QUAND UNE CATASTROPHE SE TRANSFORME EN MIRACLE…

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Tout a commencé par une catastrophe. Une vraie. Aux environs de 14h, alors que nous étions en route vers Québec depuis Drummondville, nous avons appris qu’il n’y avait pas d’électricité au Théâtre Petit Champlain, où nous avions prévu de jouer depuis la fin du mois d’août, un concert pour lequel les gens étaient venus de partout dans le monde; Canada, États-Unis, France, Allemagne, Japon et Australie. Des trains, des trajets interminables en train, de longs vols, des chambres d’hôtel, et une excitation incomparable à aucune autre. Et nous devions leur annoncer que le concert n’aurait pas lieu ? Ce n’était pas une idée que nous pouvions accepter. Nous nous sommes arrêtés au Tim Hortons dans une aire de repos. Peu importe l’endroit où vous vous arrêtez pour essayer de gérer une telle situation, il gardera des stigmates et tiendra toujours une mauvaise place dans votre coeur. Nous avons commandé des cafés, plus pour la forme que dans le désir d’en boire un, nous nous sommes assis à table, et nous avons analysé les possibilités que nous avions. Celles-ci n’étaient pas très nombreuses. Nous voulions louer une autre salle de concert, mais c’était impossible, il y avait une clause stipulant que nous ne pouvions pas jouer si le concert était annulé. Nous avons pensé louer un endroit où nous pourrions tous nous réunir ensemble, mais tout dans le vieux Québec est petit et incapable d’accueillir les 300 personnes prévues pour le concert de ce soir. Ensuite, Alex a eu une idée qui était insensée. Nous pouvons faire le concert dans l’église. Mais nous n’avons pas de haut-parleurs assez puissants pour ça. Nous irons en louer. Les gens n’ont pas de voiture pour conduire jusque là. Nous pouvons louer un bus pour faire l’aller-retour de Québec à Drummondville. Mais ça ne fait aucun sens ! Est-ce que nous allons vraiment pouvoir tout préparer et être dans les temps ? Où allons-nous chercher les gens ? Comment allons-nous communiquer l’information à tout le monde si nous devons garder secret le fait que nous faisons un concert ? Je ne savais pas quoi faire, ni quoi penser. Je veux dire, accueillir tout le monde dans l’église pour un concert était quelque chose que nous avons toujours voulu faire, c’est une vision que nous avons depuis que nous avons acheté l’église il y a un peu plus de 5 ans. Marjo a commencé à appeler des compagnies de bus “pour un bus, avec un chauffeur, pour ce soir”. Ben a commencé à appeler les magasins d’équipements de musique “pour des haut-parleurs, pour ce soir, délivrés à la maison parce que nous ne pouvons arriver nulle part avant que ça ne ferme partout”. Ça ne faisait aucun sens. Et même quelques jours après l’événement, ça ne fait toujours aucun sens. Nous avons appelé les gens à la maison, nous leur avons dit de tout préparer : des boissons pour tout le monde, un vestiaire pour les manteaux, un endroit où les gens mettront leurs bottes. Alors que la plupart d’entre nous rentrions à la maison, Jeff, Miss Isabel, Marjo et moi-même allions à Québec au point de rencontre que nous avions pour dîner avant le concert pour annoncer la mauvaise nouvelle à tout le monde. Mais intérieurement, nous étions heureux de pouvoir surprendre les gens de cette façon. Nous avons à peine dit bonjour à tout le monde et Jeff l’a annoncé. La nouvelle a eu l’effet d’une bombe pour la plupart des gens, comme beaucoup d’entre eux, venant de l’étranger et loin de la maison, n’avaient pas accès à leurs courriels. Les gens n’y croyaient pas. Ils ne voulaient pas le croire. Ils pensaient qu’il y avait une caméra cachée quelque part, que nous blaguions. Mais en voyant que Jeff restait sérieux, ils savaient que c’était vrai. Et ensuite, nous avons lancé la deuxième bombe. “MAIS… Nous avons loué un bus de voyage qui va vous emmener à Drummondville, dans notre QG, où nous allons donner ce fameux concert”. Dans la vague d’applaudissements et de sifflets, j’ai cru que les gens allaient pleurer. Ça a donné le ton au reste de la soirée. Nous n’avions aucune idée de la magie qui était à venir ! Nous sommes partis, nous sommes montés dans le bus, et nous avons roulé jusque Montréal.

Alors que nous roulions, je recevais beaucoup de textos, des gars à la maison qui me demandaient comment les gens avaient réagi, de quoi ils parlaient, si tout se passait bien… Et ensuite, j’ai reçu LE texto. “Ce que nous sommes sur le point de faire est suicidaire”. Et là, j’ai douté de nouveau. Allons-nous vraiment pouvoir faire exactement ce que nous voulons ce soir, il y a tellement d’éléments contre nous. Je veux dire, dans les dernières semaines, Sef s’est cassé le doigt en attrapant un ballon, ce qui nous a presque forcés à annuler le concert, et maintenant, il y a une explosion souterraine qui a coupé l’électricité dans la salle de concert ? Cette salle n’a jamais annulé un seul concert en 50 ans d’existence ! 50 ANS ! Pourquoi fallait-il que ça soit notre concert ? Devons-nous vraiment le faire ? Peut-être que nous devrions seulement passer du temps avec les gens, tranquillement, et passer un bon moment ensemble. Mais alors, nous aurions loué l’équipement, et le bus, tout ça pour ça ? Je pouvais imaginer Jeff déjà fâché à l’idée d’annuler le concert. “Les gens sont venus pour la musique, pour cette communion qui ne se retrouve nulle part ailleurs, alors nous allons leur donner de la musique, et rien d’autre. Rien d’autre. Est-ce que je suis assez clair” ? Ses mots résonnaient dans ma tête alors que le doute m’envahissait de plus en plus. Mais ensuite, j’ai levé les yeux de mon téléphone et j’ai regardé tout le monde dans le bus. Toute cette excitation, tous ces gens qui ne se connaissaient pas quelques minutes auparavant et qui parlaient maintenant tous ensemble comme s’ils étaient des amis depuis toujours. Ce n’est pas fait par la musique en tant que telle, mais la musique sert encore de pont entre chacun de nous… Et je n’avais plus aucun doute. Aujourd’hui, d’autres miracles allaient se produire à travers la musique qui allait jouer dans le QG !

Arrivée à la maison, j’ai couru dans l’église comme j’avais avec moi quelque chose de très important pour le concert – la setlist 😉 Je suis descendue, j’ai enlevé mes bottes, et j’ai couru dans le “Upper Room”, la pièce principale de l’église, où le concert allait avoir lieu. Et ce que j’ai vu là m’a laissé sans voix, m’a mis les larmes aux yeux. Oui, j’étais plus que 100% certaine, ce soir allait voir son lot de miracles !

À 23h, j’étais derrière un micro, introduisant le groupe, disant à tout le monde que ça devait encore rester un secret, et leur demandant de mettre les caméras et les téléphones de côté. Ce soir, c’était un moment pour eux. Nous voulions qu’ils vivent la musique, mais pas à travers leurs caméras. Nous voulions qu’ils la ressentent pour ce que ça allait vraiment être, sans aucun filtre, pour sentir le lâcher prise que le moment allait amener, et pour qu’ils se permettent de vivre la musique d’une façon différente de celle d’un autre concert.

Et quel concert. Nous n’étions plus à l’église, nous étions dans un monde à part. Nous n’étions pas des individus regardant un concert, nous ne faisions qu’un. C’est comme si le temps s’était arrêté, seulement pour nous rattraper plus tard. Mais à ce moment précis, rien d’autre que cette communion unique et singulière n’existait. Comme si rien d’autre ne comptait. Pour moi, à l’extérieur de la foule, prenant des photos, c’était comme de regarder un film. Ça ne pouvait pas être vrai. Ça ne pouvait pas vraiment être en train de se passer. Et pendant la chanson “From The City To The Ocean”, j’ai baissé ma caméra pour regarder ce qu’il se passait devant mes yeux et non pas à travers le viseur de mon appareil-photo, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser : “Cette atmosphère, cette ambiance, ce qui était en train de se passer… c’est cette même raison qui fait que je suis encore là aujourd’hui, qui fait la personne que je suis aujourd’hui. Ce qui se passe maintenant est cette même raison pour laquelle je suis en vie, pourquoi je sais ce que veut dire être vraiment en vie. Et c’est la raison pour laquelle j’ai commencé à marcher de la ville à l’océan, de voyager entre affliction et migration.” Et alors que des larmes remplissaient doucement mes yeux avec la reconnaissance de pouvoir être là à ce moment précis, j’ai pensé à vous tous. À quel point notre histoire est dingue. À quel point les chances que nous avions de nous rencontrer étaient inexistantes, de nous connaître, de pouvoir s’appeler les uns les autres une famille, des frères et des soeurs. Ce n’est pas la musique qui nous unit ensemble. Ce n’est pas une coïncidence. C’est quelque chose qui est bien plus grand que ça. Quelque chose que nous ne pourrons peut-être jamais pleinement comprendre, mais qui n’a pas à être compris non plus. Et je pense que c’est le plus beau cadeau que nous ne pourrons jamais recevoir. Il y a des choses qui ne demandent pas que nous les comprenions. Nous devons simplement les vivre. Et parfois, les vivre pleinement crée le parfait opposé de ce que nos têtes pensent. Si ce n’était que de moi et de mes impressions, je ne serais pas là aujourd’hui, je n’aurais jamais rencontré personne. Et j’ai réalisé que le miracle de ce soir n’était pas d’avoir réussi à amener tout le monde au QG pour un concert. Le véritable miracle était d’être ensemble. C’était le groupe qui en était toujours un. C’était nous au QG de YFE vivant tous ensemble. C’était vous qui étiez avec nous tous. Ce soir, le vrai miracle qui a eu lieu était NOUS. Et je pense que nous avons tous pu le sentir, ce soir, que peu importe ce qui s’est passé, ce que nous avons ressenti, ce que nous avons vécu, ce n’était que le début de quelque chose de nouveau…

Après une nuit bien trop courte, que nous ne pouvons pas vraiment appeler “une bonne nuit de sommeil”, nous sommes allés à Québec pour un brunch avec tous ceux qui pouvaient venir. Nous étions tous fatigués, ou plus que fatigués devrais-je dire. Cependant, nous n’avons pas ressenti cette fatigue une seule fois. Au contraire, nous ne pouvions voir que des sourires, nous ne pouvions entendre que des rires. Comme d’habitude, la nourriture était seulement secondaire dans ce que nous vivions. Nous voulions simplement être ensemble… prenant des photos, signant des albums et des livres, discutant du concert de la nuit dernière, des prochains projets qui nous attendaient, de nos passions, de nos peurs… Nous étions vrais et authentiques les uns avec les autres, sans aucun filtre. Ce brunch ne devait durer que 2 heures mais il a duré le double de temps, et je suis sûre que si ça n’avait pas été de notre désir d’explorer le Vieux Québec, et que le soleil était sur le point de se coucher, nous serions restés plus longtemps, bien plus longtemps ! Après tout, tout ça ne faisait que commencer pour nous…

Et finalement, après un week-end aussi fabuleux et idyllique, je pense que c’est juste de dire que la réalité, quand elle est vécue pleinement, est bien plus belle que les rêves que nous pouvons avoir, et que toutes les catastrophes auxquelles nous faisons face dans nos vies peuvent devenir le meilleur de ce qui peut nous arriver…

NEW YORK, VILLE DE TOUS LES RÊVES…

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La route jusqu’à New York fut bonne. Même si on nous avait dit de voyager léger, disons que ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé. Je ne peux pas me souvenir d’une fois où nous avons voyagé léger… Your Favorite Enemies ne sait pas comment faire ça du tout ! Combien de paires de chaussettes et de chaussures pensez-vous qu’Alex a emmené avec lui ? Je vous laisse deviner… Cependant, nous avons eu un bon temps, serrés entre les oreillers et les bagages, sur une route qui est tout simplement époustouflante, surtout en automne, alors que les couleurs commencent à peine à changer dans l’état de New York…

Nous avons défait tous les bagages et nous sommes partis à Times Square. Je veux dire, où ailleurs aurions-nous pu commencer pour notre première soirée à New York ? Nous étions plusieurs à n’avoir jamais vu Times Square avant… Mais peu importe combien de fois j’ai vu cet endroit, il ne cesse jamais de me surprendre. Il y a une raison pourquoi la ville de New York est connue partout dans le monde, et une raison pourquoi elle est appelée “The Empire State”. Elle porte vraiment bien son nom !

Et ensuite, le jour suivant, c’était le concert. La toute première fois à New York, quelque chose que Jeff attend depuis longtemps… Étant celui qui s’occupe du côté business, il savait que nous viendrions quand ça serait le moment parfait… Nous sommes arrivés à la salle, qui a été changée à la dernière minute, et qui était bien plus petite que ce à quoi nous nous attendions. Pas de scène, le groupe allait jouer sur le sol même. Parfait, c’est possible, nous finissons toujours sur le sol de toute façon ! Et au milieu de la scène ? Un pilier, tellement énorme que c’était impossible de l’entourer de nos bras. Juste entre Alex et Sef. C’est sans doute l’une des choses les plus bizarre que j’ai jamais vue ! Mais hey, c’est New York, le lieu de naissance du punk rock, et comme Alex l’a dit “Je peux vous dire que vu l’ambiance de la salle, ça va être vraiment très punk rock… il n’y a pas de place pour des spectateurs ennuyeux paraissant trop cool pour s’engager dans le flot du moment… c’est petit, c’est trash et c’est brut…” !

Et vous savez quoi ? C’est exactement ce qui s’est passé ! Totalement punk rock ! Pas de batterie dans la foule, mais Alex a bel et bien fait du crowd surfing, et il a poussé ça encore plus loin en faisant quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant : il a marché sur le plafond ! Les gens le tenaient à l’envers pendant qu’il avançait, ses pieds au plafond !

Et quel moment ça a été. Vraiment, il n’y a pas de mot pour le décrire. Tellement de gens ont fait le voyage jusque New York pour nous voir, nous savions pour certains, d’autres nous ont fait la surprise, nous avons rencontré des gens pour la première fois, d’autres que nous n’avions pas vu depuis plusieurs années mais qui ont toujours eu une place très spéciale dans nos vies… Une chose qui n’a pas changé par contre, c’est le temps que nous avons passé à parler tous ensemble après le concert. C’est quelque chose qu’on ne peut pas manquer. Et soyons honnêtes, c’est aussi le meilleur moment ! Différentes personnes, différents pays, différents âges, différents styles. Mais unis.

Regardant tout le monde réuni ensemble, à parler de ce qui s’était passé les dernières années, parler du concert, des projets à venir, à partager à propos des rêves et des visions, je me suis souvenue des paroles de la fameuse chanson de Franck Sinatra… “If I can make it there, I can make it anywhere” (Si je peux y arriver ici, je peux y arriver partout ailleurs – ndlt). Mais d’une certaine façon, elles sonnaient différemment à mes oreilles. Avant, je pensai que ces paroles parlaient de succès. Être connu. Être une célébrité. Être quelqu’un. Mais ce soir-là, j’ai réalisé que ça voulait dire de rester fidèle à soi-même. Dans une ville où tout est possible, où tu peux faire ce que tu veux, devenir qui tu veux, c’est la véritable signification d’”y arriver”. Et là, on peut dire que nous y sommes arrivés. De façon brillante !

La journée suivante, nous avons décidé de nous promener et d’explorer un peu Manhattan. Ça a été un court voyage comme il pleuvait, et disons que New York n’est pas aussi intéressante sous la pluie quand tu es avec un groupe de personnes…! Nous nous sommes assurés de nous arrêter à un des endroits préférés de Sef après le magasin M&M, le grand magasin LEGO…!

Le jour d’après a été plutôt calme… Mais nous nous sommes assurés de nous rattraper le samedi ! Nous sommes allés dans les plus grandes attractions touristiques de New York. La Statue de la Liberté, le pont de Brooklyn et le Finnerty’s. Quoi ? Vous ne connaissez pas le Finnerty’s ? Ils disent que c’est la maison des Giants de San Francisco loin de la maison ! Nous avons pu regarder le match là-bas, et ce qu’ils disent à propos de cet endroit est vrai ! Les gens faisaient la queue dans l’espoir de rentrer à l’intérieur pour regarder le match, où tout le monde scandait, criait devant la TV. C’était irréel. Vous n’auriez jamais pu dire que nous étions à New York. C’était comme d’être à San Francisco. Du moins, dans la façon que j’imagine une journée de match à San Francisco !

Et ensuite est venu le Bla Bla Bla ! C’était une édition spéciale, “On The Road” (sur la route – ndlt), quelque chose que nous faisions pour la première fois ! C’était quelque chose pour quoi j’étais impatiente. D’une certaine façon, le Bla Bla Bla en tant que tel n’était pas si spécial; c’était seulement l’installation qui était vraiment différente ! Ce jour était la seule opportunité que nous avions de faire le Bla Bla Bla avant de partir pour la tournée européenne “Shadows of Dreams to Come”, et c’était important pour nous de le faire ! Il était hors de question de manquer cette opportunité. Malheureusement, être sur la route ne nous donne pas le contrôle parfait sur tout, alors nous avons dû annuler le Encore et l’édition française de l’émission. Cependant, ça a été vraiment cool ! Quelque chose que nous devrions faire plus souvent…! Qu’est-ce que vous en pensez ?

Après le Bla Bla Bla, nous avons profité de notre dernière journée à New York pour nous promener un peu. Il y avait cet endroit très spécial que Jeff voulait ABSOLUMENT nous montrer. Et c’était le magasin Rough Trade Records. Nous avons marché dans un parc à côté et nous avons profité de la vue de l’horizon de Manhattan, où nous sommes allés juste après pour une tradition que nous avons à chaque fois que nous allons à New York, le restaurant Eataly ! Nous avons pris le métro pour retourner à Brooklyn, et nous sommes allés de nouveau dans un parc, cette fois pour voir l’horizon de Manhattan la nuit, et pour partager un toast…! New York n’a peut-être besoin de rien parce qu’il y a déjà tout là-bas. Mais l’esprit que nous avons amené dans cette ville qui ne dort jamais est sans équivalent. C’est une nouvelle étape importante sur notre chemin…!

On vous aime !
On se voit sur la route, on l’espère très bientôt !
– Stéphanie

Montréal, la ville de toutes les merveilles

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Nous sommes de retour à Montréal pour un concert après 2 ans d’absence… Un premier concert à la maison au Club Soda à Montréal après avoir passé les 2 dernières années à tourner partout en Europe plusieurs fois, en Chine, à Taïwan, au Japon, en Australie, après avoir sorti l’album “Between Illness And Migration” au Japon, en Australie, au Canada, en Europe bientôt, et aussi avoir filmé 3 vidéoclips pour les chansons qui apparaissent sur l’album… vous vous sentez à bout de souffle ? Nous aussi ! Quoiqu’il en soit, ce concert à la maison est venu comme une brise fraîche sur nous tous, un petit paradis de repos pour nos coeurs et nos esprits (mais pas tellement pour nos corps) !

Nous avons quitté Drummondville dans l’après-midi, super excités à l’idée du concert à venir ! Nous sommes arrivés au Club Soda et nous avons rencontré l’équipe qui travaille là, des gens vraiment extraordinaires ! Nous avons installé l’équipement sur scène vers 18h, suivi par des balances de son rapides. Les gens ont commencé à rentrer alors que les gars descendaient en bas dans les loges ! Nous nous sommes étirés, changés, nous avons parlé un peu à propos du concert qui devait respecter un horaire strict, et ensuite nous sommes remontés pour trouver un endroit proche de la scène parmi les 950 personnes qui avaient remplis la salle ce soir.

J’ai attendu non sans un peu d’impatience, entourée par des gens que je ne connaissais pas et que je n’avais jamais vus avant, mais qui connaissaient définitivement YFE et qui étaient eux aussi impatients de les voir sur scène ! J’ai entendu quelqu’un dire : “Je te le dis, je les ai vus en concert une fois avant, et leur chanteur est fou et il saute partout tout le temps, et leur guitariste avec les longs cheveux est comme une bête… ILS SONT MALADES” ! Oui, ça fait partie de ce qu’ils sont sur scène. L’intro a commencé et le groupe est apparu sur scène; on ne pouvait voir que leur ombre à travers la faible lumière, comme des fantômes d’un autre monde… Ils ont ouvert le concert avec la chanson “A View From Within” avec Sef jouant de la guitare avec un archet de violon… Et les chansons se sont enchaînées, donnant au public 40 minutes effrénées de concert que tout le monde a accueilli avec des hochements de tête intenses ! Alex a sauté dans la foule pendant Midnight’s Crashing et a parcouru toute la salle avant de revenir sur scène, et il est retourné marcher dans le public un peu plus tard, serrant les gens alors qu’il marchait parmi eux, chantant pour et avec eux. Les gens criaient à chaque mouvement que Sef faisait, et semblaient adorer à chaque fois qu’il se rapprochait, se rassemblant de plus en plus près à chaque fois ! La chanson “Open Your Eyes” a été un véritable succès aussi. C’est la première chanson que les fans de longue date connaissent bien, nous pouvions entendre le titre résonner dans chaque coin de la salle. Inutile de le dire, quand la chanson a commencé, la chaleur dans la salle a augmenté aussi ! Nous avons terminé le concert et nous avons commencé à décharger la scène, nous demandant pourquoi nous n’avons pas joué plus souvent à Montréal les 2 dernières années !

Et ensuite est venu le meilleur moment… être avec vous tous ! C’est le réel cadeau et le véritable privilège dans chaque concert que nous faisons ! Merci tellement pour tout ce que vous nous avez apporté… Ce soir, nous avons pu voler, et c’était grâce à vous, pour cette chance que vous avez prise de vivre et de partager le moment avec nous !

Nous somme impatients de vous revoir !

Stéphanie

LA VILLE DE QUÉBEC, 5 ANS APRÈS

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C’est finalement le jour J…! Nous partons pour la ville de Québec ! Le temps est passé tellement vite depuis l’annonce de ce concert, c’est comme si c’était hier ! Mais d’une certaine façon, même si nous sommes partis en nous demandant où le temps était passé, il n’y a pas de stress à propos du concert. Comment puis-je dire… Tout le monde est en paix. Mais une paix qui j’ai rarement pu voir parmi nous tous, qui plus est avant un concert dans un festival, dans la province de Québec. Parce que tous les concerts que nous donnons à Québec ou Montréal sont comme des concerts à la maison. Et le stress qui y est associé est encore plus fort. Mais pas cette fois. C’est un sentiment de paix et même d’euphorie qui est présent pour nous tous aujourd’hui… C’est guidé par notre fidèle chauffeur que nous avons rejoints la ville de Québec…!

Ça nous a pris un peu plus de 2 heures pour arriver là… Bien plus long que prévu ! Le site du festival est énorme et nous avons eu quelques soucis pour trouver où se trouvait l’entrée des artistes. Nous sommes arrivés là quelques minutes seulement avant l’heure prévue de nos balances de son… Pas un problème par contre, parce qu’ils étaient en retard sur place… Alors ça nous a permis de tout installer proprement, sans trop de stress ! La scène est grande. Très grande. Juste la taille que nous aimons quand c’est pour un concert de YFE ! La première chose qu’Alex a faite, fut de trouver un endroit où il pourrait descendre facilement… si jamais l’ambiance de la soirée le permettait ! Les balances furent rapides, mais sont allées vraiment en douceur. Nous avons même réussi à avoir un peu plus de temps, et ils ont joué quelques chansons de plus. Nous n’aurions pas dû mais les techniciens nous l’ont offerts, comme ils aimaient la musique aussi et “n’étaient pas contre en entendre un peu plus”…!

Nous sommes ensuite retournés dans notre caravane pour une entrevue sur le fan-club SFCC. C’était la première fois pour nous d’en faire une dans les coulisses comme ça, et ça ne sera probablement pas la dernière ! 🙂 Nous avons ensuite relaxé un peu, avons mangé un petit bout, et nous nous sommes préparés pour le concert… et c’était déjà le temps de monter sur scène !

Et oh mon dieu ! Quel concert incroyable ! J’ai eu le privilège de suivre le groupe sur presque tous les concerts qu’ils ont faits (j’en ai juste manqué un en 2008). Et honnêtement, ils s’améliorent de concert en concert. Celui-ci n’a pas fait exception. Le son était époustouflant. C’était fort, et clair, et je suis sûre que les grondements et le bruit pouvaient être ressentis dans le ventre de tous ceux qui regardaient le concert, peu importe la distance qui les séparait de la scène ! Les lumières ajoutaient à la profondeur et à la personnalité de chaque note qui était jouée. Et les membres du groupe… ils possédaient la scène ! Littéralement ! Et la foule aussi, alors qu’Alex a sauté dans la foule à deux reprises durant les 50 minutes de la durée du concert ! Alex a même dédicacé une chanson à son père décédé, à laquelle les gens ont répondu en allumant leurs lumières de téléphone mobile… une vue magique ! Voici quelques photos pour que vous puissiez comprendre encore mieux à quel point le concert fut merveilleux ! Et vous nous connaissez, nous AIMONS passer du temps avec vous. Alors nous nous sommes tous retrouvés au stand de merch à la fin du concert, nous avons parlé, pris des photos, signé des autographes. Jusqu’au moment où nous avons été mis dehors du site du festival par les pauvres agents de sécurité qui étaient déjà venus 4 fois pour nous dire qu’il fallait partir…!

Et parce que nous aimons ce temps que nous passons avec vous, nous avons décidé d’aller déjeuner tous ensemble. Ça a été un vrai défi de faire s’asseoir tout le monde (et plusieurs fois comme tout le monde ne s’asseyait pas en même temps). Ça a été un moment simple mais authentique. C’était vraiment comme une réunion de famille. Parce que ça en était une ! Nous avons vu certaines des personnes que nous avions vues quand nous avons joué à Toronto en mai, certaines autres que nous n’avions pas revues depuis le dernier concert à Québec, et rencontré d’autres pour la première fois. Mais c’était comme si nous nous connaissions tous depuis toujours. Nous sommes allés dehors pour une séance-photo et nous avons marché dans les rues de Québec tous ensemble, jusqu’à un Starbucks, où nous nous sommes assis avec une boisson fraîche à la main…!

Et le meilleur dans tout ça ? Nous serons de retour à Québec le 24 janvier, au Petit Champlain. Pas seulement pour le concert. Mais pour tout un week-end YFE avec vous ! Les billets sont déjà disponibles alors réservez votre place au plus vite !

On vous aime, et nous sommes impatients de vous revoir !

– Stéphanie

FESTIVAL HO HAI YAN À TAIWAN

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Nous sommes partis de la maison à 2h30 du matin le 10 juillet, avec une nouvelle nuit blanche devant nous. En effet, après la répétition que nous avons partagée avec les membres du SFCC, nous avons commencé à faire nos valises juste après, sans oublier de prendre le temps de lever nos verres à ce voyage qui nous attendait ! Même si nous savions que ça voulait dire de ne pas dormir, ces 2 moments étaient tellement importants pour nous que nous ne pouvions même pas imaginer ne pas les avoir ! Une fois à l’aéroport, nous nous sommes séparés, comme nous n’avions pas les mêmes vols !

Les membres du groupe ont eu le privilège d’être les premiers à partir. Après une escale à Toronto, un arrêt surprise à Vancouver, et ensuite un autre transfert à Tokyo, où leur vol a été retardé d’une heure, ils étaient aussi les derniers à atterrir à Taiwan, autour de 22h le soir du 11 juillet. Oui, ça veut dire 32 heures de transport depuis le moment où ils étaient partis de la maison ! Nous avons repris à nouveau la route (pour la dernière fois !), pour nous rendre à l’hôtel ! Il faisait noir, mais nous pouvions distinguer les montagnes qui nous entouraient aussitôt que nous sommes sortis de la capitale, éclairées par les maisons et les temples à leurs flancs, ainsi que l’océan juste à côté de nous sur une route très sinueuse. Nous sommes arrivés à la plage de Fulong un peu après minuit, épuisés mais excités !

Certains seraient allés se coucher. Mais ce n’est pas comme ça que nous faisons les choses. Nous avons déposé tout l’équipement dans une pièce, certains sont allés chercher à manger pendant que d’autres se sont connectés pour vous donner des nouvelles de ce qu’il se passait. Nous avons mangé, nous avons regardé un vieux film américain et ensuite, nous avons décidé de sortir. Après tout, il y avait une piscine, et il faisait encore surprenamment chaud et humide à ce moment là de la nuit. Nous nous sommes tous changés pour se rendre compte que le lobby de l’hôtel était vide : Il ferme à 2h – et la piscine bien avant ça ! Enfin voilà, dommage ! Retournons dans nos chambres. Mais oh, est-ce que la porte est vraiment fermée avec cette toute petite serrure de métal ? Est-ce qu’elle s’ouvre facilement ? On dirait que oui ! Et est-ce que c’est la même chose que la porte de patio qui mène à la piscine ? Oui ? Et bien, on dirait que nous avons un autre accès à la piscine, juste à côté de nos chambres ! Une fois dehors, dans la piscine avec vue sur l’océan, nous avons décidé de faire un toast. C’était la première fois que nous étions dans ce pays et nous nous sommes promis que nous allions le vivre à fond !

Il est 3h45 du matin, on va se coucher. Après une très courte nuit, je me suis réveillée à 5h du matin pour aller voir le soleil se lever sur l’océan ! Peu de sommeil, mais nous avons seulement 2 jours pour voir le lever du soleil, alors je ne voulais pas manquer une seule opportunité. Je me suis promenée autour de l’hôtel une fois que le soleil était levé, un petit village de pêcheurs, où les hommes vont naviguer sur l’océan dans des petites embarcations et où les femmes restent en arrière, prenant soin des jardins gigantesques d’où je pouvais entendre les coqs à chaque pas que je faisais. Il n’est même pas 6h du matin et il fait déjà très chaud et très humide ! Personne ne dit un mot d’anglais ici, mais tout le monde est très accueillant.

Après avoir pris le petit-déjeuner ensemble au restaurant de l’hôtel, avec une magnifique vue sur l’océan juste devant nous, certains ont décidé d’aller à Taipei pour découvrir la ville comme nous avions quelques heures de libre. Taipei est une grande ville avec des bâtiments très bas, à l’exception de quelques-uns. La plus grande tour du monde se tient à son coeur depuis 2010, ce qui est très surprenant considérant la taille des autres bâtiments. Le moins qu’on puisse dire est que la tour 101 se démarque de toutes les autres. Nous nous attendions à voir du monde partout, retrouver une ville surpeuplée, tout comme toutes les autres villes asiatiques que nous connaissons. Mais Taipei est incroyablement grande ! Nous avons marché un peu autour. Et même si les bâtiments sont très simples en apparence, on ne peut pas en dire de même des gens marchant dans ses rues. Ils sont colorés, amicaux, faciles à vivre, très accueillants, et toujours prêts à aider des étrangers clairement perdus ! Nous avons fini notre visite de Taipei avec quelque chose dont tout le monde nous avait parlé et que nous devions absolument voir : le marché de nuit ! Nous sommes allés là autour de 17h30 et nous n’étions pas vraiment impressionnés… jusqu’à ce que le soleil se couche. Avec les lanternes au-dessus de nos têtes, illuminant le chemin à nos pieds marchant dans les rues déjà bondées du marché de nuit se frayant un chemin pour voir toujours plus de kiosques; de la viande, des fruits de mer (certains étant encore vivants !), des vêtements tels que des t-shirts avec des imprimés colorés, des chemises et des cravates, des magasins d’animaux et des aquariums, des horloges et des montres, des restaurants de nourriture locale telle que des puddings au sang de cochon, du tofu noir mariné, de la glace pilée. Plus la nuit était sombre, plus le marché de nuit prenait vie.

Nous sommes retournés à l’hôtel, nous nous sommes racontés nos journées respectives, ce que nous avons faits, nous avons parlé des gens que nous avons rencontrés et des choses que nous avons vues. Nous sommes allés nous coucher vers 2h. À 4h45, certains d’entre nous se sont réveillés à nouveau (merci à une alarme très forte qui en a réveillé plus d’1 !), et nous sommes allés sur la plage pour regarder le lever de soleil. Quelques minutes après que nous soyons allés dehors, alors que le soleil se levait doucement, Alex a couru à l’intérieur pour réveiller tout le monde pour que nous soyons tous témoins de ce lever de soleil tous ensemble. Le ciel n’était pas sombre, mais les nuages obstruaient la voie… Nous avons décidé de lever nos verres à l’évidence de ce qui est invisible. Certaines choses, tout comme le soleil ce matin-là, ne peuvent pas être vues avec nos yeux mais sont pourtant bel et bien réelles.

Petit-déjeuner rapide et il fallait partir pour faire les balances de son. Déjà ! C’était difficile à croire qu’une journée complète était déjà passée ! Les balances ont commencé tôt à 8h le matin et certains de nos amis qui étaient revenus des leurs avant que nous partions nous ont dits que nos balances seraient retardées. Ça nous a donné du temps pour prendre connaissance de la scène, parler avec l’équipe, découvrir à quel point le sable était chaud et aller sur la plage aussi. Et ensuite, les balances ont commencé. Il était déjà 12h. Et nous étions reconnaissants de ne pas jouer notre concert à la lumière du jour comme celle-ci. Les balances étaient déjà bien assez pénibles…!

Nous sommes revenus à l’hôtel très vite après les balances et nous avons fait la seule chose possible. Nous sommes allés à la piscine, avec un désir urgent de nous rafraîchir un peu ! Loin d’être rafraîchissant par contre, c’était comme si nous entrions dans un bain chaud extérieur… Pas besoin de le dire, nous ne sommes pas restés là très longtemps ! Plusieurs sont allés prendre une petite sieste et nous nous sommes tous retrouvés à nouveau à 18h, pour un dernier regard sur les balances !

Nous sommes arrivés au festival tout impressionnés par la quantité énorme de gens présents ! Les gens avaient creusé des trous dans le sable, d’où ils regardaient le festival confortablement, d’autres utilisaient des boîtes en carton pour s’asseoir, d’autres regardaient depuis les tentes… Peu importe ce que vous pouvez imaginer, ça se passait là. Il n’y avait aucun doute, c’était un festival sur la plage ! Ils ne restèrent pas installés confortablement comme ça trop longtemps. Aussitôt que la fille super excitée commença à annoncer le groupe sur scène, les gens se sont réveillés, prêts pour la prestation ahurissante que le groupe allait leur offrir. Le groupe est monté sur scène et tout de suite, le public s’est enflammé ! Tout comme Your Favorite Enemies. Une chanson après l’autre, l’intensité est allée en grandissant. Peu importe le stress ou l’anxiété ressentis auparavant, on aurait dit que tout avait soudainement disparu, laissant place à la folie de la nuit. Avec toutes les circonstances qui entouraient le festival, comme Alex nous l’a dit pendant la chanson “From The City To The Ocean”, il avait perdu son père la semaine précédente, ça ne faisait absolument aucun sens d’être là ! Cependant, c’était important pour Alex d’être là, de jouer, et de tout donner de lui-même, comme il avait promis à son père qu’il le ferait après qu’il lui ait demandé. Et c’est à ça que ce concert ressemblait : Un total lâcher prise. Du tout début du concert, quand Alex est allé au tout devant de la scène, sur les côtés, courant… On l’avait prévenu auparavant qu’il n’était pas autorisé à sauter, alors il a réussi à grimper sur le côté de la scène, chantant “she’s thinking of jumping” (Elle pense à sauter – ndlt)… Et juste après, la sécurité a envahi l’espace, pensant qu’il allait probablement sauter ! À part courir d’un côté et de l’autre de la scène comme il l’a fait, il paraissait plus fragile que d’habitude. Mais je suppose que c’est ça aussi d’être vrai. Dans les bons temps comme dans les mauvais temps. Et je peux comprendre pourquoi il était si heureux que le festival soit diffusé en direct… Parce qu’il voulait partager ce moment avec vous tous d’une façon spéciale. Parce que vous êtes ceux qui nous donnent du courage de façon quotidienne. Parce que vous êtes ceux qui nous permettent de voir les nouvelles couleurs de lumières naissantes.

Et pour tous ceux d’entre vous qui ont manqué le concert, vous pouvez le revoir ici. Le concert du groupe commence 12m 27s 🙂