que c’était le mot-clé du week-end. Nous avons été gentiment “jetés en dehors” de la salle de conférence après que tout soit devenu noir, nous laissant savoir de façon radicale que notre temps était passé et que nous devions nous acheminer vers le prochain événement : la séance d’autographe.

Nous avions 1 heure pour la séance d’autographe. Ça a pris plus de 2 heures. Encore une fois, nous avons dû être mis dehors…! C’était tellement plus qu’une “séance d’autographe” cependant. Les discussions furent profondes, vraies, intenses. Et même si je regardais à distance, prenant des photos, je pouvais sentir à quel point c’était vrai, et à quel point les sentiments étaient mutuels.

C’était ensuite le temps d’assister à Otakuthon Idol. Jeff – qui ne peut rien chanter sans faire de fausse note et qui semble réinventer une nouvelle échelle de fausseté à chaque fois qu’il chante – était juge. Il a très bien fait ça, malgré le fait qu’il était probablement plus stressé que tous les candidats…! Tout un groupe de talent était là, encore une fois, sans masque, sans peur. Et c’était vraiment inspirant de voir ça.

Nous avons terminé la journée avec la cérémonie de fermeture, où nous avons pu voir l’équipe complète des volontaires du Otakuthon ! Merci à chacun d’entre vous, volontaires et participants, pour avoir rendu cet événement magnifique. Ce fut peut-être notre première fois, mais nous comprenons à quel point c’est devenu significatif pour tout le monde et pour nous aussi.

PS : Voici des photos prises pendant la séance d’autographe. Si vous vous souvenez que j’en ai prise une et que vous ne la voyez pas ici, n’hésitez pas à me le dire pour que je puisse vous l’envoyer 🙂

– Stéphanie

FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC, TOUT SOURIRES !

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Nous sommes partis pour la ville de Québec assez tôt comme Alex avait plusieurs entrevues de prévues avant les balances de son. Sur la route déjà, Jeff avait un appel pour faire une entrevue. Ça a duré quelques minutes seulement et même si j’étais à l’arrière de la voiture et que je ne pouvais pas voir son expression, je pouvais dire par le ton de sa voix qu’il était très heureux et enthousiaste. À propos de l’entrevue, oui, mais aussi à propos de toute la journée qui nous attendait. Le même état d’esprit émanait d’Alex, assis sur le siège passager. Il n’y avait aucune nervosité du tout, ce qui aurait pu être normal. Après tout, ça allait être la première fois que le groupe joue au Festival d’été de Québec, le plus important et le plus ancien festival au Canada. Jour après jour, le groupe a répété dans notre église / studio / maison, essayant de figurer ce que la setlist allait être. Nous n’avions que 45 minutes et je pense que c’était le plus grand défi. Après une première setlist possible, dans laquelle ils avaient inclus “seulement des courtes versions des chansons que nous devons jouer live”, ils étaient bien au-delà de 60 minutes. Ensuite a suivi un puzzle de chansons et leurs successions, pour s’assurer que tout serait aussi harmonieux et rapide que possible. Ils ont réussi à tout descendre à 45 minutes. Jusqu’à ce qu’ils réalisent qu’une telle setlist ne leur permettait même pas de dire bonjour au public, ni même d’introduire aucune chanson, encore moins parler avec les gens. Alors nous nous y sommes remis ! Encore quelques changements ! La setlist finale qui a été décidée fut la suivante :

– Satsuki Yami
– Empire of Sorrows
– Midnight’s Crashing
– Would You Believe
– A View From Within
– From the City to the Ocean
– Killing Another (une reprise de The Cure que le groupe a commencé à jouer pendant leur tournée “Outside It’s America”)

Et ensuite vint le temps des répétitions, pour vraiment tout peaufiner. Vous ne pouvez pas imaginer toute l’attention mise dans les moindres détails avec eux ! Même s’il y avait une vraie pression de finir à temps, l’ambiance était toujours cool, débonnaire, sans pour autant prendre les choses à la légère. Faites au milieu de l’église, au coucher du soleil très souvent, la vue était spectaculaire ! Tout s’est terminé avec un toast entre les membres du groupe, à ce qui s’est passé entre eux pendant les répétitions, et à tout ce qui était à venir.

Nous sommes arrivés à Québec et la personne qui allait faire la première entrevue était déjà là, nous attendant. Nous nous sommes rapidement enregistrés à l’accueil de l’hôtel et alors qu’Alex commençait l’entrevue, les autres sont allés au Starbucks prendre un café bien mérité ! L’emploi du temps était très serré. Il n’y avait que 20 minutes entre chaque entrevue. Celles qui étaient le plus éloignées en terme de temps nous demandaient de nous rendre jusqu’aux stations de radio directement. Et croyez-moi, nous étions serrés dans le temps mais à l’heure, partout où nous sommes allés ! Nous avons partagé de merveilleux moments à chaque entrevue que nous avons faites et le rire était toujours au rendez-vous !

Ensuite est venu le temps des balances de son. Des 3 groupes qui jouaient sur la scène Loto-Québec ce soir-là, nous étions les derniers à les faire. C’est toujours comme ça – l’ordre des balances de son est opposé à l’ordre d’apparition sur scène. Nous avions 1 heure pour les balances, mais nous en avons utilisé à peine 30 minutes. Tout sonnait très bien, tout le monde pouvait entendre ce qu’ils jouaient. C’est toujours un énorme soulagement quand les balances de son se passent bien, tu commences sur une note positive pour le concert qui est à venir. Et soyons honnêtes, le public qui s’est rassemblé derrière les barrières (le site du festival n’était pas encore ouvert au public) pour nous encourager pendant les balances ont rendu les choses encore meilleures !

Nous sommes ensuite allés en coulisses dans une petite caravane seulement pour nous ! Les gars ont mangé, se sont changés, ont discuté du concert à venir, des gens qu’ils avaient hâte de revoir. Ensuite, chacun est rentré dans sa bulle, s’échauffant pour le concert qui allait maintenant commencer dans quelques minutes ! Moose faisait de la batterie sur une serviette placée sur une table à café, Miss Isabel et Alex faisaient leurs exercices de voix, pendant que Ben, Jeff et Sef sont sortis pour sauter et s’étirer les jambes. Un mot rapide d’encouragement tous ensemble et ensuite nous y sommes allés, c’était le temps de monter sur scène !

Le concert a commencé. Et c’est passé vite, très vite ! Trop vite. Le groupe n’était pas encore sur scène mais dès que l’annonceur a prononcé “Your Favorite Enemies”, on pouvait entendre la foule en délire, excitée et les attendant avec impatience. Partout dans la place, les t-shirts du groupe resplendissaient. Des gens avaient pris des congés, avaient conduit pendant des heures pour nous voir. Le site du festival était bondé. La tension dans l’air était tangible mais n’avait rien à voir avec les alertes d’orage annoncés ce soir-là.

La fosse des médias était occupée par plusieurs personnes mais assez large pour qu’elle soit encore confortable pour que nous puissions bouger. Même là, on pouvait voir que les gens attendaient avec impatience le concert. Certains connaissaient déjà le groupe, alors que d’autres les prenaient en photo pour la première fois. “J’étais tellement concentré à prendre des photos pendant qu’ils allaient et venaient que je n’ai même pas prêté attention aux chansons qu’ils jouaient”, m’a dit un ami après le concert. Et je comprends le sentiment ! Les membres du groupe sont des bêtes sur scène, rien de moins. Ils savent comment enflammer la scène, lui donner vie et laisser la passion qu’ils vivent transcender la foule, faire que tout semble ne faire qu’un.

Le concert s’est bien passé. Très bien même. Je me souviens alors que j’étais dans la fosse, je regardais le groupe sur scène, incapable d’arrêter de sourire. C’était ça. Ils l’avaient. Ce concert était leur meilleur d’entre tous. Et tu pouvais sentir à quel point ils étaient heureux sur scène aussi. Les regards complices entre eux, l’éclat indéniable dans le chant d’Alex, il est monté sur les amplis plus d’une fois, et il a même slammé dans la foule une fois, Sef et Jeff se criant l’un à l’autre tout en jouant et en riant, Ben venant sur le bord de la scène, un pied sur le bord, les cheveux de Sef flottant partout, la tête d’Alex se secouant, laissant flotter autour de lui autant de sueur que de cheveux, Jeff sautant partout, les expressions faciales indescriptibles de Ben, Moose concentré et constant sur sa batterie, Jeff chantant toutes les paroles en souriant, Sef bougeant bien plus qu’il ne le fait d’habitude, Miss Isabel en pleine assurance en train de jouer, le clin d’oeil qu’Alex m’a fait alors qu’il regardait en bas brièvement, comme pour me dire “Je m’amuse !”. Au fil du temps, ce sont des choses que j’ai appris à regarder pendant les concerts. Je sais si un de ces éléments manque, si quelque chose cloche. Ok, le clin d’oeil était une première, mais pour le reste, ce sont toutes des choses que tu apprends à reconnaître dans leurs interactions sur scène quand tu les vois de plus en plus souvent !

Un des meilleurs moments par contre fut le moment qui a rendu ce concert complètement magique, quand la pluie a commencé à tomber, doucement mais régulièrement, aussitôt que les premières notes de la chanson “From the City to the Ocean” ont commencé à jouer, comme si le paradis lui-même approuvait tout ce qu’il se passait cette nuit-là, disant au groupe “continuez, ne vous retournez jamais, vous ne serez jamais seuls”.

C’est avec des sourires plus brillants que des étoiles que les membres du groupe sont retournés en coulisses après le concert. Mais la soirée n’était pas encore terminée. Malgré la très longue journée qu’ils avaient déjà eu, ils avaient aussi organisé un after party au Dagobert, où Alex allait être le DJ. Nous sommes arrivés là à 23h45 et la soirée a commencé à minuit, durant jusqu’à plus de 2h30 du matin, et elle aurait continué encore si le couvre-feu que nous avions n’était pas déjà passée…! Mosh pit (Pogo – ndlt), crowd surfing (slam – ndlt) et mouvements de danse complètement fous étaient au rendez-vous avec une playlist qui était aussi diverse et variée que les gens présents. C’était vraiment fantastique, c’est le moins qu’on puisse dire ! Quelque chose à refaire ? Probablement oui ! D’ici là, tu vas nous manquer Québec !

N’oubliez pas, nous allons aussi jouer aux événements suivants cet été ! Assurez-vous de ne pas manquer votre chance de voir le groupe en concert !

8 août – Otakuthon @ Palais des Congrès de Montréal
22 août – Rock Fest pour la Santé Mentale @ L’Épiphanie

27 août – Festival de la Poutine @ Drummondville

– Stéphanie

LA VILLE DE QUÉBEC, NOUS NE T’OUBLIERONS JAMAIS

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Je ne savais pas à quoi m’attendre pour ce concert. Après celui que nous avons partagé au QG de YFE en janvier, je pensai sincèrement que ça serait difficile d’atteindre de telles émotions encore une fois. Un moment est toujours “un moment” avec Your Favorite Enemies, et il ne revient jamais deux fois. Je le sais très bien parce que non seulement je les vis avec eux, mais aussi parce que je les suis en tournée. Et cette fois, honnêtement, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai vu le groupe répéter pour le concert, s’abandonner au moment d’une façon telle que je ne les avais jamais vus faire auparavant, à croire que ce concert serait un autre moment inoubliable et unique. Mais le jour du concert, je ne pouvais pas me débarrasser de ce sentiment… Et si le concert s’avérait inadéquat ? Et si les gens présents n’aimaient pas vraiment le concert ? Et s’il avait un impact sur tout le monde autour ? Et quand nous sommes partis pour Québec ce matin-là, ce sentiment était encore un peu présent en moi, quelque part dans ma tête, et c’était une présence invisible mais indubitable. Une fois à Québec, nous avons eu à peine le temps d’enlever nos manteaux qu’il y avait déjà un journaliste qui nous attendait pour faire une entrevue.

C’est de ça qu’allait être composé l’après-midi; des entrevues et les balances de son. Et tout s’est très bien passé. Tellement que ce doute persistant que j’avais a disparu. Tout ce que j’avais en tête était cette excitation qui grandissait dans mon coeur. Alors que les entrevues se terminaient tranquillement après les balances de son, les gens ont commencé à arriver à la salle. Les portes n’allaient pas ouvrir avant une autre heure, mais le hall était déjà ouvert. Doucement, l’excitation augmentait de plus en plus. Une grosse partie de l’équipe était allée manger juste à côté de la salle, environ 60 personnes réunies ensemble avant que le concert ne commence. En voyant ça, ça m’a fait penser que ça serait cool après tout. La seule qui se préoccupait de ça apparemment, c’était moi. Ce que les gens veulent voir quand ils vont à un concert n’est pas une grosse performance, mais ils veulent vivre un moment.

Et le moment est finalement arrivé… Il était temps pour le groupe de monter sur scène. La musique s’est arrêtée, la salle est devenue sombre, et la chanson d’introduction a commencé, accompagnée d’une projection derrière le groupe ! Techniquement parlant, les 2 premières chansons sont toujours ardues pour moi comme ce sont avant tout des lumières stroboscopiques ou pas de lumière du tout. Capturer quelque chose en photo qui est complètement noir ou complètement blanc est une question de chance plus que toute autre chose. Et pour cette raison, je ne prends pas autant de photos que pendant les autres chansons, et je peux alors savourer le moment un peu plus, avant que mon tour n’arrive vraiment. Mais alors qu’ils jouaient, dès les quelques premières minutes seulement, je pouvais dire que ce concert serait une pâle comparaison de n’importe quel autre, même celui que nous avons eu au QG. Je savais que ça allait être un moment en tant que tel. Mais dans quelle mesure, je ne savais pas. Je ne suis pas du genre à extérioriser ce que je vis (ou du moins, je crois encore que je suis bonne pour le cacher !), mais ce jour-là, à ce moment précis, rien d’autre n’importait. C’était moi et la musique. C’était comme si rien ni personne n’existait autour de moi. Ou peut-être que je savais qu’il y avait 300 personnes autour de moi. Et peut-être que je m’en fichais tout simplement. Le niveau de lâcher prise qui se passait sur scène, et le nombre de fois où le groupe a improvisé les chansons et fait quelque chose de complètement différent que pendant les répétitions m’a vraiment prise par surprise. Oui, avec ma caméra. Mais surtout avec mes émotions. Et j’ai regardé la foule, et j’ai vu des gens qui ont voyagé pendant des heures pour venir nous voir, des gens qui ont pris l’avion pour la première fois de leur vie, affrontant leur peur. Des gens du Royaume-Uni qui sont venus pour un week-end pour nous voir en concert et avaient gardé le secret jusqu’au jour du concert. Des gens qui ont roulé pendant des heures juste pour nous voir et partager un moment vraiment unique. Des gens qui sont venus malgré la maladie. Des gens qui ont amené leur compagnon avec eux, “pour leur montrer qui est vraiment YFE et les moments qu’ils ont partagé avec eux avant, après et pendant le concert”… Nous sommes tous tellement différents, mais tellement les mêmes. Ce que nous voulons, ce dont nous avons vraiment besoin, c’est de trouver un endroit auquel nous appartenons, un endroit où nous nous sentons comme à la maison, et un endroit où nous pouvons nous sentir aimés. Et je crois que c’est ce dont il est question ici… Pour des raisons différentes, de différentes façons, nous nous sommes tous sentis à la maison ce soir.

C’est avec un peu de regret que j’ai repris ma caméra et que j’ai continué à prendre des photos. Même si ces émotions faisaient peur au premier abord, et que ce sentiment de lâcher prise m’était encore inconnu, elles sont devenues vraies. Et elles le sont encore aujourd’hui alors que je vous écris ces quelques mots. Your Favorite Enemies en concert, c’est une véritable expérience, et j’espère que vous pourrez la vivre vous aussi un jour. Les émotions parlent tellement plus fort que n’importe quel mot ne pourrait le faire. En espérant qu’elles frapperont sur le même accord que ça a été le cas pour moi ! Ce concert, une fois de plus, m’a montré combien c’était important de sauter dans l’inconnu, de ne jamais permettre aux doutes de nous arrêter. Après tout, nous sommes trop jeunes pour avoir des regrets. 😉

– Stéphanie