FYI Music Magazine: « Cinq Questions Avec… Alex Foster de Your Favorite Enemies »

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Entrevues

Les rockers de Your Favorite Enemies basés au Québec continuent d’étendre leur déjà impressionnant catalogue avec un nouveau projet massif intitulé A Journey Beyond Ourselves. Conçu entièrement à la maison par les membres du groupe férocement DIY, il inclut un coffret contenant le vinyle double de l’album Tokyo Sessions, ainsi qu’un 45 tours de la chanson inédite « Underneath (As Strangers Falling in Love) », enregistrée live dans leur studio, une église convertie à l’extérieur de Montréal.

En plus de tout ça, il y a un généreux livre incluant des notes personnelles du chanteur Alex Foster, composées d’extraits de son journal de tournée et de poèmes inédits, ainsi que des photos prises pendant leurs tournées partout dans le monde, accompagnées de commentaires de chaque membre du groupe.

A Journey Beyond Ourselves est en fait en voyage à travers les 5 dernières années de Your Favorite Enemies, racontant l’histoire intime de 6 individus derrière un groupe, et ce qu’il s’est passé pendant l’enregistrement des multiples versions de leur précédent album Between Illness and Migration.

Il marque aussi le retour de Foster à une activité à temps plein après plusieurs mois à recharger ses batteries après la période de création précédente qu’il décrit comme drainante, autant physiquement qu’émotionnellement. Pour plus d’infos sur A Journey Beyond Ourselves, allez sur yourfavoriteenemies.com.

A Journey Beyond Ourselves est un projet impressionnant. Combien de temps il a fallu pour mettre tout ensemble, et quels furent les défis ?

Ça nous a pris un peu plus d’un an pour compléter le projet.

En fait, l’idée a d’abord émergé autour de la période où nous sommes revenus du Japon, où nous avions donné un concert qui était une interprétation complètement nouvelle de notre album Between Illness and Migration. Le concert a mené à la création de l’album Tokyo Sessions peu de temps après, et alors que nous nous préparions à passer à notre prochain album, A Journey Beyond Ourselves a brièvement refait surface. Nous étions tous trop occupés à ce moment pour honnêtement considérer travailler sur un projet si colossal, ce qui a été reconsidéré alors que je vivais à Tanger il y a un an.

Je pense que le dilemme de la transparence que nous souhaitions avoir était un plus grand défi que notre volonté collective d’être vraiment honnête. C’est ce qui est devenu une pierre angulaire du projet alors qu’il prenait doucement forme, car il est passé d’une histoire couvrant le concept de l’album Between Illness and Migration, jusqu’aux 5 années de tournée mondiale qui ont suivi. Mais d’une certaine façon, alors que nous ré-ouvrions les cahiers de notes personnels et visitions à nouveau les journaux de tournée personnels, le projet est devenu plus intime et personnel. C’était maintenant un regard profond dans nos relations, les défis associés à la dépression et l’isolement, la réalité éclatante qui vient avec la découverte du monde à travers les yeux de six individus complètement différents tous venant de passés très humbles.

L’histoire de l’album s’est soudainement révélée sous un angle différent, et au lieu d’essayer de la réécrire et former un mythe à bonne allure, nous avons décidé d’y plonger pleinement et de l’utiliser comme une façon de reconnecter les uns avec les autres.

Affronter de là où on vient, qui nous étions, ce que nous avons traversé, et à quel point ça a été incroyablement difficile de sortir de ça vivant a été un plus grand défi que la somme incroyable de temps que nous avons passé dans nos archives ou tous les problèmes techniques auxquels nous avons fait face, créant chaque élément du projet nous-mêmes.

Je crois que c’est la longue réponse… du moins, une partie en quelque sorte !

Pourquoi était-ce important pour vous de vous ouvrir autant ?

Je pense que c’est devenu nécessaire à partir du moment où j’ai admis que j’étais devenu l’ombre de de l’histoire de quelqu’un d’autre, un témoin de ma propre vie, que j’ai grandi loin de tout le monde et que j’étais complètement isolé émotionnellement. J’aurais pu parler de ça à des professionnels ou juste l’ouvrir aux autres, mais écrire a toujours été ma façon de m’exprimer. Alors j’y ai fait face. Et l’honnêteté, plus que la vérité, m’a permis de lâcher prise de façon positive plutôt que d’en faire un drame public d’auto-flagellation. J’étais plutôt réticent au début, mais je savais d’une certaine façon que c’était bien de le faire.

Même si nous sommes un peu plus sensibles à ces problèmes, j’ai réalisé que la dépression et la maladie mentale sont très difficiles à admettre. C’est devenu un tabou, car être « fort » a toujours été la réponse aux questions que pouvait exiger le fait d’être fragile. Enfin, du moins c’est comme ça que je le vois et comment je me permets maintenant d’adresser ces problèmes. L’histoire personnelle de Matthew Good a sonné une cloche pour moi il y a quelques années… Ça a brisé le cycle de l’isolement d’une certaine façon.

Comment décrirais-tu ce qui a fait du groupe une unité étroitement liée, autant en tant qu’amis qu’en tant que musiciens ?

Je dirais que nous avons appris à accepter nos différences – et Dieu sait à quel point nous sommes différents ! Alors plutôt que de nourrir les compromis nécessaires du groupe, nous essayons de continuer de définir et redéfinir la nature de notre langage commun. Nous avons reconnu le fait que nous combattons tous nos démons et ombres, et nous avons appris à nous recevoir pour qui nous sommes plutôt que d’essayer de plaire aux autres dans une perspective d’auto-préservation.

C’est difficile de définir pourquoi, mais nous nous sommes trouvés, et nous avons trouvé notre but. Le reste est un choix. Nous avons appris au fil des années que les projets, aussi frais et vivifiants puissent-ils être, ne sont pas des substituts au temps que nous investissons dans les autres, pas plus qu’ils ne peuvent vraiment couvrir les problèmes pour toujours. Toutes les devises et pensées philosophiques dont nous devons nous souvenir, parfois plus que d’autres !

Que peux-tu dire sur les nouveaux projets musicaux sur lesquels vous travaillez ?

Nous travaillons sur différents projets musicaux. Sef, Ben et moi-même sommes présentement en train de finaliser un projet de bande-son qui devrait sortir l’année prochaine. J’ai un album en français Spoken Word / noise / expérimental à venir aussi. Et j’emmène le cirque YFE au complet à Tanger à la fin du mois pour commencer à travailler sur notre prochain album dans un studio d’enregistrement que j’ai établi au coeur de la ville… Disons simplement qu’il y a beaucoup de sons dans nos vies en ce moment !

Quels sont tes plus beaux souvenirs musicaux pendant ton enfance ?

Je crois que ça serait le débat passionné et les combats autour de la légitimité du rock’n’roll. Entre l’amour de ma mère pour Elvis et l’allégeance de mon père à Creedence Clearwater Revival, les féroces conversations ont mené à ma première compréhension d’un homme qui doit dormir sur le canapé pour peu importe quelle raison ! En tous cas, ils ont fini par trouver un terrain d’entente en étant sur la même page pour ce qui est de leur totale aversion envers ma passion pour Ministry, Skinny Puppy et The Cure. Je sais, je n’ai jamais compris pourquoi non plus. Peut-être que ça a quelque chose à voir avec les cheveux… Je ne sais pas. Cherche à comprendre !

Chronique: Tokyo Sessions par Longueur d’Ondes

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Entrevues

Pour tous ceux qui avaient loupé l’émergence de cette excellente formation montréalaise en 2014, une session de rattrapage s’impose ! Ces Tokyo sessions (disponibles en exclusivité sur le site internet du groupe) ne sont autres que la version deluxe (16 titres) du premier album Between illness and migration sorti en 2015. Et c’est le genre de disque dont il est difficile de sortir indemne. Menée sur un rythme infernal, l’affaire place l’auditeur dans l’œil du cyclone au cœur d’un tourbillon de guitares saturées où les chants et les langues, le français faisant parfois une apparition surprise au détour d’un couplet, se répondent et se télescopent. L’écriture est à l’avenant, multipliant les pistes, les compositions rebondissent dans des recoins insoupçonnés. Rageuse et intense, la chose atteint des hauteurs rarement fréquentées depuis la dissolution d’At the drive-in, c’est dire ! Un album dense, mû par une impressionnante tension sous-jacente.

À écouter en priorité : “1-2-3”, “Empire of sorrows”, “Anyone”.

RÉGIS GAUDIN

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Interview with Sef by For Guitar Players Only

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Entrevues

Why Sef Is Everyone’s Favorite Enemy

Your Favorite Enemies guitarist is constantly pushing the comfort zone


By Jon Liebman

April 11, 2017

Growing up in Montreal, Stephane “Sef” Lemelin developed a passion for music as he took a liking to Testament, Iron Maiden, Metallica and other metal bands of the day. “I was so amazed by the intensity of the music at that time,” he says. “It was so raw and pure and it was a way for me to express myself.”

Sef is best known for his guitar work in Your Favorite Enemies, an alternative rock band he co-formed in 2006 with vocalist Alex Foster, guitarist Jeff Beaulieu, keyboardist Miss Isabel, drummer Charles “Moose” Allicie and Sef’s brother, bassist Ben Lemelin.

Since day one, the band members have made a priority of managing every aspect of YFE’s career to reflect their own values and beliefs, among which are human rights activities, Amnesty International efforts and using music to help children.

The band’s self-produced albums and EPs, including Between Illness and Migration and If I Was to Die in the Morning… Would I Still Be Sleeping with You, were released on the band’s own label, Hopeful Tragedy Records.

In 2009, the band acquired a former Catholic church in Drummondville, about an hour-and-a-half outside Montreal, and converted it into a full-service recording studio. They launched their own talk show, Bla Bla Bla: The Live Show in 2010, which covers band news, tour and merchandise information and other relevant YFE goings on.

Your Favorite Enemies has been cited by Billboard magazine as a band “to watch.” They have delighted audiences throughout the U.S., Europe and Asia and were a part of the 2015 Juno Awards when Between Illness And Migration was nominated for “Rock Album of the Year.”

FGPO’s Jon Liebman caught up with Sef at the Tech 21 booth at the 2017 winter NAMM Show in Anaheim, CA.

Watch our interview with Sef!

Le rock alternatif est mort. Vive le rock alternatif.

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Entrevues

Jeff Beaulieu, guitariste du groupe, revient sur le parcours de Your Favorite Enemies

Une guitare prédominante, des sons bruitistes aux allures de noise rock, un sprechgesang assumé (style de récitation entre la déclamation et le chant). Your Favorite Enemies. C’est un nom qui en dit long sur son groupe, qui ne vous veut que du bien.

Le sextuor composé d’Alex Foster (chanteur), Jeff Beaulieu, Sef (guitaristes), Ben Lemelin (bassiste), Charles Moose Allicy (batteur) et Miss Isabel (chanteuse et claviériste) remet au goût du jour le rock alternatif, dont l’essence même repose sur ce courant marginalisé des années 90 qui a hissé Nirvana et son Nevermind (1991) au rang de légende, et qui a connu l’âge d’or à plusieurs reprises.

Version canadienne des Pixies, YFE a d’abord connu un succès international fulgurant avant de pouvoir acquérir une reconnaissance locale. Moins rock-pop et plus shoegaze – ce sous-genre du rock alternatif et de l’Angleterre des années 80 dont l’approche musicale est bruitiste et mélodique – YFE n’a de cesse de prendre de l’ampleur sur la scène musicale depuis sa formation au Québec en 2006. Preuve en est, le groupe se place dans le top 10 des meilleurs morceaux anglophones sur Itunes Canada à l’été 2016 avec son dernier album Between Illness and Migration.

Quoiqu’en laisse penser les photos du groupe – six visages pris en contre-plongée sur une nuance clair-obscur et aux coupes de cheveux plus au moins destroy – YFE n’est pas just another rock band. Derrière un groupe de rock bruitiste et sombre se cache un humanisme à toute épreuve. Portrait.

Jeff, guitariste de Your Favorite Enemies, le dit lui-même. Le groupe revendique une musique qui se distingue du rock traditionnel, intégrant “des parties plus chaotiques, de noise, de bruits constants avec la guitare”. C’est pourtant aux origines du rock que la formation québécoise emprunte son sens inné de l’engagement social et son non-conformisme issu d’idéaux plutôt que d’un besoin inhérent de succès. Tout s’éclaire lorsque Jeff explique qu’Alex et Sef sont tous deux travailleurs sociaux de formation.

YFE, c’est avant tout une histoire de chums, d’un groupe qui a débuté en organisant des concerts pour des personnes en difficulté financière ou pour les nouveaux arrivants des quartiers de Longueuil. Une humilité qui restera ancrée dans la marque de fabrique du groupe.

Il était une fois… une fanzone

Après le tremblement de terre survenu sur la côte nord-est du Japon en 2011, YFE était parmi les premiers sur place. Peu de temps après surgit The Hope Project, projet pour lequel le groupe organise et encourage l’envoi de cartes postales aux victimes du tsunami.

Ce n’est pas un hasard si le groupe se sent concerné par un tel événement car c’est – à la suite d’une tournée en Europe – au Japon et à travers leur grandissante communauté de fans que tout s’est déclenché pour ces six inséparables. Tout commence avec un compte Myspace, des échanges, des sujets personnels et des blogs traduits jusqu’au pays du soleil levant.

“Notre tournée au Japon avec Simple Plan nous a vraiment ouvert beaucoup de portes, dont le jeu vidéo Final Fantasy, pour lequel on a fait trois vidéos. La réponse a été extraordinaire”, explique Jeff.

“On a une relation privilégiée avec nos fans au Japon. Tout est possible avec eux et on peut vraiment se laisser aller dans un univers musical, sans retenue.” Aujourd’hui le groupe n’a pas oublié ses vieilles habitudes: il répond à chaque commentaire et message de sa fanzone. “Cet aspect-là fait partie de nous avant même d’être des artistes.”

“Cette proximité-là fait partie de notre ADN depuis nos débuts, et l’arrivée des technologies a facilité tout ça. Pour nous c’est comme une belle vitrine pour rassembler du monde. Ce qui est hallucinant avec la musique, c’est que c’est extrêmement rassembleur, catalyseur.”

S’il y a une seule chose à retenir à propos d’YFE, c’est cette absence de superficialité. Passionné, Jeff transmet rapidement le besoin du groupe de faire de la musique pour les bonnes raisons. La célébrité n’en est pas une.

Un band fait-maison

Au coeur de ce projet de vie? Une passion commune pour la musique, le partage et l’esprit DIY (Do It Yourself). Entouré d’une dizaine d’amis, le groupe pratique l’autogestion. De la diffusion jusqu’à la production, en passant par la réalisation des vidéoclips et la création en 2007 d’un label indépendant – Hopeful Tragedy Records – YFE ne fait pas dans la demi-mesure.

Fortement inspirée du punk-rock, l’entreprise amicale effectue un retour aux sources du rock alternatif, ce mouvement de la scène underground des années 80 auquel le groupe s’assimile mais un peu trop vague au goût de Jeff. Ce rock des radios étudiantes vient s’inscrire dans un trio actuel dans lequel on retrouve aussi le pop rock et le rock indépendant, Arcade Fire incarnant l’affection que porte le Canada à ce dernier sous-genre.

“On vit dans une église catholique qu’on a acheté à Drummondville [ville du centre du Québec], et qu’on a transformé en studio d’enregistrement, donc on est toujours dans un univers créatif. Au début tout a été extrêmement rapide. Tous les majors de labels t’approchent avec leur grand sourire et leurs contrats assez épais. On a rapidement réalisé que ça nous aurait limité dans notre créativité.”

“Ca a toujours été au cœur de tout ce qu’on faisait, d’avoir des projets sans avoir à passer par une série de décisions par des gens qui sont moins en lien avec ce qu’on fait. Si un jour les offres sont plus [tournées] vers ce qu’on veut et ce qu’on aime, alors on s’associera”, conclut Jeff avant d’ajouter qu’il a été question de beaucoup d’apprentissage, “ mais au travers des années on est vraiment contents parce que notre intégrité artistique n’a jamais été entachée.”

La reconversion n’est plus un secret pour cette tribu qui carbure à 20 heures de travail quotidien. Alex Foster en sait quelque chose. Leader d’un groupe néonazi dans sa jeunesse, le chanteur et parolier du groupe est aujourd’hui porte-parole officiel d’Amnesty International contre le racisme. Une histoire qui ne peut être qu’une caisse de résonance face à la volonté du groupe de s’adresser aux questionnements de la nouvelle génération par le biais des réseaux sociaux.

Between Illness and Migration, le dernier album du groupe sorti en mai dernier, constitue le prolongement d’une carrière – déjà bien entamée – en sol canadien. Jusqu’à présent, aucune radio locale n’avait diffusé les titres de YFE, dont la majorité sont en anglais. Pour Jeff, le mystère reste en partie irrésolu.

“La musique est très sophistiquée, ce qui se rapproche un peu plus de l’Europe. On chante en anglais, et ici au Québec la langue est politique, alors ça nous aide un peu moins avec les médias, les radios, notamment le CRTC qui a une mainmise assez forte sur tout ce qui est linguistique au niveau radiophonique.”

Mais comme Jeff le souligne avec confiance, la musique signée par YFE est davantage sociale et humaine que politique.

“Je ne pense pas que ce soit en changeant de gouvernement que les choses vont changer, l’humanité peut en témoigner. Si une seule et unique personne peut elle-même changer son environnement, c’est là que les choses commencent. Je pense que tout doit partir d’en bas, et c’est ça qu’on fait avec YFE.”

Fort de sa réputation et de son expertise touchant à différents médiums, YFE va au-delà du lyrisme de ses morceaux, et Rock’N Rights en est la preuve. Organisme à but non lucratif fondé par Alex et Jeff en 2005, l’organisation lutte pour la défense des droits de l’homme, notamment le droit à l’éducation, à travers le rôle individuel de chacun.

Le succès fulgurant de l’album au Japon encourage le groupe à faire son retour en studio, qui voit naître en juin une version deluxe, Tokyo Sessions. 26 000 copies vendues, et la preuve supplémentaire d’un lien privilégié entretenu avec son public japonais.

“C’est comme si on apprenait une nouvelle langue. Au début t’es limité dans les mots que tu peux choisir pour t’exprimer, et c’est comme si notre langage s’était extrêmement développé. Avec cette nouvelle approche on avait le goût de revisiter ces chansons-là en y ajoutant cette maturité linguistique.”

Une question de chaos et de renouvellement

Between Illness and Migration laisse place à des paroles répétitives et des questions rhétoriques sur fond de rythme musical psychédélique. En somme, une musique presque agressive, mais justifiée. En prenant la peine de réécouter les titres, on découvre une écriture introspective, abordant des thèmes tel que les réflexions personnelles et la tentation du suicide, une tare au Japon selon Jeff. “Ce serait bien de voir un peu plus de distorsion, de cheveux longs”, affirme le guitariste, qui avoue avoir hâte que le rock revoit le jour.

“J’ai peine à croire qu’on ait le goût de changer le monde avec un band-show et un ukulélé ! Avec tout le respect que j’ai pour ces artistes, je pense que c’est une question de chaos qui puisse resurgir – ramenons-nous à ce qui se passe à l’époque des Sex Pistols – je pense que c’est ce dont le monde a besoin, au lieu que de s’endormir avec de belles balades toutes faites et puis de se mettre la tête dans le sable face ce qu’il se passe dans le monde. Ce serait bien d’être un peu plus agressif… musicalement bien entendu !”, lance Jeff, nostalgique de la scène musicale montréalaise des années 90, où l’essor de groupes indépendants était monnaie courante à la suite de nombreux problèmes socio-économiques.

Infatigables, les membres de YFE travaillent au moment-même sur leur prochain album dont la sortie est prévue en 2017. Alex revient tout juste d’un séjour au Maroc où il a été puisé l’inspiration et le sol foulé par ses pairs de la Beat generation des années 60. Enthousiasmé par l’arrivée de cet album, Jeff partage son rire mais aussi l’unique obsession du groupe.

“La musique n’a pas de limitations, et c’est à nous de s’imposer d’aller visiter son infinie grandeur ! Pour nous le succès se décrit comme ça: lorsqu’on peut encore faire ce qu’on aime avec ceux qu’on aime, et tant que ça ça sera au cœur de ce qu’on vit il va y avoir de la musique.”

Version psychédélique du rock alternatif initié aux États-Unis par R.E.M., the Black Flag et une jeunesse désillusionnée par les promesses de l’ère Reagan, YFE semble quant à lui tendre l’oreille face aux errances d’une génération en mal de repères et en proie à un extrémisme ambiant.

Ceux qui scandent “There’s so much more than noise” (I just want you to know) comme un cri du coeur rappellent bien que le rock alternatif n’est pas mort en 96. Your Favorite Enemies est définitivement un groupe qui fait du bruit, et ce pour la bonne cause.

Lisez l’article original en français ici

Journal de Montréal – YFE devant Drake & Beyoncé

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Entrevues

Your Favorite Enemies devant Drake et Beyoncé
Le groupe québécois a atteint la première position du palmarès iTunes Canada

Alors qu’aucune radio commerciale ne joue leurs chansons, le groupe québécois Your Favorite Enemies a atteint le sommet du palmarès iTunes au Canada avec son dernier album, devançant Drake, Beyoncé, les Red Hot Chili Peppers et Adele.

La formation originaire de Drummondville a rapidement été dépassée en première position par Blink 182.
N’empêche, la version deluxe Between Illness and Migration, Tokyo Sessions s’est tout de même écoulée à 26 000 exemplaires au Canada depuis sa sortie, le 17 juin dernier.

En tout, Your Favorite Enemies a vendu 200 000 albums dans une quinzaine de pays, depuis le début de sa carrière. Le groupe est souvent la tête d’affiche de festivals en Chine, au Japon et en Europe, où ils jouissent d’une popularité enviable. Mais pas au Québec.
Nul n’est prophète en son pays, dit-on. Mais le vent commence à tourner enfin, après 10 ans d’existence, admet le guitariste de la formation Jeff Beaulieu.

«Ç’a pris un bon bout de temps avant que ça arrive, dit-il. On est plus qu’heureux qu’on puisse enfin savourer ça, et qu’on ne soit pas nécessairement obligés d’aller à l’aéroport pour faire un concert.»

«Pour nous, sortir un album au Québec, au Canada, c’est toujours un peu plus épeurant qu’ailleurs dans le monde, disons, a-t-il ajouté. On est toujours un peu craintif de la réaction. De voir cette réponse-là, c’est extraordinaire. C’est le plus beau cadeau qu’on ne peut pas avoir. Ç’a toujours été très difficile ici.»

Développement aux États-Unis

La première version de l’album Between Illness and Migration, en mai 2014, avait connu un départ similaire, se trouvant dans les palmarès canadiens aux côtés de Coldplay et The Black Keys. La 2e version a été inspirée lors d’un récent passage à Tokyo, où le groupe s’est permis d’explorer de nouvelles avenues musicales avec les mêmes chansons, avec lesquelles ils ont décidé de faire un nouvel album.

«On a fait quelque chose d’un peu plus électro. Au Japon, tu peux vraiment te laisser aller, et les gens vont triper», précise Jeff Beaulieu.

Ailleurs dans le monde, l’album Between Illness and Migration a reçu des critiques dithyrambiques. Un média anglais a affirmé que Your Favorite Enemies était le meilleur produit venu du Canada depuis le bacon à l’érable, comparant l’expérience musicale à Pink Floyd.

Jeff Beaulieu espère maintenant un développement aux États-Unis, un autre «marché difficile». Il affirme que le groupe est en discussion avec des producteurs de Los Angeles et New York, pour y lancer leur prochain album.

Nouvel album en 2017

Your Favorite Enemies existe depuis 10 ans. En 2009, ils ont acquis une église de Drummondville qu’ils ont transformée en studio.
Aujourd’hui, Your Favorite Enemies est un collectif d’une vingtaine de personnes. Le groupe, indépendant, fait tout lui-même: il possède sa propre étiquette, se gère lui-même, et fait même ses t-shirts.

C’est grâce au bouche-à-oreille, à ses fans, et à ses concerts que le groupe s’est bâti une certaine popularité. Le groupe travaille cette année sur un nouvel album qui devrait sortir au début de 2017.

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Entrevue avec Alex pour FYI Music news

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Entrevues

Cinq questions avec… Alex Foster de Your Favorite Enemies
Par Jason Schneider

La rumeur veut que, tout juste après The Tragically Hip, les montréalais Your Favorite Enemies sont le groupe rock le plus populaire chez nous au Canada en ce moment.

Et pourtant, il est probable que vous n’ayez pas entendu parler d’eux.

Le groupe, fondamentalement DIY (Do It Yourself), a sorti son dernier album, Between Illness and Migration: Tokyo Sessions, le 17 juin. Celui-ci a tout de suite atteint le top 5 dans les différentes catégories sur iTunes, en plus de 26 000 copies vendues, ce qui les amène, ironie du sort, juste derrière la compilation Yer Favourites des The Hip’s dans le top des ventes « Albums de Catalogue » par Soundscan.

Le groupe a déjà été nommé pour un prix Juno dans la catégorie Album Rock de l’Année en 2015 pour la version originale de Between Illness and Migration. Peu après, ils donnaient à l’album une nouvelle vie en l’enregistrant à nouveau complètement, basé sur une nouvelle vision artistique. C’est un geste que la plupart des artistes ne considérera jamais faire, mais depuis maintenant une décennie, le groupe Your Favorite Enemies a toujours misé sur ses propres règles. Et leurs accomplissements parlent d’eux-mêmes.

Formé par Alex Foster (voix), Jeff Beaulieu (guitare), Sef (guitare), Ben Lemelin (basse), Miss Isabel (claviers) et Charles « Moose » Allicie (batterie), le groupe peut s’assimiler à la musique et à la philosophie de groupes tels que Fugazi, Sonic Youth, The Cure, Pixies, My Bloody Valentine et Mars Volta, fondant leur label, Hopeful Tragedy Records, en 2007.

Ils vendent rapidement 30 000 copies de leur tout premier EP grâce à un marketing en ligne innovateur et offensif, menant à une tournée européenne après seulement 4 concerts à la maison. L’album Love Is A Promise Whispering Goodbye, paru en 2008, trouve un public passionné au Japon, et Your Favorite Enemies devient le premier groupe non japonais à contribuer aux chansons du jeu-vidéo Final Fantasy, chacune d’entre elles atteignant le top des charts japonais.

Continuant sur cette belle lancée, ils transforment en quartier général multimédia et en studio d’enregistrement une église à Drummondville, au Québec. De même, ils utilisent ces ressources pour fonder une organisation à but non lucratif pour les droits humains, Rock N Rights. En 2011, le groupe embarque dans une tournée audacieuse de 17 dates en Chine (documentée sur le DVD « The Uplifting Sound of an Epiphanic Awakening… »), tout en continuant d’accroître son public fidèle au Japon avec des concerts de bienfaisance à Tokyo, Osaka et Kyoto pour les victimes du tsunami dans la région de Tohoku.

Même si leur public en Europe et en Australie grandit constamment, le lien spécial que le groupe partage avec le Japon a inspiré la réinvention de Between Illness and Migration l’année dernière. Alex Foster a pris le temps de nous expliquer comment ça s’est passé.

Pourquoi avez-vous décidé d’enregistrer à nouveau complètement Between Illness and Migration ?

L’idée est venue en novembre dernier alors que nous étions au beau milieu des répétitions pour un concert secret au Japon, où nous allions jouer l’album en intégralité. C’était prévu comme un concert acoustique, juste 2 ou 3 guitares acoustiques et quelques micros. Alors que nous plongions à nouveau dans les chansons, non seulement nous avons redécouvert l’essence de l’album, mais nous avons aussi réalisé à quel point il avait évolué après des années de tournée. Le concert facile et simple est alors devenu un concert impliquant plusieurs claviers, des guitares électriques, des tables de contrôle, des processeurs d’effets, un tas de percussions et de batterie, le tout soutenu par une projection live de petits films créés pour chaque chanson.

C’est devenu un moment d’abandon où nous échangions les instruments, allant dans des paysages musicaux complètement improvisés, et dans un lâcher prise total. Une fois de retour à la maison, nous avons décidé d’enregistrer l’album à l’image du voyage qu’il était devenu. Nos conseillers ont pensé que nous étions fous, mais après presqu’une décennie de non-sens singulier, nous avons pensé que c’était mieux de continuer de suivre notre propre folie, ce qui, en rétrospective, a toujours été la fondation de notre stratégie de toute façon !

Quelles chansons ont vécu la plus grande transformation selon toi et pourquoi ?

C’est une question délicate, car Tokyo Sessions est tellement différente de la version originale de l’album. Mais si je devais souligner ce qui incarne la nature de ce qu’est Tokyo Sessions, je dirais les chansons « Satsuki Yami (My Heartbeat) » et « Underneath a Blooming Skylight ». « Satsuki Yami » était une chanson d’ouverture plutôt courte composée de sons de guitare noisy entrelacés d’un son de clavier plus ambiant. Son ambiance atmosphérique et abrasive reflétait les toutes premières couleurs de l’aube, un équilibre entre les vagues sombres et les lumières éclatantes, peignant musicalement l’état d’urgence dans lequel nous nous trouvions quand nous avons initialement écrit Between Illness and Migration.

Pour ce qui est de la chanson « Underneath a Blooming Skylight », qui est complètement différente de la version originale intitulée « Underneath a Stretching Skyline », elle représente la différence la plus fondamentale que vous pouvez entendre dans les deux versions de l’album. La base originale était surtout centrée sur les mots et l’histoire racontée, alors que sa nouvelle incarnation est un paysage musical et les sensations sonores qui viennent avec. Elle commence avec du groove avant de partir dans différents sons et rythme. Le tout permet aux mots de se révéler sous une lumière complètement différente.

Qu’a été le plus grand changement dans ta vie depuis la dernière année ?

Je pense que c’est le fait de savourer le moment peu importe ce qu’il est, aussi simple que ça puisse paraître. Nous sommes un groupe DIY depuis le tout début et nous avons été incroyablement bénis d’accomplir des choses que nous n’aurions jamais pu imaginer même dans nos rêves les plus fous. Nous sommes extrêmement privilégiés de faire ce que nous aimons, avec nos meilleurs amis et que ce soit basé sur nos propres valeurs. Cependant, ça a toujours été un très grand défi pour nous de prendre le temps de savourer ces bénédictions.

Nous avons tous peur de devenir satisfaits et d’être perçus comme des hédonistes par nos amis. Mais pour la première fois en presqu’une décennie, nous avons pris l’accord collectif que c’était cool de ralentir un peu pour contempler la vue, ou au moins de sourire sincèrement une fois de temps en temps. Alors si vous me demandez une question rhétorique profonde telle que : « Comment vas-tu ? », je pourrais éventuellement répondre : « Bien » sans être enseigné par les autres membres du groupe à propos de l’état horrible du monde dans lequel nous vivons !

Quelle a été votre expérience la plus mémorable en tournée ?

Pour nous, chaque endroit où nous tournons est défini par les gens que nous rencontrons et les émotions que nous partageons avec eux, allant de l’accueil à la Beatles vécu dans les aéroports japonais jusqu’à se demander si nous sommes dans la bonne salle de concert à Hong Kong. Chaque moment est vraiment singulier pour nous. Mais pour n’en choisir qu’un seul, ça serait la première fois que nous avons tourné en Chine continentale. C’était une expérience complètement folle, riche et remplie de moments distincts. Nous avions 17 concerts en 21 jours, partout dans le pays. Ce fut une tournée de dingue dès le début, alors que le journal chinois le plus influent avait mis une photo de nous en première page, accompagnée d’une mention disant que nous étions le groupe le plus controversé à mettre le pied en Chine, en égard de notre rôle de porte-parole pour Amnesty International et en tant qu’avocats des droits humains. Disons que c’était une introduction plutôt éloquente dans le pays !

Les autorités locales étaient assez inquiètes quand nous avons atterri à Pékin, alors qu’ils s’attendaient probablement à une sorte de cirque à la Sex Pistols. Nous avons eu un comité d’accueil plutôt sérieux. Mais après quelques temps, les autorités ont fini par nous demander de prendre des photos et des vidéos avec elles. C’était irréel, c’est le moins qu’on puisse dire. Il n’y a pas vraiment de circuit classique pour une tournée en Chine, alors en plus des festivals majeurs où nous jouions, les promoteurs locaux avaient mis en place un trajet de tournée complètement inédit avec Your Favorite Enemies, comprenant tout ce qui vient avec le fait d’être le premier à expérimenter quelque chose qui est plus compliqué qu’il n’y paraît.

Mais le moment le plus magnifique de toute cette expérience fut de voir une génération littéralement prendre son envol devant nos yeux, se réunissant ensemble, et désireux de partager leurs rêves, et les idées de liberté et de paix. La plupart des organisateurs locaux de concerts étaient de jeunes personnes ouvrant des salles de concert avec des amis, servant une communauté de jeunes qui étaient tous en train de découvrir The Rolling Stones, Bob Dylan, The Ramones, Nirvana et Sonic Youth en même temps qu’ils découvraient la musique classique, le jazz, Burroughs, Bukowski et Hemingway. Nous avons vécu presqu’une révolution culturelle à travers cette tournée.

Et comme une révolution ne peut être véritable sans quelques incidents, je suis rentré à la maison avec la mâchoire cassée, des côtes fêlées, une dent ébréchée, une hernie dans le dos et des brûlures de cigarette sur mon visage, tout ceci s’étant passé lors de différents concerts. Se faire des amis est facile quand tu es prêt à rejoindre la foule; le problème est de choisir le bon balcon d’où sauter et ne pas perdre de vue ton groupe sur scène pendant un slam dans le public qui dure presque tout le concert parce que la sécurité du festival a perdu toute emprise. Nous pourrions écrire un livre complet sur cette tournée en particulier. C’était incroyablement déconcertant, mais de la plus belle façon.

S’il y avait quelque chose que tu aimerais changer dans l’industrie de la musique, qu’est-ce que ça serait ?

Ça serait définitivement le cynisme qui circule à tous les niveaux de l’industrie. Beaucoup de gens se lancent dans l’industrie de la musique parce que celle-ci a changé leurs vies, du folk au punk jusqu’au post punk, le metal et même la musique pop. Mais il semble que le coeur et l’âme de beaucoup d’entre eux se sont envolés le jour où ils ont ajouté une photo encadrée d’eux avec un de leur héros musical sur le mur de leur grand bureau. Pour moi, le cynisme revient à payer une fortune pour entendre Bono parler de pauvreté à l’arrière de son jet privé. C’est drôle un moment, jusqu’à ce que ça devienne une vraie blague.

Et dans la même mesure où je ne bois pas le Kool Aid assurant que « les nouveaux services de technologie nous sauveront tous », je refuse aussi d’entendre les mêmes vieilles lamentations à propos des jours glorieux de la musique. Nous sommes dans un avion qui doit faire face à des turbulences majeures pour ce qui semble être un vol interminable maintenant, mais alors que certains se plaignent à propos de la qualité du champagne qui s’est renversé sur leurs jeans de haute couture, d’autres sont en train de préparer une grosse fête à l’arrière. Tout est une question de perspective et à quel point vous êtes prêts à travailler dur pour ce en quoi vous croyez, pour ce qui est significatif pour vous. Et quand le volume de la musique est plus fort à l’IKEA qu’au HMV, peut-être que c’est le temps de rêver à nouveau.

Lisez l’entrevue originale (en anglais)

Traduit de l’anglais par Juliette

Artiste du mois sur Muzik Injection

Written by Your Favorite Enemies. Posted in Entrevues

Artiste du mois – Février 2016 – Your Favorite Enemies

par: Josyanne Delisle

Membres :
Alex (chanteur)
Miss Isabel (Keyboards)
Jeff (Rhythm Guitare)
Sef (Lead Guitare)
Ben (Bass)
Moose (Drums)


Leur histoire :
Fondée en 2006 par Alex Foster (voix), Jeff Beaulieu (guitare), Sef (guitare), Ben Lemelin (basse), Isabel (claviers) et Charles Moose Allicie (batterie), Your Favorite Enemies est une formation qui prend beaucoup d’ampleur depuis les dernières années.

Établi dès sa création sur des valeurs communautaires et humanistes, le sextuor est déterminé à voir à chacun des aspects de leur carrière. Influencé tant musicalement que professionnellement par des groupes tels que Fugazi, Sonic Youth, The Cure, Pixies, My Bloody Valentine et Mars Volta, Your Favorite Enemies se distingue rapidement de leurs pairs. Ceux-ci ne se limitent pas au rock traditionnel, ils offrent une grande diversité de tonalité musicale.

Pour arriver à leur fin, la formation a opté pour le « Fais-le toi-même » (Do it yourself). Avec le temps, les membres ont appris à tout faire : produire leurs clips, planifier leurs spectacles, etc. Ils ont également créé leur propre maison de disque : «Hopeful Tragedy Records».

En juin 2007, Your Favorite Enemies a lancé «And If I Was to Die In The Morning? Would I Still Be Sleeping With You?». Étant ce qu’ils sont, le groupe a voulu faire les choses à leur façon. C’est-à-dire par eux-mêmes! Plus précisément, ils ont expédié internationalement chacun de leur disque pour le simple coût de 10 $.

Le groupe québécois a rapidement attiré des admirateurs des 4 coins de la planète, et ce, avant même de lancer leur premier album. Ce support s’est avéré déterminant pour la suite des choses. En effet, la formation s’est fait connaître majoritairement grâce à Internet.

De plus, une tournée au Japon a joué pour beaucoup dans leur carrière. En effet, ceux-ci ont fait la première partie de Simple Plan. C’est majoritairement à ce même moment que les six membres se sont fait connaître sur le continent asiatique.

La troupe a aussi acheté une ancienne église de Drummondville pour en faire un repère. Les musiciens ont aménagé un studio d’enregistrement ainsi qu’un rail pour des captations vidéo. Depuis ce temps, YFE a lancé plusieurs albums et DVD et a plusieurs spectacles à leur actif. On peut donc dire que la formation a le vent dans les voiles depuis les dernières années.

Leur style :
Musicalement parlant, le groupe a un genre qui pourrait se définir comme du rock alternatif. Influencé tant musicalement que professionnellement par des groupes tels que Fugazi, Sonic Youth, The Cure, Pixies, My Bloody Valentine et Mars Volta, Your Favorite Enemies se distingue rapidement de leurs pairs. Ceux-ci ne se limitent pas au rock traditionnel, ils offrent une grande diversité de tonalité musicale. En effet, ceux-ci s’amusent à jumeler un amalgame de dissonances. La guitare joue aussi pour beaucoup puisqu’elle nous offre des rythmes et des mélodies et le tout soutenu par de la distorsion. La basse nous offre des sons tout aussi inspirants! De plus, il ne faut pas oublier de mentionner toute la puissance qu’il y a dans chacune des paroles de leur chanson. Ils optent pour la poésie introspective ainsi que des images symboliques.

Pourquoi eux ? :
Parce qu’il s’agit d’un très bon groupe québécois et que vous devriez connaître! Si ce n’est pas déjà fait. De plus, Your Favorite Enemies connait un succès triomphal internationalement. Finalement, l’année 2015 représente une année bien remplie pour les membres :

  • Leur disque «Between Illness and Migration» s’est glissé parmi les meilleurs vendeurs au monde;
  • Ils ont eu une première nomination aux prix Juno;
  • Ils ont fait une très grosse tournée en Amérique et mondialement;
  • Ils ont été présents à plusieurs festivals d’été dans la province du Québec;
  • Ils sont retournés au Japon après 2 ans d’absence;
  • Leur émission web ( Bla Bla Bla The Live Show ), qui permet d’échanger avec leurs admirateurs sur une base régulière.
  • Actualités :
    Pour le moment, il n’y a pas de nouvelle tournée annoncée, car ils viennent d’en terminer une. Cependant, ils sont maintenant de retour en studio et, qui sais, peut-être en entendrons-nous parler plus en profondeur dans les prochains mois. De plus, selon notre informateur secret ( MAX ), le groupe a mentionné que le mois de février sera un très gros mois pour la formation, plusieurs annonces importantes seront dévoilées au fur et à mesure sur les différentes plates-formes web. Ils vont bien sûr continuer à être aussi présents pour leurs admirateurs, car ils trouvent cela aussi libérateur pour leur public que pour eux-mêmes. Suivez donc le groupe sur les médias sociaux pour ne rien manquer.

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    BUCKCHERRY / YOUR FAVORITE ENEMIES – 29 NOVEMBRE 2015 – THÉATRE CORONA, MONTRÉAL

    Written by Your Favorite Enemies. Posted in Entrevues

    Le rock n roll est-il mort? Voilà un débat qui fait rage parmi les amateurs de musique rock depuis bien des années. Si ce genre musical n’a plus la place de choix qu’il occupait par le passé, il existe encore aujourd’hui quelques défenseurs de l’idéologie rock n roll pure et dure. C’est le cas de Buckcherry qui a démontré que le rock est toujours bien en vie lors de son passage à Montréal le 29 novembre dernier.

    C’est le groupe Your Favorite Enemies qui avait le mandat de réchauffer la salle en cette froide soirée de novembre. La formation originaire de Drummondville était plus qu’à la hauteur. Le public montréalais a eu droit à 45 minutes de rock puissant, dynamique et original. Les six musiciens de Your Favorite Enemies avaient une énergie remarquable sur scène qu’ils ont su maintenir tout long de la prestation. La foule en redemandait et il y avait définitivement une connexion entre le groupe et son publique comme on en ressent souvent quand un artiste d’ici qui connait un fort succès international revient jouer chez lui.

    Si Your Favorite Enemies étaient intéressants à voir aller sur scène, ils étaient tout aussi agréables à écouter. La musique du groupe est unique en son genre : un rock fort, intense, accrocheur et surtout original. Ils ont su trouver un très bon équilibre entre expérimentation et cohérence stylistique. Les pièces avaient la même signature musicale propre au groupe, mais elles n’étaient jamais redondantes ou ennuyeuses. Ajoutez à ces qualités une exécution impeccable et vous voilà avec une prestation de remarquable.

    Contrairement à certains groupes plus vieux qui arpentent le globe depuis 30 ou 40 ans, Buckcherry est capable de livrer une performance solide qui ne trahi pas l’âge des musiciens, mais qui préserve néanmoins l’esprit rock popularisé par les groupes des années 70 et 80. Le public a eu droit à une prestation sans faute de la part de la formation californienne. Toutes les pièces, de Lit Up, hymne rythmé à la gloire de la cocaïne, et Sorry, l’archétype de la power ballad, étaient jouées à la perfection, sans fausse note ou mesure ratée. On peut facilement discerner des influences et des sonorités inspirées de groupes comme Aerosmith et Mötley Crüe dans à peu près toutes les chansons de Buckcherry, mais tout comme Your Favorite Enemies, le quintet américain avait quand même son identité musicale propre. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces du groupe, car il est difficile d’avoir son propre style de hard rock sans que le tout ne sonne comme ce qui se fait déjà depuis les trois dernières décennies.

    L’atmosphère s’est rapidement réchauffée dès les premières mesures grâce à la présence scénique incroyable de Buckcherry qui allait à merveille avec le dynamisme de leur musique. Le groupe possède non seulement le son typiquement rock, mais aussi l’attitude qui va avec, sans oublier leur look où se côtoient une généreuse quantité de manteaux de cuir, de tatouages en tout genre et de pantalons un peu trop serrés. Leur spectacle a beau avoir eu lieu un dimanche soir, le groupe a tôt fait de faire oublier aux personnes présentes au théâtre Corona qu’elles devaient aller au travail le lendemain matin et que tout ce qui compte, c’est de s’amuser et de faire la fête. « Rock and roll all night, and party every day, » comme on dit. Bref, Buckcherry un incontournable pour tous les nostalgiques qui voudraient revivre l’âge d’or du hard rock sans débourser des centaines de dollars pour un spectacle ordinaire dans un grand amphithéâtre.